Je veux que l’enfant de New-Bell soit comme l’enfant de Bonapriso.

Article : Je veux que l’enfant de New-Bell soit comme l’enfant de Bonapriso.
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31 janvier 2017

Je veux que l’enfant de New-Bell soit comme l’enfant de Bonapriso.

Deux phrases fortes de cet ancien câblodistributeur devenu propriétaire d’un groupe de presse (TV+, Free Africa, Sweet FM et Canal 2 International). Emmanuel Chatue reçoit la presse chez lui un dimanche après-midi dans sa résidence privée située à Bandjoun, sa ville d’origine. Au menu, le nouvel Ambassadeur de Bonne Volonté de l’Unicef a le sens de la formule : « Je veux que l’enfant de New-Bell soit comme l’enfant de Bonapriso. Je veux que l’enfant de Mokolo soit comme l’enfant de Bastos ».

Emmanuel Chatue, Ambassadeur de Bonne Volonté de l’Unicef

Pourquoi met-il en avant cette dualité perpétuelle entre les quartiers pauvres et les quartiers riches du Cameroun ? C’est que, on a toujours su qu’il existe une différence entre les enfants de familles aisées et ceux des familles défavorisées. Emmanuel Chatue raconte qu’il connait les deux situations. Lui riche aujourd’hui, pauvre d’hier. « Quand j’étais enfant, j’ai marché des kilomètres comme les enfants que vous avez vu ». Il parle ainsi des enfants rencontrés dans les villages de l’arrondissement de Bandjoun, département du Koung-Khi, région de l’Ouest.  A Sento, Djumgo, et Famla 2 entre-autres, le nouvel ambassadeur était en compagnie de Madame Félicité Tchinbindat, Représentante de l’Unicef au Cameroun.

Félicité Tchibindat et Emmanuel Chatue

Avec elle, et accompagnés de Madame Le Préfet du département, Antoinette Zongo et ses différents sous-préfets, ils ont supervisé les premières journées locales de vaccination contre la poliomyélite dans la localité. En effet, dans ce district de santé, bravant le relief accidenté par endroits, près de 18 000 enfants de 0 à 59 mois étaient visés par une nouvelle campagne de vaccination. La région de l’Ouest, bien que n’étant pas frontalière au Nigeria, a été prise en compte dans ces campagnes, suite à l’analyse du risque polio réalisé en Août 2016. Depuis que de nouveaux cas de polio ont été confirmés dans le Nigeria voisin, il existe des campagnes de riposte synchronisées dans tout le Bassin du Lac Tchad.

Au milieu, le Gouverneur de la région de l’Ouest.

Sur le terrain, nous rencontrons Douglas Dimefou, étudiant à l’IUT de Bandjoun et âgé de 18 ans. Depuis vendredi, il a quelque peu mis de côté ses cours de génie civil pour devenir agent vaccinateur. Sa zone se trouve entre Bafoussam et Bandjoun, pas loin des agences de voyage. « On a fait la formation jeudi, et vendredi, nous sommes allés dans les écoles ».

Ce samedi matin, il a déjà vacciné 19 enfants. Il s’agit des enfants manqués la veille. Parce que dit-il, « le vaccin est très important et la surdose ne porte pas de risque ». Ce message semble banal, mais pour certaines familles, les vaccins à répétition peuvent occasionner des effets secondaires. Non, assure Madame Tchibindat, « Si ces vaccins causaient des effets secondaires, il  y a longtemps qu’on aurait repéré des cas ». La surdose renforce au contraire la prévention collective. Car il s’agit de mettre fin à la circulation du polio-virus sauvage.

Madame Le Préfet du Koung-Khi

Du coup, l’Unicef en appelle à l’engagement des autorités administratives, traditionnelles et religieuses pour poursuivre la sensibilisation auprès des ménages. Le Gouverneur de la région de l’Ouest, Augustine AWA FONKA  a lui-même demandé que la journée de vendredi cible prioritairement les écoles maternelles, là où se trouvent 30% des enfants ciblés. Injonction reprise sur le terrain par Madame le Préfet du Koung Khi, Antoinette Zongo, qui donne le ton à la sortie de l’église ce dimanche matin. Le Centre de Santé de la mission catholique de Sento n’est d’ailleurs pas loin du lieu du culte, ce qui facilitera la vaccination. Au lieu-dit Famla 2, le vaccinateur annonce déjà 75 enfants vaccinés sur son territoire grâce à la stratégie du porte à porte des mobilisateurs.

Blaise Pouoge

Attentif, curieux, impliqué, le nouvel ambassadeur de l’Unicef, Emmanuel Chatue assiste à tout cela avec une pointe d’émotion. Le fils du coin, n’est pas si étranger que cela aux problématiques de santé et de l’enfance en général. Il a déjà à son actif la rénovation de l’hôpital de district de Bandjoun, et la scolarisation des enfants mineurs incarcérés dans la prison de New-Bell à Douala. 

Conférence de presse

On comprend dès lors son allusion à ce quartier :  « Je voudrais que l’enfant de New-Bell soit comme l’enfant de Bonapriso ». New-Bell où se trouve la prison de Douala, et Bonapriso où il avait installé le siège de sa télévision, Canal 2. Emmanuel Chatue  promet d’utiliser sa casquette d’Ambassadeur désormais pour influencer les décideurs et leaders de Bandjoun, mais il n’oublie pas qu’avant tout, son rôle est d’aider à l’équité et à la protection de tous les enfants du Cameroun.

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