Pour la vaccination, il ne faut surtout pas perdre le Nord

Article : Pour la vaccination, il ne faut surtout pas perdre le Nord
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2 mars 2019

Pour la vaccination, il ne faut surtout pas perdre le Nord

S’étendant sur près de 70 000 km2, la Région du Nord au Cameroun est voisine du Nigéria, du Tchad et de la Centrafrique.  Elle est composée de quatre départements (Bénoué, Faro, Mayo-Louti, Mayo-Rey). Cette région regroupe 15 districts de santé pour couvrir les activités sanitaires, notamment, la vaccination. A Djipporde, dans l’arrondissement de Lagdo, le lac offre une grande opportunité pour ne pas manquer les enfants.

Une phrase forte de l’UNICEF est à retenir : « La vaccination sauve deux à trois millions de vies chaque année. En protégeant les enfants contre les maladies graves, les vaccins jouent un rôle essentiel dans l’éradication des décès évitables d’enfants ».  Voilà pour le principe, mais dans certaines régions du Cameroun, les cas de refus, le poids des traditions et les rumeurs sont un frein à la vaccination. Or, selon Monsieur Boukar, point focal comité régional de coordination et de suivi des activités du forum des gouverneurs dans la région du nord, «  nous sommes toujours dans le cadre de la prévention, parce que nos voisins sont encore exposés au polio virus sauvage. La vaccination au plan clinique relève de la santé, mais plusieurs secteurs sont concernés ».

Les secteurs et les moyens d’action en l’occurrence. Autorités administratives, traditionnelles et religieuses sont les premiers qui exercent le plaidoyer auprès des populations. Dans cette région où les populations nomades sont nombreuses du fait de l’activité de l’élevage, les enfants manqués pendant les vaccinations sont nombreux. Il y’a aussi une conséquence directe sur les parents informés. Le seuil acceptable de parents informés est au moins de 95%, mais ce seuil n’est presque pas atteint, nous confie le point focal. Il faut donc doubler d’ardeur dans la sensibilisation de proximité, notamment par les relais communautaires et les agents de santé communautaires. Cette activité est appuyée par l’UNICEF afin qu’aucun enfant ne soit manqué lors des opérations de vaccination.

A Djipporde, localité située dans l’arrondissement de Lagdo, à 50 km de la ville de Garoua, la pêche est l’activité principale, en raison de la présence du lac. Alhadji Yaya Denis, le Chef du Centre de Santé de Djipporde annonce qu’en 2018, il y’avait une activité de vaccination une fois par mois au Lac. Cette année 2019, il est question d’en faire quatre par mois. Le lac réunit en effet la majorité des populations de Djipporde. On est sûr d’y rencontrer les parents, et notamment les mamans qui sont au marché qui est à proximité. L’agent de santé communautaire  Bayang Djaklessam a justement le lac pour zone d’action. Il suit les nettoyeuses de poissons ainsi que les commerçantes du marché pour ne pas louper les enfants qu’elles portent sur le dos. Il va aussi jusqu’à Lagdo-Centre, et prend la pirogue pour aller vacciner les enfants des iles voisines (Madagascar, Firabaga et Bakassi entre autres). Un parcours important, et nécessaire selon lui, pour ne pas perdre…le nord !

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Commentaires

Philémon Harouna
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Bel article
Merci