Un 1er février aux allures de 8 mars.

Article : Un 1er février aux allures de 8 mars.
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31 janvier 2014

Un 1er février aux allures de 8 mars.

C’est la journée internationale de la femme ce 1er février 2014.  Oui, une journée internationale de la femme. En tout cas, une journée internationale au féminin. Une de plus peut-être ? Visiblement non, du point de vue du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel en France (CSA) qui inaugure ce 1er février, la première journée internationale des 24 heures du sport féminin dans les médias en association avec les ministères français de des sports, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative, ainsi que le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF), et plusieurs fédérations sportives.

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Mais, alors, en quoi une activité franco-française devient-elle journée internationale, serions-nous tenté de nous demander ? C’est que, le caractère international de cette journée provient de deux facteurs : Premièrement, le regroupement de plusieurs chaînes de télévisions et de radios (dont la plupart sont diffusées au-delà du territoire français), et deuxièmement, le caractère international du sport et des sports n’est plus à démontrer.

Les deux facteurs mis ensemble épousent donc la philosophie de cette journée internationale des 24 heures du sport féminin. A en croire Olivier Schrameck, Président du CSA : « Je rappellerai le chiffre issu d’un mois d’observation de la programmation de douze chaînes nationales de télévisions, gratuites comme payantes, généralistes comme thématiques : il en est ressorti qu’à l’exclusion des évènements mixtes, le sport féminin ne représentait que 7% du volume global des retransmissions sportives ». Plus grave, « Près de 40 % des compétitions sportives masculines sont diffusées à la télévision, contre 25 % des compétitions féminines », précise Christine Kelly. Et la présidente de la mission sports du CSA, à l’origine de l’initiative, d’ajouter : « Il faut faire un constat général, la condition féminine est en souffrance. On le voit à l’Assemblée nationale, où, malgré une loi sur la parité, on a 23 % de femmes. On voit le salaire des femmes, leur condition dans les entreprises. Le sport féminin reflète un mal qui existe dans la sociétéAlors une cinquantaine de médias se sont mobilisés pour l’opération :  120px-Logo_TF1.svg France TV  RTL, beIn Sport, France Inter Eurosport,  ou encore TV5 pour le véritable rayonnement international de l’opération.

Les différentes télévisions opèrent à travers des reportages, des magazines, des retransmissions de compétitions ainsi que par la couverture des différentes manifestations organisées lors de cette journée. Au-delà du caractère événementiel de la journée, c’est carrément une politique publique internationale que Christine Kelly semble ainsi impulser : « Oui, les médias ont un rôle à jouer, mais les instances dirigeantes et les fédérations également. Pourquoi demander, par exemple, à une chaîne de diffuser un match de volleyball si la salle où les filles jouent n’est pas bien éclairée, s’il n’y a personne dans les gradins ? La collectivité locale peut aider à avoir la salle, la fédération peut aider à rassembler des spectateurs. Tout le monde a un rôle à jouer pour améliorer cette visibilité en souffrance », insiste la présidente de la mission sport du CSA.

Evidemment, ce qui est valable pour la France l’est un peu plus pour l’Afrique. A quand remonte la dernière compétition féminine diffusée au Cameroun ? C’était le tournoi féminin de football des jeux olympiques de Londres 2012. Depuis lors, absence totale du sport féminin à la télévision. Même les finales nationales ne sont pas retransmises à la télévision. Que dire de la chaîne de télévision Supersport, 100% de sport, et à peine du sport au féminin.  Pourtant, les athlètes en Afrique portent souvent le nom de femmes : Françoise MBANGO (deux fois médaillée d’or olympique au triple saut), ou encore Murielle AHOURE (vice-championne du monde du 100m et du 200m). Alors si le 1er février, le sport féminin s’invite (un peu) sur les chaînes de télévision, vivement que les chaînes de télévision s’invitent aussi plus souvent dans les stades…Au féminin !

 

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