Plus de Choléra à Moutourwa !

Article : Plus de Choléra à Moutourwa !
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28 septembre 2014

Plus de Choléra à Moutourwa !

De passage à Ngoumlaye, nous avons été spectateurs de ce phénomène étrange et moyenâgeux qu’est l’école sous le hangar. Cette école qui n’a pas encore la chance, comme plusieurs écoles de la région de l’Extrême Nord au Cameroun, d’être aux normes sanitaires pour les enfants, à savoir des latrines et de l’eau potable. Il a donc fallu l’intervention de l’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’Enfance), afin que 60 écoles de la région puissent bénéficier d’eau potable en quantité et en qualité, et surtout des latrines.

Pont de Maroua, l'eau se fait rare
Pont de Maroua, l’eau qui perturbe

Jusqu’ici, les enfants observaient le rituel semblable à celui de leur bétail, à savoir, soulager leurs besoins en plein air, à côté des Mayo (rivières et cours d’eau en langue locale), cette même eau des Mayo qui sera utilisée comme eau de toilette, de breuvage ou encore pour le linge et la vaisselle. Pire, cette eau lavait également les bébés. Aux dires de Alifa Salleh, délégué régional du Ministère des Mines et de l’Energie : « La région de l’Extrême Nord c’est la région des Extrêmes. Nous ne sommes pas du tout favorisés par la nature. Parce qu’il ne pleut beaucoup et nous sommes seulement à 40% d’accès à l’eau potable ». Ce chiffre montre bien que la situation est alarmante, et le ministère s’est donc associé à l’UNICEF pour construire deux blocs de latrines dans plusieurs écoles. Le délégué ira même plus loin en précisant que ces forages et ces latrines seraient un facteur motivant de la hausse de fréquentation des écoles primaires qui ont bénéficié de cet appui du gouvernement japonais. Evidemment les habitudes ayant la peau dure, les populations qui refusent d’utiliser les latrines s’exposent et exposent leurs enfants au Choléra et aux autres maladies. Ici à 30 minutes de Maroua, nous sommes à Moutourwa dans le Mayo-Kani, région de l’Extrême Nord. Voilà pourquoi l’hôpital de district de Moutourwa et les agents de relais dans les communautés ne se découragent pas et continuent de sensibiliser les familles aux nombreux dangers qui les guettent. Le surveillant général de l’hôpital est serein : « Plus de choléra à Moutourwa ! », lance t-il, fier du combat mené depuis deux ans pour venir à bout de cette épidémie qui a trouvé en cette région, un épicentre important. Il nous explique que les kits WASH ( Water, Sanitation and Hygiene), composé de savons, de bouilloires, de seaux et de purificateurs d’eau ont permis aujourd’hui d’éradiquer le choléra dans son district de santé.

Purificateur d'eau 2

Il loue ce don du Japon via UNICEF et se demande combien de morts chez les enfants serait-il en train de compter aujourd’hui. Si on peut se féliciter de ce bilan flatteur, il reste quand que la vigilance est de mise. Le combat contre le choléra n’est pas terminé.

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Commentaires

liliane tefack
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tu sais , si tu fais le tour de la région de l'extreme-nord tu te rendra vraiment compte que c'est la région des extrêmes.mais il faut dire que mentalités ici y sont aussi pour quelque chose!le temps me manquerait pour développer cette observation et le lieu ne s'y prête pas.