La santé à Guidiguis, comme sur deux roulettes.

Article : La santé à Guidiguis, comme sur deux roulettes.
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4 février 2016

La santé à Guidiguis, comme sur deux roulettes.

Motos 2

18 motos rangées dans la grande cour de l’hôpital de district de Guidiguis dans la région de l’Extrême-Nord au Cameroun. Aujourd’hui, c’est réunion de concertation autour du Chef de district de santé.

Les 18 chefs des centres médicaux et des centres intégrés se réunissent pour définir et harmoniser leurs politiques de santé. Ils ont en commun plusieurs programmes et campagnes, notamment le projet H4+ qui vise l’accélération des progrès en santé maternelle, néonatale et infantile dans la région avec plusieurs agences du système des Nations Unies, dont l’Unicef qui a octroyé ces motos. De fait, certains doivent parcourir une cinquantaine, voire des centaines de kilomètres pour rallier l’hôpital de district. De même, chacun des chefs de centre doit faire face à de longues distances pour toucher les populations et ces motos sont plus que les bienvenues. Parmi ces chefs, se trouve Doba Guillaume, chef du centre intégré de Guérémé qui affiche net un chiffre de 10 consultations prénatales par semaine, contre 1 à 2, il y’a encore un an.

Doba Guillaume
Doba Guillaume

Le taux régional de consultations prénatales étant de 59%, Doba Guillaume peut d’autant plus se féliciter parce que « ce qui a changé avec l’arrivée du projet H4+, c’est que nous avons plus de contact avec la communauté ».

Koga Jean Félix
Koga Jean Félix

Son collègue Koga Jean Félix, Chef du Centre privé catholique de Dziguilao, à une vingtaine de kilomètres de là, partage la même opinion et décrit le H4+ comme un « paquet d’activités de santé communautaire ».  C’est-à-dire les consultations prénatales, les accouchements à l’hôpital, la vaccination, la sensibilisation des populations, les dépistages des maladies infantiles. Cette combinaison d’après lui « rattrape les retards  liés à la couverture vaccinale des enfants, à leur enregistrement et même à leur déclaration de naissance ». Les activités à base communautaire ont permis aux 18 centres de santé concernés, d’accélérer leurs performances, ce qui n’était pas évident avant l’arrivée du projet H4+. « Désormais, tous les enfants sont recrutés pour le P.E.V. (Programme Elargi de Vaccination), et les femmes enceintes sont systématiquement référées au Centre de santé » poursuit Koga Jean Félix.

Motos bon départ

Voilà un début de victoire pour les chefs de centre de santé présents à ce conclave de Guidiguis. Même si les indicateurs commencent à être flatteurs et encourageants, il reste néanmoins que plusieurs indicateurs de santé sont encore au rouge, eux-mêmes dégâts collatéraux d’une région qui souffre d’un taux de pauvreté de 80%, d’un voyant rouge en ce qui concerne la sécurité, et de conditions de vie à améliorer en général. En appuyant sur le contact de son deux-roues, chaque chef de centre sait qu’il faudra appuyer sur l’accélérateur désormais.

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