Malgré Boko Haram, des enfants sont sauvés à Minauwao

Article : Malgré Boko Haram, des enfants sont sauvés à Minauwao
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28 septembre 2014

Malgré Boko Haram, des enfants sont sauvés à Minauwao

Réfugies nigérians à Minauwao
Réfugies nigérians à Minauwao

Mokolo, Chef lieu du département du Mayo Tsanaga, c’est la région de l’Extrême-Nord au Cameroun. Ici, le sceptre de la secte islamiste Boko Haram est visible par ce contingent de 15 000 réfugiés nigérians ayant fui les assaillants de l’autre côté de la frontière, pour se retrouver en terre camerounaise. Le camp des réfugiés de Minauwao est à 10 km de la ville et depuis trois mois, les organisations humanitaires n’ont pas eu de répit dans la zone.

Les besoins sont énormes en termes de santé, nutrition, eau potable, sécurité et surtout vaccination des enfants. C’est ainsi que le système des Nations Unies, constitué du HCR (Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés), de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), du PAM (Programme Alimentaire Mondial) et de l’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’Enfance), qu’accompagnent plusieurs ONG comme PLAN ou encore International Medical Corps.

Forage Unicef à Minauwao
Forage Unicef à Minauwao

Les défis sont donc majeurs ici à Minauwao, parmi lesquels un seul moulin à écraser pour ces 15 000 âmes. Faire la queue pour moudre le maïs est le détestable exercice auquel se livrent, non sans une certaine tension, ces dames déjà perdues par le déracinement et la peur au ventre d’une éventuelle récidive de la secte en ces lieux.  Ajoutez à cela, un seul point d’eau fonctionnel à l’intérieur du camp des réfugiés. Pour réussir à combler cette sois justifiée par ce soleil de plomb, 6 points d’eau ont été installés par l’UNICEF à la lisière du camp.

Minauwao, on mange comme on peut
Minauwao, on mange comme on peut

Comme dans plusieurs localités de la région, la malnutrition est au rendez-vous ici. Plusieurs cas sont recensés chaque jour, rappelant au passage que le gouvernement japonais, via UNICEF, a lancé en 2013 et 2014, un vaste projet pour lutter contre la malnutrition, la carence en eau potable, et le paludisme chez les enfants de la région. Les enfants réfugiés de ce camp n’échappent pas à ces maux. Tuberculose, diarrhées, paludisme et même VIH/SIDA sont au compteur des maladies recensées. Autre cas alarmant, 45 cas de rougeole et déjà un cas de décès. Il s’agit d’une épidémie qui surgit avec l’arrivée d’une vague de réfugies il y’a une semaine.

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Le nouveau combat pour UNICEF est de vite lancer une journée de vaccination contre la rougeole, qui heureusement a connu du succès, quand on connait les réticences et les tabous culturels et traditionnels en la matière au Nigéria et au septentrion du Cameroun. Les enfants se font donc vacciner par deux médecins et dix-sept infirmiers qui quadrillent le camp. L’urgence du vaccin est d’autant plus signalée qu’on nous annonce une nouvelle naissance chaque jour dans le camp.

Le personnel médical est à l'oeuvre.
Le personnel médical est à l’oeuvre.

L’aide humanitaire doit donc augmenter, des vies en dépendent, des efforts doivent être maintenus. Car, selon l’OMS dans son rapport de Septembre 2014, « Fin 2013, 84% des enfants avaient reçu une dose du vaccin antirougeoleux à leur deuxième anniversaire et 148 pays avaient inclus une seconde dose dans leur programme de vaccination systématique ». Ces réfugiés nigérians entreront dans les statistiques 2014, et c’est déjà une victoire quand on sait que «  21,8 millions de nourrissons dans le monde ne bénéficient toujours pas des vaccins de base ».

 

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