Une ambiance « so foot » à Gado-Badzere.

Article : Une ambiance « so foot » à Gado-Badzere.
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28 novembre 2015

Une ambiance « so foot » à Gado-Badzere.

En 20 ans de règne, Sa Majesté Oumarou Emmanuel n’avait jamais été témoin d’un tel dispositif institutionnel et sécuritaire dans son village Gado-Badzere, arrondissement de Garoua-Boulai, département du Lom et Djerem, Région de l’Est au Cameroun. Ce chef traditionnel avait accepté de donner la terre de ses ancêtres au profit de la solidarité internationale, lorsque le HCR (Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés) l’avait approché au début de la crise de la RCA voisine pour accueillir le flux massif de réfugiés. Malgré quelques conflits fonciers entre ses sujets et les réfugiés, Sa Majesté s’est voulu ferme : « Tous les conflits sont solubles. Le Cameroun est une terre d’accueil et nous avons le devoir de tendre la main à l’étranger ».Cette main tendue a permis à de milliers de réfugiés, adultes et enfants, de bénéficier de la solidarité des organisations humanitaires dans le site de Gado-Badzere.

Emmanuel Oumarou au milieu des anciens Lions Indomptables
Emmanuel Oumarou au milieu des anciens Lions Indomptables

Et ce samedi matin, Oumarou Emmanuel est agréablement surpris de recevoir dans sa concession, quelques anciennes gloires du football camerounais. Ces footballeurs, lions indomptables des années 1980 et 1990, viennent livrer un match de gala, dans le cadre du concept S4D ( Sports For Development), déployé ici par l’Unicef. Parmi ces anciennes gloires, les illustres  Thomas Libih, Jacques Nguea, Dagobert Dang ou encore Victor Ndip Akem sont présents. Ces deux derniers seront d’ailleurs les buteurs de la rencontre qui les opposera au collectif des humanitaires du site de Gado.

Trophée des anciennes gloires, remis par Rachel Ngazang, SG de la Région de l'Est
Trophée des anciennes gloires, remis par Rachel Ngazang, SG de la Région de l’Est

Une victoire symbolique certes, mais dans un stade de Gado-Badzere très animé, dans lequel, communautés autochtones et réfugiés donnaient de la voix, l’implication des anciennes gloires, malgré le poids de l’âge, est le simple gage d’un engagement volontaire. Une preuve que le football va bien au-delà de simples passions pour devenir un facteur de partage, de solidarité et de développement.

Félicité Tchibindat, Représentante Unicef
Félicité Tchibindat, Représentante Unicef

Des valeurs scandées et rappelées par Félicité Tchibindat, Représentante de l’Unicef au Cameroun, qui déclare qu’ « à travers ce tournoi de football, nous essayons de répondre à ce souci d’équité ». L’équité revêt une grande importance chez les enfants, indépendamment de leur identité et de leur nationalité, précisera t-elle encore. Des sourires, des cris de joie, des émotions et un bouillon de fair play ont ponctué les quatre rencontres disputées en cette journée mémorable.

Présentation des joueurs du FC Diallo
Présentation des joueurs du FC Diallo

Un spectacle digne des rencontres professionnelles, qui a même poussé la rencontre opposant les jeunes locaux (Dynamo de Gado) aux jeunes réfugiés (FC Diallo), jusqu’aux tirs aux buts. Même si FC Diallo perd cette épreuve de loterie, son capitaine, Batista Pamba, se rappelle que « Fc Diallo est un club qui a été crée depuis la RCA. Nous avons conservé ce nom parce que bien qu’étant au Cameroun, nous nous sentons à la maison ici ».

Pamba Batista,Capitaine de Fc Diallo, reçoit des équipements sportifs
Pamba Batista,Capitaine de Fc Diallo, reçoit des équipements sportifs

Quand il recevra quelques instants après, des ballons et des équipements sportifs offerts par l’Unicef grâce au financement du Gouvernement du Japon, la joie de notre capitaine sera à son comble. Jouer, pleinement, librement, allègrement, devient une réalité pour eux. Le loisir qui est un droit de l’enfant, devient aussi une qualité intrinsèque de l’inclusion et de l’équité entre les communautés locales et les réfugiés, au grand bonheur de Sa Majesté Oumarou qui fièrement, se félicite d’avoir offert ses terres à ces êtres qui font désormais partie de sa communauté.

Scène de liesse au stade de Gado
Scène de liesse au stade de Gado

Des moments de fête qui ont vu la mobilisation des autorités municipales, ministérielles, régionales et préfectorales de la localité, très reconnaissantes envers l’Unicef et son partenaire le Japon, pour le travail fait en vue de l’amélioration des conditions de vies des réfugiés et des communautés hôtes. D’ailleurs, on n’avait du mal à distinguer qui était de l’un ou de l’autre bord. Est-ce important au fonds ? Au final, non ! On a juste vu des enfants se déployer, des jeunes s’amuser, des communautés se mettre ensemble. Elles ont compris que le sport apporte des couleurs, de la joie, du bonheur, et…la paix !

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