Une journée avec Doudou l’infirmière

Article : Une journée avec Doudou l’infirmière
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13 mai 2016

Une journée avec Doudou l’infirmière

Chaque année, le 12 mai, on célèbre la Journée internationale des infirmières. Le thème cette année : « Les infirmières : une force pour le changement. Pour des systèmes de santé plus résilients ». Suivons l’infirmière Doudou, Chef du Centre Intégré de Santé de Bibémi, dans le Nord-Cameroun. L’un de ses combats est la lutte contre la malnutrition des enfants.

Etaincheité

« Dans mon centre de santé, lorsqu’il pleut, mon bureau est inondé à cause d’un problème d’étanchéité », nous dit Doudou Bouba, directrice du centre de santé intégré de Bibeni. Son centre couvre une population de 15.246 âmes, mais lorsqu’il y’a des cas difficiles, elle est obligée de les référer au district de santé. « Par exemple, les femmes ne peuvent pas accoucher dans mon centre, il y’a pas de matériel adéquat ici » ajoute-t-elle avant de préciser que ce centre se limite aux consultations prénatales, aux consultations préscolaires et aux consultations curatives. Seul le paludisme est véritablement pris en charge ici, car la pharmacie est inexistante. Et pourtant, tous ces manquements ne sont pas de nature à décourager l’infirmière Doudou Bouba. Arrivée à son bureau à 7h40, c’est avec le sourire qu’elle débute sa journée. « Moi j’ai choisi ce métier par passion, et non par nécessité. J’ai voulu être infirmière et j’en suis fière » dit-elle avec conviction.

Doudou au bureau

Doudou a débuté comme bénévole dans le district de santé de Kaélé (Région de l’Extrême-Nord) en 2006. Il a fallu attendre 2009 pour qu’elle soit intégrée dans la fonction publique camerounaise. « Sauver des vies, c’est une grâce » ajoute-t-elle avant d’aller superviser les ménages et les mamans-lumières dans le cadre du projet Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant(ANJE), déployé ici depuis fin 2015, grâce au Fonds des Nations Unies pour l’Enfance(UNICEF). En fouillant ses registres, Doudou constate qu’en novembre 2015, il y’avait 295 cas de malnutrition aigüe modérée dans son centre et seulement 254 en Janvier 2016. De même, il y’avait 190 cas de malnutrition aigüe sévère en janvier 2015, contre 59 seulement en Avril 2016 ! Des chiffres qui l’amènent à saluer les efforts déployés par l’UNICEF, le ministère de la Santé et les autres partenaires dans la lutte contre la malnutrition. 

Doudou et Femmes 2

Doudou se rend régulièrement dans les localités de « Sodécoton » et de « Wouro Kari » à la rencontre groupes de femmes qui sont très attentives aux conseils et aux échanges d’expérience qui  découlent de la parole échangée dans ces groupes. Sur sa moto de service aux couleurs de l’Unicef, la pèlerine du jour esquisse toujours ce sourire rassurant qui rappelle que pendant que le médecin s’occupe de la maladie, l’infirmière, elle, s’occupe du malade. Cette diplômée en soins infirmiers, formée à l’école des infirmiers de Garoua, a sous son contrôle 45 agents de santé communautaire qui sont déployés chaque jour dans les ménages. Ces agents aident les femmes à la bonne utilisation du sachet « VITA MIN » utilisé pour la fortification des enfants de 6 à 23 mois. « Les mamans elles-mêmes sont satisfaites par ce projet ANJE » clame Doudou avec fierté. Plus de 1350 enfants ont reçu cette poudre de fortification qui les rend plus forts, plus joyeux et mieux protégés face à certaines maladies de l’enfance. A 17h, à la fin de la tournée, l’infirmière Doudou peut enfin regagner son domicile, avec le sentiment du devoir accompli, celui d’être une force pour le changement et aussi dans l’espoir de susciter un  système de santé plus résilient.

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