Un goût de France à Yaoundé.

Article : Un goût de France à Yaoundé.
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22 mars 2017

Un goût de France à Yaoundé.

Tout commence par l’apéritif au Champagne. C’est la douce France qui le veut ainsi. Les verres permettent de voir arriver la trentaine de convives de Son Excellence Gilles THIBAULT, Ambassadeur de France au Cameroun.  L’instant d’un dîner qui m’a enseigné la profondeur du printemps.

Le diplomate Gilles THIBAULT en est à sa 4ème mission à l’étranger, et au Cameroun, en 6 mois déjà, il a su déjà apprécier la diversité des cultures, des paysages, des végétations et même des populations du Cameroun. Sa résidence accueille ce soir, un peu de tout ce Cameroun diversifié. Entre les étudiants de l’Ecole d’hôtellerie de Ngaoundéré, les blogueurs de Douala, Yaoundé, et Ebolowa, quelques anglophones venus des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, qu’entouraient les employés des structures françaises au Cameroun, il y’ avait là de quoi fédérer des énergies autour d’un dîner, le dîner « Good France ».

Pour cette 3ème édition, Monsieur et Madame Thibault ont voulu un menu français à base d’ingrédients camerounais.  « Le concept Dîner Good France, à la résidence de l’Ambassadeur  de France, ce 21 Mars 2017, 3ème édition, c’est d’inviter des jeunes, à la fois des écoles d’hôtellerie-restauration du Cameroun, notamment de Ngaoundéré, des jeunes blogueurs, influenceurs, journalistes, et des jeunes de l’équipe France au Cameroun », nous confie Léopold STEFANINI, Conseiller à l’Ambassade de France, dont l’immense sourire révèle la fierté de ce grand moment de partage.

Lorsque l’Ambassadeur lui-même et Madame accueillent les convives à l’entrée de la résidence, on se demande comment l’espace d’une soirée, on devient  si important pour être reçu par le Chef de Mission diplomatique. Un sourire, un entretien avec lui, et il vous installe. Personne n’est négligé, personne n’est oublié. Monsieur l’Ambassadeur tient à être proche de tous ses invités, un mélange de personnalités aux conditions sociales et économiques diverses. Deux ministres, celui de la Formation Professionnelle et celui du Tourisme, des jeunes cadres dynamiques, mais aussi ceux dont la condition sociale est moins aisée, ont trouvé ici un socle d’égalité, d’équité et même de parité. Parité dans laquelle à côté de chaque homme, se trouve une femme. Trois tables dressées d’égale mesure et d’égale valeur, avec un symbole unique : Liberté, Egalité, Fraternité.

Oui, liberté de ton, de là où je suis, de parler avec le plus grand diplomate de France au Cameroun. Egalité devant le ministre qui est assis à notre table, et que ma jeune collègue Rose MUNJONGUE titille avec ses blagues et ses selfies. Fraternité, car à notre table, deux anglophones siègent. Olivia, avec qui nous menons des combats depuis des années pour la reconnaissance pour le digital, l’économie numérique et l’influence des nouveaux médias, et une autre que je découvrais avec un côté très glamour. Tout y passe, y compris ma mésaventure à propos de la première fois que j’ai mangé du lapin. L’Ambassadeur quant à lui,  est attentif à qui mange ou ne mange pas. A ses côtés, la très respectable Armelle Babette MEYO ONANA. Une passionnée de cuisine qui a ouvert sa startup pour former des gens partout en Afrique et en France et qui aura son mot à dire ce soir à chaque séquence du service. C’est l’ancienne camarade d’Ecclésiaste DEUDJUI, l’inconditionnel blogueur de Douala et ses camerounaiseries. Les retrouvailles entre les deux ont une saveur de nostalgie quand ils étaient en classe de troisième à Edéa ( ville du littoral camerounais). Mais c’est Fotso FONKAM , dans sa discrétion légendaire qui me rappellera que la vie est avant tout, humilité.

De l’autre côté de la table, Tchakounte KEMAYOU a du mal à avaler sa Soupe glacée de concombre au yaourt. Je dois l’avouer, il n’était pas le seul. Heureusement, vint le magnifique Croustillant de gambas de Kribi (Cité balnéaire du Cameroun). Là, l’enfant de la côte que je suis, a rendu hommage à ses ancêtres et à la divine crevette qui a si bien nommé le Cameroun (Rio Dos Camaroaes = Rivière des crevettes). Un délice arrosé de tous les vins possibles : blanc, rouge, rosé. Il y’avait de quoi flatter nos papilles gustatives, au rythme d’un soir de France stimulant en nous, ce printemps yaoundéen.

Parce que l’Ambassadeur Gilles THIBAULT nous a bien rappelé que « c’est la fête du printemps que nous célébrons ce jour, mais davantage une initiative que nous honorons partout dans le monde et qui s’intitule goût de France » lors de son discours de bienvenue. Un goût de France qui se poursuit avec le Dos de capitaine à l’orange et ses deux purées. Si le capitaine était impeccable, les deux purées l’étaient moins pour moi. Il y’a sans doute là, une rébellion culturelle, une révolte de plus de 37 ans de saveurs tropicales épicées, et qui refusent de se faire dompter par un poisson qui n’est pas poivré et pimenté. Qu’importe ! Mes quelques voyages en France m’avaient déjà ouvert l’esprit de l’exploration culinaire. Rien à voir avec nos sauces répétitives qui peuvent nous pousser malgré nous à la polygamie. La gastronomie française est inventive, là où la nôtre est riche mais monotone. Ecclésiaste se rappellera que le Sénégal exagère avec son riz au quotidien. Le Ministre de la Formation professionnelle dira que chez lui dans les montagnes du Grand Nord, rien ne vaut une boule de mil au quotidien.

L’Ambassadeur en profitera pour me charrier sur mon embonpoint, caractéristique principale du « mieux-être » chez les grands-mères lorsqu’elles reçoivent leurs petits-fils au village. Oui, pendant que nous misons sur la quantité ici dans nos plats, la France mise davantage sur la qualité (esthétique) des repas, comme cette Charlotte au chocolat qui viendra définitivement achever cet opéra nutritif aux sonorités alimentaires. Malgré cette apparence culinaire basée sur la France, tout ce que nous consommons ce soir est camerounais, même la citronnelle qui nous sert de digestif à la fin. C’est là que les retrouvailles sont chaleureuses avec Marie-Jeanne MPACKO (Chouchou), mon ancienne camarade de l’Institut des Relations Internationales du Cameroun, et influenceuse au Cameroun. Que dire de Salma AMADORE, celle qui se retrouve partout avec moi, mais qui a le chic d’arriver toujours en retard comme ce soir.

Vient donc le moment des selfies d’adieu. Tout y passera. L’ambassadeur qui me refuse une photo puis finit par l’accepter, moi qui n’arrive pas à photographier correctement Christelle BOUDJIEKA ma collègue journaliste, si soucieuse de ne pas faire apparaître ses jambes, pendant que l’Ambassadeur et Madame rient de bon cœur de ce moment ludique que seule l’hospitalité française sait apporter. Oui, c’était un bon goût de France, là où la vie se conjugue à l’éternel présent et à la générosité plurielle.

Et comme je le disais déjà l’an dernier dans ce billet:  21 Mars 2016 : Journée Mondiale du Pain.

Dans la table du monde, le 21 Mars doit symboliser le retour du soleil, et ce que ce soleil peut nous apporter comme bienfaits. Oui, Liberté, égalité, solidarité, fraternité, diversité, universalité. Voilà les mots clés du printemps. Voilà comment on peut lutter contre le racisme. Voilà comment nous devons partager le pain, avec l’humanité entière.

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Commentaires

romulus
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On a l'impression d'y avoir été mon grand ... Hummmmm

salma
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Hum cela donne envie de remixer trop cool.

Fotso Fonkam
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Hahaha j'ai moi aussi eu du mal avec la fameuse soupe glacée de concombre au yaourt, heureusement que le reste était plutôt agréable. Mais par dessus tout, ce que j'ai apprécié c'est sans doute la richesse et la diversité des conversations. C'était vraiment top

elsa
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Donc toute la famille était là? je comprends pourquoi il n y avait plus de place. Beau reportage comme toujours Dania Ebongue.