Au Cameroun, je préfère Kabagondo à Ekotike
Vraiment, il ne me fait pas du tout bander.
Qui ça ?
Mais lui.
Qui ça, lui ?
Lui, celui que vous appelez MOPAO, Koffi machin truc.
Il t’a fait quoi ?
Il ne m’a rien fait. Mais il ne me fait pas bander.
C’est ton problème.
Non, justement, ce n’est pas mon problème. Je vois de ci de là, des gens qui font des selfies qui sont selfish. Ils appellent ça Ekotiké. On l’annonce au Cameroun, et personne ne respire plus. Même des personnes bien pensantes et normalement constituées se sont livrées à ce jeu. D’accord, Koffi Olomidé est une star africaine. Personne ne mettra en doute son aura et ses succès discographiques, mais…
Quoi, mais ?
Mais Koffi Olomidé ce n’est pas au Cameroun qu’on va l’aduler autant quand même. Pas qu’au Cameroun on n’aime pas les artistes congolais, bien au contraire, mais le Congo musical qui me fait bander c’est Fredy Massamba, feux Papa Wemba et Tabuley Rochereau, ensuite, Lokua Kanza et Fally Ipupa.
Fally Ipupa ? Mais c’est un fils de Koffi Olomidé.
Oui je sais, mais j’aime Fally. Parce que Fally a un côté fin que Koffi n’a pas ou n’a plus. Tiens, Fally ne tabasse pas ses danseuses par exemple.
Ah ! Il me semble que Koffi s’est excusé pour cet épisode non ?
Oui, il s’est excusé, mais il s’est excusé devant nous. Ce n’est pas moi dont le derrière a été botté. Et puis, vraiment Koffi devrait regarder le clip de Franko, c’est une belle leçon de vie.
Oui, la femme n’est pas un tam tam (Faut pas taper sur Madame). Franko est un artiste camerounais qui vient d’obtenir le disque d’or 2016 en France. C’est avec lui que je voudrais faire des selfies en ce moment, pas avec Koffi.
Mais, Koffi t’a fait quoi au juste ?
Il ne m’a rien fait je te dis, mais je préfère écouter Tao et Roger du groupe X Maléya.
Pourquoi ?
Pour les couleurs vives de cette chanson (Ossoukoma), pour la qualité du clip, pour les sonorités qui s’y dégagent, pour le mariage entre le Nord et le Sud du Cameroun, et c’est avec eux je voudrais faire des Ekotiké.
Toi alors…
Moi alors, quoi ? Comment peut-on inonder les réseaux sociaux camerounais avec Koffi Olomidé alors que Tenor casse la baraque ? Le petit est devenu le roi de la musique urbaine au Cameroun.
C’est lui qui me rappelle que « les bons gars sont rares comme les filles en Kaba Ngondo ». Oui, on en a marre de ces filles dénudées, de ces collants sans caleçon. On en a marre de ces filles qui mettent en avant leur corps et non leur cœur. Ces filles qui ne portent plus le Kaba Ngondo, notre pagne féminin national, là où la dignité et l’authenticité africaines se dessinent. Là où la femme est respectée, parce que le Kaba Ngondo fait d’elle une véritable reine. C’est de cela que Tenor parle. L’un des rares jeunes artistes camerounais qui assume son accent local, qui nous sert un Bikutsi rappologique, bref, qui me fait…bander.
Oui, je préfère « Kabagondo » à « Ekotike ». Désormais, jeunes filles, quand vous vous placerez devant moi, je vous veux en Kaba Ngondo. Mini jupes, taille basse, dos nu et autres, c’est fini ! On respecte nos valeurs ancestrales. Oui, le Kaba Ngondo est sexy, il est beau, il est plus attirant que vos plastiques et vos paillettes. Kaba Ngongo, j’ai dit.
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