La France multiraciale va à la Coupe du Monde 2014.
Et 1, et 2, et 3-0 ! Les buteurs s’appellent Mamadou Sakho et Karim Benzéma face à une équipe d’Ukraine venue défendre ses deux buts d’avance du match aller. Il y’avait donc comme une saveur particulière après cette victoire des bleus du 19 Novembre 2013. Parce que les enjeux d’une élimination s’annonçaient déjà énormes :
- Un Euro difficile 2016 à préparer avec juste des matches amicaux.
- Les partenaires officiels de la FFF et de l’équipe de France auraient revu leurs tarifs à la baisse, soit un manque à gagner de 2,5 millions d’euros.
- La dotation prévue par la FIFA pour chaque participant (au moins 8 millions d’euros) aurait échappé à la fédération.
- Les primes de résultat versées par l’équipementier auraient été suspendues.
- Les médias seraient impactés, notamment TF1 qui a déboursé 130 millions d’euros pour acheter les droits TV de la Coupe du monde 2014. Le cours de TF1 chutait déjà de 4,6 % lundi matin à la Bourse de Paris après la défaite de l’équipe de France face à l’Ukraine vendredi soir.
- La consommation en berne, notamment la vente de pizzas pendant les matches qui allait prendre un sacré coup.
Mais les coéquipiers d’Hugo Lloris en ont décidé autrement. Ce football business a été défendu de la première à la dernière minute au prix d’un effort physique remarquable devant 77 000 spectateurs, et 13 millions de téléspectateurs en France. Une telle communion n’a pas laissé le Président François Hollande indifférent, venu au stade pour soutenir cette équipe médusée, transcendée, séduisante. Il ne lui a pas échappé au président Hollande que les titres et les meilleurs palmarès de l’équipe de France ont été obtenus pendant le règne des gouvernements de gauche. Cette vérité statistique a peut-être aussi galvanisé les joueurs qui ont sans doute pensé à leur carrière, finissante pour certains, incertaine pour d’autres, mais il leur a fallu surtout ce sursaut d’orgueil, sauvant toute la planète foot française d’un grand naufrage marketing.
Entendons-nous bien, derrière l’équipe de France, c’est toute l’économie et même la politique qui trinquent. Le Cameroun est un exemple patent où pour sauver la Nation, l’équipe nationale est le dernier rempart. Mais ce n’est pas que la France métropolitaine qui jubilait ce 19 novembre. Il y’avait aussi dans les rues des Champs-Elysées, de nombreux drapeaux portugais et algériens. A Toulouse, cette liesse des algériens a provoqué 2 blessés et 12 voitures incendiées.
Ce jour de gloire était arrivé aussi pour l’Algérie, et pour le Portugal qui iront aussi à Rio. Au-delà de cette ferveur, ce n’est pas un hasard si ces deux pays sont en tête du classement de l’INSEE sur les pays d’origine des immigrés en France.
La France a donc a gagné son billet pour Rio, mais derrière elle, beaucoup de nations comme la Guinée, l’Angola, et d’autres se réjouiront d’avoir au moins au sein de cette équipe de France, un de leurs ambassadeurs naturalisés. C’est cette France multiraciale qui ira donc défendre ses couleurs arc-en-ciel au Brésil multiracial.
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