Les mots de la Francophonie. Chapitre 2: Piston.

Article : Les mots de la Francophonie. Chapitre 2: Piston.
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10 mars 2014

Les mots de la Francophonie. Chapitre 2: Piston.

Le 20 mars c’est la journée internationale de la francophonie. Il s’agit comme chaque année pour la communauté de ceux qui utilisent partiellement ou totalement le français en partage de se rappeler leur appartenance commune aux valeurs de cette Francophonie. Alors je me demander quels pourraient être les mots clés à décrypter pour ce 20 mars 2014.  Dans ce billet, je parle d’une famille de mots : Cooptation.

Le piston
Le piston

La cooptation, qu’est-ce que c’est ? C’est d’abord la désignation d’un nouveau membre par les membres déjà présents d’une assemblée. C’est aussi une nomination. Copter c’est affilier, élire, choisir, appeler, désigner. Mais le synonyme que j’apprécie le plus de ce mot copter, c’est pistonner (épauler, favoriser, soutenir, appuyer, recommander, parrainer). On parraine les jeunes dans les pays de la Francophonie. J’en connais un au Cameroun. C’est le fils de… Fils de signifie que son père est dans le sérail. Il est très connu parce qu’il est aux affaires depuis plus de trente ans. Alors, quoi de plus normal que son fils, fraichement diplômé d’une obscure école européenne se voit surclassé comme Chef de Service, Directeur ou simplement à la tête d’un grand département ministériel ou d’une grande société. L’une des plus juteuses est la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH). Savez-vous comment on intègre ces sociétés ? Moi je l’ignore ! Je sais seulement que beaucoup de jeunes ayant Bac + 5 ou 7 ont été refoulés à l’entrée de cette société. Mais dès que tu es le fils de… Te voilà, copté ! Te voilà  pistonné !

Donc, le fils de… a grandi dans une maison où son père était ministre. Il a connu les délices des chauffeurs, cuisinières, majordomes, vigiles, pressing, vacances à l’étranger, études en Europe (payées par le patrimoine), visa rapide parce qu’il est le fils de… et au retour au pays, il bosse à la SNH sans passer par un appel à candidatures. En plus de cela, il ouvrira un cabinet parallèle de Relations Publiques, de Communication ou de Consulting, et que se passera t-il ? Lorsqu’il y’aura un appel d’offres public et un marché public, c’est son cabinet sui sera désigné, choisi, appelé, recommandé. Donc, copté !

Pourtant, lorsque le Secrétaire Général de la Francophonie Abdou Diouf déclare que la francophonie « C’est vouloir susciter les jeunes vocations, révéler les jeunes talents, pour mieux s’adjoindre leurs compétences ». Bien entendu, on ne révèle pas les talents par cooptation, mais bien par vocation. Lorsqu’on se plaint, on dira que c’est par aigreur, par jalousie pour le fils de… que je dis toutes ces choses. Au terme de ce billet, tout ce que j’ai dit risque de rester une faribole, l’un des dix mots de la Francophonie en 2014.  Regardez bien, une faribole veut dire, discours vain.

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