Pourquoi je veux être agent de santé communautaire.

Article : Pourquoi je veux être agent de santé communautaire.
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3 février 2016

Pourquoi je veux être agent de santé communautaire.

Je m’appelle Lawol Guilam et je suis en formation actuellement dans le cadre des activités à base communautaire déployées par l’UNICEF chez moi à Gazawa dans le cadre du projet H4+.

Lawol Guilam
Lawol Guilam

Tout a commencé par une sélection dans les communautés. On a tenu compte de nos atouts, parmi lesquels notre capacité à lire et à écrire, à se faire entendre et comprendre, à convaincre, à sensibiliser, bref, à communiquer. Car, il s’agira pour nous de sillonner les villages et les quartiers de notre arrondissement qui est situé dans le département du Diamaré, Région de l’Extrême-Nord au Cameroun. 19.149 habitants peuplent notre aire de santé et nous sommes actuellement 38 Agents de Santé Communautaires (ASC) en formation.

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Le Docteur Antoine Ntapli, spécialiste santé du Sous-Bureau de l’Unicef à Maroua nous a dit que le ratio est « de 1 ASC pour 1000 personnes. Soit 200 ménages environ ». Cela veut dire que chez nous à Gazawa, les 38 que nous sommes auront chacun 500 personnes à couvrir. Tout cela est très excitant, moi qui ai grandi dans un univers où l’hôpital est un luxe, l’enregistrement des naissances une option, et le vaccin un mystère. Pour éviter cela aux générations actuelles et futures, je me suis porté volontaire pour devenir ASC.

Classeur

Notre formation compte 10 modules dans ce grand classeur que vous voyez. On y trouve tous les cours, les termes techniques, les dessins et les tableaux d’illustration nécessaires à l’assimilation de ces données. La formation dure 10 jours, mais nous serons accompagnés durant les trois premiers mois de notre déploiement sur le terrain. On nous remettra alors à chacun, un kit constitué d’un vélo, d’un sac de soins, d’un minuteur, de tests divers, notamment celui du paludisme, et d’un registre et des outils de gestion. Nous relayerons nos informations chaque mois dans notre aire de santé qui les compilera au niveau du district et de la région. L’un des modules de ces deux premiers jours de formation était celui de l’enregistrement des naissances et des détections des violences aux enfants. C’est elle, Madame Ousmanou Balkissou, Directeur du Centre d’accueil pour enfants en détresse qui est venue nous le délivrer spécialement depuis Garoua.

Ousmanou Balkissou
Ousmanou Balkissou

Son centre est ouvert depuis 2004 et plus de 157 enfants sont passés par son centre. Son expérience nous a édifiés surtout qu’elle a insisté pour « les mairies aussi jouent leur partition quand les ASC auront collecté les données sur les enregistrements des naissances ». Madame Ousmanou Balkissou touche bien là le nœud du problème de notre localité. D’ailleurs, Madame Le Sous-Préfet Abdou Djenabou Oumarou constate qu’en ce moment, beaucoup d’élèves du CM2 ne peuvent pas passer le concours en 6Eme parce qu’ils n’ont pas d’actes de naissances. Plusieurs cas sont répertoriés dans les écoles de l’arrondissement et elle a décidé de prendre ce problème à bras le corps afin que les enfants ne payent plus le prix de l’ignorance et de la négligence des parents. Je sais que Madame Le Sous-Préfet compte sur nous pour poursuivre cet exercice de sensibilisation qu’elle mène en tant que femme et autorité de la ville pour changer les comportements.

Madame Abdou Djenabou Oumarou, Sous-Préfet de Gazawa.
Madame Abdou Djenabou Oumarou, Sous-Préfet de Gazawa.

Ce matin, l’autre module que nous avons suivi est celui du paludisme, dispensé par Yewone Yves, chef du bureau de santé au District de Santé de Maroua 1er. Il a beaucoup insisté sur le TDR (Test de Dépistage Rapide) lorsque nous sommes sur le terrain. C’est vrai que le paludisme, les IRA (Infections Respiratoires Aigües) et la malnutrition sont les maladies qui dévastent les enfants de moins de 5 ans ici. On a noté 23.757 cas pris en charge par les ASC en 2015.

Module de formation des ASC sur le paludisme
Module de formation des ASC sur le paludisme

Notre rôle sera donc à la fois curatif et préventif, comme nous l’a dit Abdoulaye Moussa, l’actuel Surveillant Général de l’Hôpital Général de Maroua, qui nous dispense le module sur La santé de la mère et de l’enfant.Oui, je voudrais être un ASC. Quand j’ai vu l’implication du Ministère de la Santé au niveau central, par la présence ici du Docteur Samuel Akwe, point focal national des interventions directives communautaires et par ailleurs Sous-Directeur des soins de santé primaire au ministère, je me suis rendu compte du sérieux de cette formation.

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C’est vrai, nous aurons les vies de nos enfants, filles, sœurs et mères entre nos mains. C’est un engagement sacré. Oui, je veux être un ASC. Je veux être un ASC comme Roger et Martine du centre médical de Touloum, qui ont déjà fait leurs preuves dans la région. Oui, je veux sensibiliser les gens aux pratiques familiales essentielles, je veux…sauver des vies.

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Commentaires

Enthieu ngassa justine
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C'est tellement intéressant et très motivant moi aussi je veux être agent de santé communautaire je travaille dejas dans une ONG mais pas dans un domaine aussi vivant être proche de la population apporter mon soutien mon temps et mon énergie a cette noble cause c'est vital pour moi