Bafia,« La vieille ville coloniale ».

Article : Bafia,« La vieille ville coloniale ».
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9 décembre 2013

Bafia,« La vieille ville coloniale ».

Sur l’axe routier qui relie la capitale Yaoundé à la zone Ouest du Cameroun, se trouve la ville carrefour appelée Bafia, où se trouve un poste de péage, un autre de pesage, et forcément une unité du Ministère des transports accompagnée par les forces de l’ordre qui assurent quotidiennement la campagne de prévention routière auprès des agences de voyages et des nombreux véhicules qui empruntent cet axe lourd.

Je suis surtout intrigué par la force de caractère de cette dame trentenaire, Madame Eyenga Josette Pascaline, agent du ministère des transports qui ne se laisse pas ébranler par les nombreux usagers de la route en situation indélicate. Elle n’hésite pas à sévir, malgré de nombreuses personnalités qui brandissent leur titre de sénateurs, députés, et autres cadres de l’administration. La jeune dame reste de marbre. Elle hurle à un homme qui vient de la menacer : « Cela fait huit ans que je suis ici à Bafia. Je ne me laisse pas intimider par vos menaces. Vous êtes en infraction, un point c’est tout ». Son charisme impressionnant n’a d’égale que sa maitrise des rouages du trafic routier de cette ville carrefour.

La ville du Maire Watchop est située à 121km de Yaoundé, avec ses principaux quartiers que sont : Le quartier résidentiel, le quartier administratif, Dimiss, Plateau, Messanssan et Ngomdom. Bafia est le Chef lieu du département du Mbam et Inoubou, un département qui compte 9 arrondissements avec des groupements d’ethnies telles que les Yambassa, les Sanaga, ou encore les Banen. Ces ethnies ont en commun ce carrefour commercial, avec son marché de tubercules et de vivres.

Salle des congrès

Avec ce brassage de cultures, Bafia est une ville hautement sécurisée avec un commissariat de sécurité publique ayant à sa tête, le Commissaire Principal Aléga Germain. Elle a aussi un commissariat spécial dirigé par le Commissaire Boyomo. L’officier de police Ayong Bidias Albert nous confie que Bafia à l’origine vient d’une anecdote qui veut que lorsque les allemands ont foulé cette terre pour la première fois, ils ont rencontré une fille et lui ont demandé son nom, elle a répondu « BOFIA », qui est un patronyme courant dans le département. Les Bofia ou Bafia se nourrissent essentiellement de tubercules et de légumes, car l’agriculture est la principale activité surplace.

A l’intérieur de la ville, les vestiges de la colonisation sont visibles : les bâtiments administratifs comme les résidences des fonctionnaires sont hérités des allemands et des français. Aucune nouvelle bâtisse n’est visible dans la ville, on dirait un fleuron touristique digne d’une visite de musée. Pour preuve, la salle des congrès date de 1920, et la place de l’indépendance qui n’a pas reçu de coup de peinture depuis des lustres, semble difficilement dévoiler son année de naissance : 1960 !

place indépendance

C’est donc à raison que notre officier de police, autochtone de la ville, la baptise « La vieille ville coloniale ».  Faites-y un tour !

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