Des études françaises pour quoi faire ?

Article : Des études françaises pour quoi faire ?
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12 novembre 2015

Des études françaises pour quoi faire ?

Le Sapef (Salon pour la promotion des études françaises) est devenu un rendez-vous au Cameroun. La 4e édition s’est ouverte le jeudi 12 novembre à Yaoundé, Campus France, avec ses différents partenaires, dont l’Institut français. Nombreuses étaient les institutions privées et publiques d’enseignement supérieur, des entreprises, pour la plupart des entreprises à capitaux français implantées sur le territoire camerounais et reparties dans plusieurs stands dans les locaux de l’hôtel de ville de Yaoundé.

Stands du SAPEF 2015, Yaoundé.
Stands du Sapef 2015, Yaoundé- Crédits Photos (Marine Bélondrade).

Le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé, Gilbert Tsimi Evouna était donc l’hôte territorial de ce Sapef, et son mot de bienvenue cadrait bien avec sa stature de super maire de la ville aux 7 collines pour accompagner Christine Robichon, ambassadrice de France au Cameroun, et Jacques Fame Ndongo, ministre de l’Enseignement supérieur lors de la cérémonie d’ouverture de ce salon.

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Les trois personnalités s’associeront pour couper le ruban symbolique aux couleurs des deux nations, « liées par un destin commun » comme le dira le ministre Jacques Fame Ndongo dans son allocution d’ouverture.

Coupure du Ruban, SAPEF 2015
Coupure du ruban, Sapef 2015- Crédits Photos (Marine Bélondrade).

De son côté, Christine Robichon a annoncé que : « Plus de 7 500  jeunes Camerounais étudient en France actuellement ».  Un chiffre qui montre bien l’intérêt que les jeunes Camerounais portent à l’Hexagone. C’est vrai qu’avec ses 87 universités, ses 200 écoles d’ingénieurs, ses 100 écoles de commerce et ses 120 écoles publiques supérieures d’art, la France a de quoi appâter les jeunes en quête de diplômes et de certificats. Dans ce contexte là, les études françaises se délocalisent de plus en plus au Cameroun comme l’indique l’ambassadrice de France : « La France cherche également à développer une coopération entre ses universités et les universités étrangères. Vous en trouverez plusieurs exemples dans ce salon ».

Christine ROBICHON
Christine Robichon- Cédits Photos (Marine Bélondrade).

En effet, plusieurs institutions camerounaises s’associent à des universités et/ou des écoles françaises pour délivrer des diplômes, ou des écoles de préparation aux grandes écoles françaises. On peut citer Prépa VOGT, SUP DE CO ou encore, l’AUF (Agence universitaire de la Francophonie) qui offrent des choix divers d’études avec les universités françaises sans bouger le petit doigt s’éviter le processus stressant de demande de visas, puisque les études se font pour la plupart à distance.

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Mais qu’est-ce qui fait tant courir les jeunes camerounais vers les études françaises ? Qu’est-ce qui peut expliquer cela ? L’envie inexorable de s’exporter ? Le prestige d’un diplôme français ? Poster des photos sur les réseaux sociaux et faire mourir de jalousie tous ceux et celles qui n’ont pas cette même chance ?

Les motivations sont aussi diverses que mystérieuses, mais pour l’ambassadrice de France, le système d’enseignement supérieur de la France « est à la fois diversifié et performant. Il délivre des diplômes dont l’excellence est reconnue ».

Ces collaborations entre la France et les institutions locales ont déjà eu beaucoup de succès en Afrique de l’Ouest et au Maghreb. Plusieurs écoles et universités marocaines vantent et vendent ce modèle pour s’attirer des candidatures via leurs institutions. Parmi elles, se trouve l’Estem (Ecole supérieure en ingénierie de l’information, télécommunication, management et génie civil), dont la directrice générale, Wafaâ Bouab Bennani, présente au Sapef, se félicite de « préparer nos étudiants à passer le concours de 120 écoles d’ingénieurs en France ». Un argument qu’elle clame déjà au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Gabon, au Mali, et désormais, au Cameroun. Car ici au Sapef, au-delà des conférences, des ateliers, des attractions des stands et des brochures distribuées ici et là, il est d’abord question pour les élèves et étudiants de décider de leur trajectoire académique, devant des institutions supérieures qui ne demandent qu’à les former et aux côtés d’entreprises qui ne demandent qu’à les recruter. On conclura donc avec Christine Robichon que « l’accent est mis sur l’orientation académique et professionnelle, ce qui répond à un besoin d’autant plus important que la complexité du monde du travail s’accroît sans cesse ».

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