Tous les enfants sont des princes (Un film-plaidoyer sur la malnutrition).

Article : Tous les enfants sont des princes (Un film-plaidoyer sur la malnutrition).
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6 février 2015

Tous les enfants sont des princes (Un film-plaidoyer sur la malnutrition).

Affiche Film

C’était l’avant première du film éponyme « Tous les enfants sont des princes » ce jeudi 5 février 2015 au Hilton Hôtel de Yaoundé. La presse culturelle, sociétale et humanitaire s’est massivement donné rendez-vous ici pour regarder le film produit par UNICEF-Cameroun et réalisé par Bassek Ba Kobhio. En l’absence de salles de cinémas au Cameroun, c’est le cadre feutré de cet hôtel qui a servi d’espace de projection d’un court métrage de 33 minutes devant les responsables d’agences des Nations Unies au Cameroun ( HCR, OMS, PNUD, FAO, UNICEF), accompagnés des responsables du Ministère de la Santé Publique et du Ministère des Arts et de la Culture.  Grâce à un son Dolby Stéréo, le film met en scène Onessa, jeune institutrice à l’Ecole Publique de Nkolmefou qui constate dès la rentrée que ses élèves souffrent de malnutrition chronique.

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C’est un film émouvant qui retrace en quelques clichés la pauvreté de nos villages, les interdits culturels, et surtout l’alimentation inappropriée des enfants, cause fatale de leur retard de croissance et de leur mauvais développement physique et psychique. En rappelant l’enjeu du plaidoyer en faveur d’une bonne nutrition pour les enfants au Cameroun, Félicité Tchibindat, Représentante de l’Unicef au Cameroun, qui présidait cette projection en avant première, a insisté sur le rôle du cinéma dans le changement de comportement et dans l’érection de nouvelles idées et de nouvelles pratiques sociales.

S.G des Ministères, Madame Félicité Tchibindat et Monsieur Bassek Ba Kobhio
S.G des Ministères, Madame Félicité Tchibindat et Monsieur Bassek Ba Kobhio

Dans le film en effet, « le petit » qui vit à Nkolmefou dans le Centre du Cameroun, rêve de réussir dans la vie et d’être chanteur. Plusieurs de ses frères et sœurs sont régulièrement malades, et d’autres sont même morts. Cécile, sa mère, en attribue la cause à la sorcellerie et à sa belle-mère qui ne l’aime pas. Pourtant ces clichés sont le lot quotidien de notre imagerie africaine. La malnutrition a décimé des familles entières et le film est en une peinture efficace, teinté d’une touche d’humour et des acteurs aguerris qui valorisent la longue expérience de Bassek Ba Kobhio dans le domaine du 7ème art, sans parler d’une bande originale signée de Dynastie Le Tigre, la révélation musicale du Cameroun en 2013. Le film sera prochainement diffusé dans les chaînes de télévision et sera projeté dans 40 villages camerounais, parmi lesquels, le village Nkolmefou, terre du tournage.

Journalistes cinéphiles
Journalistes cinéphiles

 Malgré cette thématique interpellatrice,  l’espoir renaît en regardant le film quand on voit les enfants désormais jouir d’une borne fontaine dans leur école, car le lavage des mains, et le lavage des aliments deviennent des habitudes aussitôt adoptées par les enfants et leur mère. A la place du manioc quotidien, les repas sont variés, et l’argument économique n’est plus valable puisque la forêt et les champs de nos villages offrent des féculents variés et de nombreuses céréales qui sont de vrais composants alimentaires pour nos enfants. Le sous-titre du film est pour cela évocateur : « Il suffit de peu pour vaincre la malnutrition chronique ».  Car, il faut bien se rappeler qu’une mauvaise nutrition perpétue le cycle de la pauvreté. L’UNICEF révèle par exemple que « le Cameroun perd au moins 3% de son produit intérieur brut à cause de la malnutrition, ce qui représente une perte annuelle de plus de 348 milliards de FCFA ».  Plus grave, les chiffres de l’enquête EDS/MICS de 2011 montrent que « 7 régions sur 10 au Cameroun ont une prévalence de la malnutrition chronique de plus de 30% ». Bassek Ba Kobhio précisera même  que « le petit », l’un des héros de ce film, fait partie des 1,2 millions d’enfants atteints de malnutrition chronique au Cameroun. Pour éviter cela désormais, mettons des couronnes sur les têtes de nos enfants, des couronnes simples qui passent par des plats royaux et des régimes alimentaires princiers. Oui, ils sont désormais traités comme des princes dans le film, au sortir de la salle, bien entendu, c’est dans la réalité de chaque jour que les enfants doivent devenir des princes.

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Commentaires

Dindane jacqueline
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salut, je suis une nutritionniste intervenant dans un projet au Burkina Faso, je voudrais si possible rentrer en possession du film " tous les enfants sont des princes" car je voudrais faire des projections vidéos dans les écoles sur la nutrition merci de me répondre.