L’Afrique centrale donne une belle réponse au Maroc
Pour la première fois de l’histoire, 5 pays d’Afrique centrale participent à la Coupe d’Afrique des Nations de Football. C’est d’abord une victoire sous-régionale pour ce football longtemps titubant au gré des faibles performances et aux antipodes de la seule nation qui portait le flambeau de cette Afrique équatoriale : le Cameroun. Oui, aujourd’hui c’est une autre époque, celle d’un football d’Afrique centrale qui se réveille en Guinée équatoriale 2015. Triple victoire donc pour le pays organisateur, pays du président Obiang Nguéma qui a sauvé la CAF et sa CAN, suite au désistement du Maroc, ce pays qui n’est pas plus africain.
La victoire institutionnelle de la Guinée équatoriale qui, en trois ans, a le mérite d’organiser deux CAN. Un coup de chapeau pour le courage de ce pays, un coup de pouce à son image, et surtout, toute l’Afrique qui s’incline devant le courage du président équato-guinéen. La victoire sportive, car ces éliminatoires ont été disputées et ont même éliminé deux vainqueurs récents de la CAN : Egypte (champion en 2010) et Nigeria (champion en 2013). La victoire sous-régionale enfin, car la Guinée Equatoriale va accueillir 4 de ses voisins de la CEAC (Communauté des Etats de l’Afrique centrale). Ses voisins Cameroun, RDC, Gabon et Congo sont donc qualifiés pour la CAN 2015. Le reproche qui est souvent fait à la CAN, c’est d’assister à des rencontres aux stades pratiquement vides. Si la CAN 2015 peut avoir un certain succès populaire, ce sera par exemple si le Gabon évolue à Mongomo, stade de 4 000 places pas loin de la frontière gabonaise. De même, si le Cameroun évolue à Ebebiyin ce serait le gage de stades toujours pleins, car il suffit juste de traverser la ville de Kyossi, au sud du Cameroun, et on est au stade. On aurait alors des charters qui partiraient de Yaoundé, et en moins de 3 heures de route, on arrive à Ebebiyin, on assiste au match, et on retourne à Yaoundé dans la nuit.
Ce serait aussi l’image symbole de l’intégration des pays d’Afrique centrale qui est si demandée. On aurait alors, les prémisses de la libre circulation des biens et des personnes. Que dire de ce brassage culturel de ces peuples cousins. Du Cameroun au Congo, en passant par la RDC, le Gabon et la Guinée équatoriale, ce sont les mêmes souches ethniques qui y vivent : Les Fangs (Cameroun, Guinée équatoriale, Gabon et Congo), les Batangas (Cameroun et Guinée équatoriale), ou encore les Pygmées (Cameroun, Congo, RDC, Guinée équatoriale et Gabon). Oui, cette Afrique centrale jouera également sa géographie, celle du Bassin du Congo avec ses 4 millions de km² où vivent 93,2 millions d’habitants. Le Gabon, le Cameroun, la RDC et le Congo sont pays membres de ce bassin. Par ailleurs, le Gabon, le Congo, et la République démocratique du Congo sont traversés par l’Equateur. Enfin, le Cameroun, la Guinée équatoriale et le Gabon sont traversés par le fleuve Ntem, et chacun de ces pays en a fait un département important : la vallée du Ntem au Cameroun, le Woleu Ntem au Cameroun, et le Kié-Ntem en Guinée équatoriale.
Voilà donc notre CAN, cette belle CAN d’Afrique centrale, mieux que celle de 2012 qui n’avait pas tous ces 5 pays. Mieux, je suis sûr aussi, que celle qu’elle aurait été au Maroc avec sans doute plus de restrictions et de barrières. Merci à Issa Hayatou de n’avoir pas abdiqué et cédé au chantage. L’histoire retiendra un jour que ce Monsieur a aimé, protégé et sauvé le football africain. Merci à la Guinée équatoriale de rendre ce rêve possible, de permettre à ces enfants de chanter leur hymne à la joie, celui du football qui nous rappelle que nous sommes une et une seule famille.
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