Ta pilule est amère !

Article : Ta pilule est amère !
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18 avril 2016

Ta pilule est amère !

Dolorès, je m’en vais encore te raconter une de nos histoires bien de chez nous. Toi qui es une femme, explique-moi, pour comprendre : La pilule du lendemain est-elle un crime ?

Me voilà en train de sillonner les routes du Cameroun. Je tombe un jour sur une consommatrice de Kanga (poisson d’eau douce du Cameroun), une jeune fille seule, isolée à Ayos que j’approche et j’aguiche pour la taquiner. A ma grande surprise, la jeune fille s’avérera intéressée et c’est ainsi que nous avons échangé nos numéros de téléphone.

Pendant quatre mois, nous avons essentiellement communiqué par sms. Elle faisait le tour du Cameroun pour vendre sa marchandise (la friperie) entre Yaoundé, Sangmélima et Ayos. Un jour donc, elle insiste pour me rencontrer. J’étais à la maison, je m’ennuie, et une présence féminine n’était vraiment pas de trop. Je lui indique mon domicile par sms, et la voilà qui sonne à ma porte.

Ce qui devait se passer, se passa…

Elle m’offrit son corps allégrement en guise de gratification pour mes quatre mois d’extrême patience dont j’ai fait montre. Il se trouve que Reyne (c’est son joli prénom), a tout juste 23 ans et est maman de deux enfants. Quand je lui demande des nouvelles des papas de ses enfants, elle répond que ce n’est plus à l’ordre du jour. J’ignore si elle me l’a dit juste pour que je la pénètre plus profondément, mais toujours est-il que l’adage dit que «  quand tu as une fille Bulu dans ton lit, profite en, car tu ne sais pas de quoi demain sera fait ». On dit de ces filles originaires du Sud-Cameroun qu’elles seraient légères, infidèles et caractérielles. Moi dans mon lit ce soir-là, je ne voyais qu’une fille généreuse, tendre, douce et alléchante. On finit donc par mélanger nos ardeurs bestiales au nom de notre rencontre autour d’un Kanga à Ayos.

Comme il fallait s’y attendre, la fille s’attacha. Elle nourrissait déjà des ambitions de vouloir vivre avec moi, devenir ma femme, et que sais-je encore. Le lendemain de nos premiers ébats, elle me réveilla avec un sms des plus effrayants : « J’ai envie de toi. Ce que tu m’as fait hier, n’est pas suffisant ». J’ai compris donc que j’avais trempé mon biscuit dans un bol de lait très chaud. J’ai voulu la repousser mais une partie de moi ne voulait pas donner l’impression à cette jeunette que j’étais un dégonflé de la première heure, alors, cet après-midi-là, rebelote !

L’adage dit qu’après deux rapports sexuels, une femme vous manque déjà de respect. C’est ce qui arriva Dolorès. Désormais, j’avais droit à un langage condescendant, agressif, et hautain à la limite. Reyne devenait une reine tyrannique. Elle savait me tenir par le mystère de sa morphologie. Et vint donc le samedi dernier…Reyne atterrit chez moi avec un objectif clair : « Te faire hurler comme tu aimes si bien quand tu es dans mes cuisses ». Toi-même Dolorès, on te dit un truc comme ça, tu fais comment ? Sauf que là, j’avais oublié de prendre mes précautions. Alors, à la première chevauchée, je m’arrêtai tout net pour demander : « Es-tu en période féconde ? ». Elle me répondit par l’affirmative, mais me somma de poursuivre mon action. Moi, convaincu qu’elle savait ce qu’elle faisait, je continuai sans demander mon reste.

Après ce frotti-frotta interminable, elle rentra chez elle. Je l’appelai pur lui demander comment on allait gérer ce coït exposé ? Car, je ne voulais pas l’entendre me dire demain qu’elle porte un fœtus. Oui, Dolorès, tu sais, nous les hommes on est comme ça,  on n’aime pas être piégé. Et patatras, elle me tient un langage incohérent :

  • Tu veux que je te dise quoi ? C’est entré, c’est entré !
  • Non, Reyne ! Je ne veux pas d’enfant je t’ai dit. Attends, je t’envoie de l’argent, tu fonces dans la première pharmacie et tu t’achètes la pilule du lendemain.
  • Okay, envoie !
Pilule du lendemain
Pilule du lendemain

Je lui envoie de l’argent via le transfert mobile, et quelques instants plus tard, elle m’envoie ce message :

  • Je ne suis pas une pute.
  • Quoi ? Les putes ont fait quoi ?
  • Je n’ai pas appris à être criminelle. Je m’en veux certes, mais rien ne vaut une vie humaine. Ça arrive, je vais porter ma croix. Adieu mon cher.
  • Pourquoi tu es têtue, avaler la pilule n’est pas un acte criminel ?
  • Ce n’est pas ton gosse okay ? C’est le mien !
  • Hein ? Tu fais la sorcellerie ?
  • Ne m’appelle pas sorcière. Écoute-moi bien, garçon. Je n’ai pas dit que je te donnais un enfant, surtout que tu n’en veux pas. Donc laisse tomber. Y’a plein d’enfants comme ça et ils s’en sortent.

C’est là que je me souviens qu’elle n’a jamais voulu parler des pères de ses deux premiers. J’imagine que c’est le même langage qu’elle leur a tenu. J’ai vu sa situation, sans emploi fixe, vivant chez sa sœur ainée, obligée de faire le tour du Cameroun pour écouler sa marchandise, et là voilà qui veut bêtement porter une nouvelle charge. Je rebondis :

  • Reyne, prends cette pilule s’il te plait !
  • Je dis non ! T’as pas à t’inquiéter. Je vais voyager d’ici peu. Je ne t’en parlerai jamais. Le temps fera en sorte que je t’oublie. Je ne t’en veux pas, tout est ma faute de m’être si facilement offerte. Ne m’écris plus, ne m’appelle plus !

Dolorès, je ne comprends pas, pourquoi refuse-t-elle de prendre la pilule ? C’est encore un concept de vos nouvelles églises ? Comment comprendre cette attitude ?

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Commentaires

Salma
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Yahh Dania donc tu es patient hein! jettes toi les fleurs je vois bien, donc tu es un étalon hein? je lis toujours? donc tu étais conscient du fait que tu ne voulais pas un enfant mais tu ne t'es pas chaussé hein? donc tu as peur de la grossesse mais le sida ne t’effraie pas hein, vraiment ta pilule ci est amère deh la pilule du lendemain un crime?mama! bref chacun ses croyances.