Positive Black Soul: Dakar is Back Again !

Article : Positive Black Soul: Dakar is Back Again !
Crédit:
7 janvier 2015

Positive Black Soul: Dakar is Back Again !

Tendez l’oreille à la régénérescence de l’éternel présent, et vous sentirez vibrer en vous, les décibels en provenance d’une des plus belles capitales d’Afrique, Dakar ! Que sais-je de Dakar ? Tout ce qu’on profane devrait savoir sans y avoir foulé le pied que par le biais de son imaginaire, c’est-à-dire pas grand-chose. Je ne connais pas Dakar, même si j’y ai été guidé par les souvenirs prospectifs de William Bahiya, foulant avec lui « les entrailles des quartiers de Ndakaru ». Dakar, c’est aussi, mon devoir de mémoire vis-à-vis de ce site culturel et touristique qu’est l’île de Gorée. « Mais très vite, le silence retombe. Sitôt franchi le seuil de la Maison des esclaves », nous dira la tendre Raphaëlle Constant  qui a passé une journée à Gorée. Enfin, les mondoblogueurs (Ameth, David Kpelly, Baba le blogueur Centro,  m’ont fait découvrir toutes les facettes du riz sénégalais. Le fameux thiébou dieune ou le poulet Yassa sont régulièrement dégustés à Yaoundé, lors des journées gastronomiques des pays francophones. Je ne rate jamais de m’aligner devant le stand de ce Pays, car ces mets sont succulents et délicieux.  Francophonie ? Mais oui, en 2014, c’est Dakar qui a accueilli le sommet de la Francophonie qui a consacré une femme à la tête de son organisation, pour la première fois de son histoire.

Voilà pour le Dakar institutionnel, j’ai envie de dire. Le Dakar des clichés, auxquels j’ajouterais sa solide force de revendication. Vu d’Afrique Centrale, un tel mouvement serait un blasphème, car au Gabon comme au Cameroun, celui qui dit « y’en a marre » subira certainement la force répressive de l’armée. Du coup, on salue le courage de ces journalistes, rappeurs et étudiants sénégalais, qui ont permis l’alternance démocratique entre le président Wade et son successeur Macky Sall. C’est bien connu, Dakar est une des rares capitales francophones dans lesquelles la démocratie se conjugue à l’éternel présent. Il faut saluer ainsi le courage de deux figures emblématiques de la musique sénégalaise, Youssou N’dour et Didier Awadi qui avaient sorti chacun le même jour, une chanson contre les délestages à Dakar. Le titre Dafa Doy, (« Y’en a marre ») de Didier Awadi sera le symbole de cette jeunesse Dakaroise qui crie son ras-le-bol.

Mouvement-Yen-a-marre

Pourtant, Didier Awadi n’est pas né avec ses courants de revendication. Il a plutôt navigué dans un courant qui imposait à son statut d’artiste, de prendre sa responsabilité d’être engagé. Cet ancien Dj, animateur, et danseur de smurf dans les années 1984, fondera avec Doug E Tee, le PBS ( Positive Black Soul), groupe de hip hop qui germera dans les années 1990 à Dakar, avant d’attendre l’apogée en 1994, où les villes comme Zurich, Bourges et Lausanne, ainsi que des maisons d’éditions comme EMI, VIRGIN, DELABEL, chantent les louanges de ces nouveaux philosophes sociaux qui empruntent au panafricanisme. Leur titre  Boul Falé, titre de leur premier EP sera récupéré par la jeunesse du pays et même par les lutteurs, célèbres sportifs adulés du pays, pour en faire un slogan de conscience nationale. Même si le PBS va souffrir de la concurrence des groupes comme comme Daara J,Pee Froiss, Rap Adio, BMG 44, Da Brains…le groupe restera solide au début des années 2002 avec l’album de 16 titres, « Run Cool ».

PBS Les Fondateurs

  La suite est un délice. Didier Awadi dans sa carrière solo, nous dit dans ses chansons « qu’un autre monde est possible » titre de son deuxième album paru en 2005. Comment voir en cet enfant né en 1969 d’un père béninois et d’une mère capverdienne, sa citoyenneté dakaroise ? C’est que, dans son quartier si bien nommé « Amitié », Didier prouvera qu’être Dakarois, c’est avant tout aimé la cité dans laquelle on est né. Lorsqu’en 2002, il sort son premier album solo Kaddu Gor, il sera lauréat du prix RFI Musiques du Monde en 2003.  Quand en 2010, il sort l’album « Présidents d’Afrique », dans lequel son titre « Dans mon rêve » fera de lui certainement, le Martin Luther King africain. Son 4ème album, «  Ma révolution » c’est une dédicace à tous les combattants et ses frères qui « luttent ».  Merci Didier Awadi, merci à toi, Dakar, d’avoir fait naitre un tel génie. Réalises-tu la chance que tu as d’avoir Didier Awadi ? Oui, Dakar, danse le Mbalax, chante le Wolof et le Toucouleur, par une un zeste d’anglais, sur un français limpide signé PBS. Le groupe est de retour en 2015, et le titre : « Back Again » (de retour) marque les 25 ans d’un groupe mythique, dont les fondateurs ont décidé de se réconcilier pour notre plus grand bonheur. Pour sûr, Dakar is back again, alors, dégustez le clip !

Étiquettes
Partagez

Commentaires