Pourquoi négliger nos CHANpions ?

Article : Pourquoi négliger nos  CHANpions ?
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17 janvier 2014

Pourquoi négliger nos CHANpions ?

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Voilà une semaine déjà que le CHAN (Championnat d’Afrique des Nations), la 3ème édition a débuté en Afrique du Sud. Cette compétition, comme on le sait, réunit les équipes nationales A’, c’est-à-dire celles qui n’évoluent que sur le continent africain. Cette raison est suffisante pour que l’intérêt même de cette compétition soit contesté. Parce que depuis longtemps, les stades africains sont vides. Le football local attire très peu de monde, et l’unique attrait que les spectateurs ont pour le football, c’est bien lorsque les Yaya Touré, Drogba ou Eto’o sont présents dans un stade. Faut-il donc en déduire que le football africain est meilleur lorsque les joueurs évoluant hors du continent se déploient sur nos pelouses ou ce qui en tient lieu. Veut-on nous faire croire que si un joueur n’évolue pas à Marseille, Chelsea, ou Manchester City, il n’a aucune chance d’être adulé par le public du continent parce que fort peu médiatisé, fort peu payé, fort peu connu.

Mais à qui la faute, si ce n’est aux journalistes africains eux-mêmes, qui dans leurs manchettes font d’abord l’apologie des joueurs africains évoluant en occident ? A l’exception peut-être de ce journaliste photographe mauritanien qui a tout fait pour se retrouver au CHAN 2014, très peu des professionnels de la plume et du micro s’en donnent à cœur joie pour cette compétition que même les antennes africaines de BBC, RFI et CANAL + couvrent au rabais. On est loin des grands directs et des grandes analyses des consultants comme Joseph Antoine BELL, on est loin des chroniques sur le CAN, on est en tout cas d’un show médiatique digne de ce nom. Nos CHANpions sont oubliés, négligés, laissés au maigre sursaut de quelques rares télévisions nationales  obligées de suivre leur équipe. Ajoutez à cela la phrase de Patrick MBOMA, consultant sur Canal + : « Le CHAN n’égalera jamais la CAN ».  Lorsqu’un ancien ballon d’or africain fait ce genre de déclaration, que faut-il attendre de la visibilité d’une telle compétition ? Lorsqu’une icône du football africain a une telle posture dans une émission qui s’intitule pourtant « Talents d’Afrique », doit-on donc conclure que les talents africains ne se trouvent pas en Afrique ? Dans ce cas, peut-être faut-il admettre que ce football africain ne lui appartient plus.

Et pourtant, j’ai regardé un excellent match opposant le Nigéria au Mozambique sur la chaîne nationale de RDC. Là bas au moins, le football local est mis en valeur par le TP MAZEMBE de renommée mondiale (tout de même vice-champion du monde des clubs dans son palmarès), et presque toute l’équipe A est constituée de joueurs locaux. En RDC donc, le CHAN a un réel goût de CAN. De plus, des équipes comme le Ghana et le Nigéria profitent de cette compétition pour en faire une répétition générale pour la coupe du monde au Brésil. Le fait que Stéphen KESHI soit également le sélectionneur des A’ n’est pas le fait du hasard, car une bonne partie de son ossature actuelle complétera celle des professionnels au mondial brésilien. Des équipes comme le Maroc, répètent déjà la CAN 2015 c’est tout l’intérêt des rencontres comme celle qui l’a opposé au Burkina Faso.

Le CHAN est beau, je puis vous assurer, c’est une fête du football africain aussi belle que les autres. Elle manque de visibilité certes, mais elle est la garantie de la relève du football continent. Pour preuve, pour donner un coup de pouce à la jeune compétition, la Fifa a décidé, à partir du 12 janvier, de prendre désormais en compte les rencontres du CAN comme l’un des critères de son classement mensuel des sélections africaines. Chers médias d’Afrique et d’ailleurs, avez-vous besoin d’une motivation nécessaire ?  En out cas, cliquez ici pour avoir le calendrier des rencontres et , pour découvrir les enjeux de ce CHAN 2014.


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