Parce que le paludisme tue.

Article : Parce que le paludisme tue.
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7 février 2016

Parce que le paludisme tue.

Bourloum est un village situé aux alentours de Moulvoudaye, dans le Mayo-Kani, région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Là-bas, ce sont les agents de santé communautaires du projet H4+ qui ont été mobilisés pour la campagne de distribution des MILDA (Moustiquaires Imprégnées de Longue Durée d’Action) par le Centre Intégré de Moulvoudaye. Les agents de santé communautaires ont été répartis deux par deux à bicyclette, outil de travail offert par le projet H4+ pour parcourir les longues distances des 8 cantons de l’arrondissement. 

Agents de Santé Communautaires de Bourloum
Agents de Santé Communautaire de Bourloum

Ici à Bourloum, après avoir contacté le Arlo (Autorité traditionnelle de 3ème degré chez les Peulh),  Sadou Mal Adama et son binôme ont l’accord pour aller de ménage en ménage afin, pour le dernier, d’expliquer le bien-fondé de la campagne de dénombrement en cours, et pour le premier, de procéder à l’enregistrement des personnes et des ménages. L’opération en est à son quatrième jour déjà, et 91 ménages ont été enregistrés et immatriculés.

Opération de dénombrement à Bourloum
Opération de dénombrement à Bourloum

Ce rituel demande une certaine minutie, puisqu’il se fait sur la foi des cartes nationales d’identité exigées aux villageois, pour leur remettre en contrepartie, un voucher qui servira de chèque de retrait desdites MILDA. En règle générale, on distribuera 2 moustiquaires pour 3 personnes. Rappelons que selon l’OMS :

 « L’Afrique subsaharienne continue de supporter une part disproportionnée de la charge mondiale du paludisme. En 2015, la Région enregistrait 89 % des cas et 91 % des décès dus à cette maladie ».

Le dénombrement suppose le recensement de tous les ménages,  la sélection et l’enregistrement des enfants âgés de 0 à 5 ans, le nombre de femmes enceintes, le tout orienté vers des messages clés inévitables et répétés par ces agents : demander aux femmes enceintes de se rendre au Centre de Santé Intégré de Moulvoudaye et d’y emmener tous les enfants de moins de 5 ans pour la vaccination.

Retour de consultation au Centre Médical Intégré de Moulvoudaye
Retour de consultation au Centre Médical Intégré de Moulvoudaye

Pour l’heure, l’accent est mis sur l’urgence de se prémunir du paludisme. « Dormir sous la moustiquaire est l’unique protection contre le paludisme en ce moment », martèle Sadou Mal Adama., car selon l’UNICEF :

« Toutes les 30 secondes, un enfant meut du paludisme quelque part dans le monde »

et

« Le fait de dormir sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide peut faire diminuer de 20% la mortalité infantile globale. On a démontré que ces moustiquaires, lorsqu’elles sont utilisées constamment et correctement, peuvent sauver la vie de six enfants par an sur mille enfants dormant sous une moustiquaire ». 

Il faut dire que ce fils du village est très bien accueilli partout où il se rend, chaque jour de 7h à 13h, avant de déposer son rapport et sa fiche de synthèse auprès du superviseur de proximité qui lui-même le dépose au chef de centre de santé, et ainsi de suite. Il en résultera très vite une liste détaillée et exhaustive du nombre exact de bénéficiaires de ces moustiquaires très attendues ici, à Bourloum.

Sadou Mal Adama
Sadou Mal Adama

« Dans notre registre se trouve une page appelée fiche de dénombrement. Il y a la colonne village ou quartier, comme pour Bourloum en ce moment, suivie du code du ménage que j’inscris sur le mur. Il y a la date du dénombrement, et le site de distribution » ajoute Sadou Mal Adama, qui restitue là de manière méthodique toute la formation transmise par le district de santé afin de faire de cette campagne une réussite. Il y a donc derrière tout cela un sentiment de fierté, celui du devoir accompli, mais surtout celui d’un agent de santé communautaire qui sait que son action va sauver des vies. Parce que le paludisme tue.

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