Economie d’Afrique Centrale : résilience impérative !

Article : Economie d’Afrique Centrale : résilience impérative !
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20 décembre 2019

Economie d’Afrique Centrale : résilience impérative !

Le 22 Novembre 2019, dans son discours d’ouverture du sommet extraordinaire de la CEMAC, Le Président du Cameroun, Paul Biya, a déclaré que  « La volatilité des prix des matières premières continue d’affecter nos économies dont la diversification doit plus que jamais s’amplifier». Diversifier l’économie est devenu un enjeu majeur pour les Etats d’Afrique Centrale, notamment le Tchad.

Depuis quelques années, la ville de Maroua au Cameroun observe un phénomène chaque weekend. Les grosses cylindrées aux immatriculations tchadiennes sont présentes. Les propriétaires sont surnommés « les pétroliers » du fait de leur pouvoir d’achat né du boom pétrolier tchadien. Du coup, même les loyers ont augmenté à Maroua, avec l’arrivée massive d’étudiants tchadiens dans la ville. Découvert dans les années 1960, le pétrole a commencé à être exploité en 2000 au Tchad. Ndoumtara Nakoumde évoque le risque d’un « syndrome hollandais » avec l’avènement du pétrole au Tchad. En effet, le Tchad a atteint un record de croissance de 33% de son PIB en 2004, avant de chuter à -6,26 en 2016.  Cela s’explique par la chute des prix du pétrole en 2015. C’est alors que le Tchad et d’autres pays d’Afrique Centrale se rendent compte de la fragilité de miser sur l’or noir. On a donc observé « l’écrasement des économies de l’Afrique Centrale », selon l’expression d’Adama Coulibaly s’exprimant dans un podcast audio.

17 Septembre 2018, le ministère de l’Economie et de la Planification du développement a procédé au lancement de l’élaboration du Plan Directeur d’Industrialisation et de diversification économique du Tchad (PDIDE). C’est la Commission Economique des Nations pour l’Afrique (CEA) qui appuie le Tchad.

Emission  » Diversify N°1″ Produite par ECA, présentée par Abel Akara Ticha

Pour une bonne gouvernance en Afrique Centrale

La Commission économique pour l’Afrique (CEA) et le Gouvernement du Tchad ont entrepris de consolider le Plan d’action pour l’élaboration de la stratégie de la diversification économique « qu’ils ont convenu d’articuler autour de l’agrobusiness, du développement du secteur du bétail avec un accent sur la production du cuir et de la viande, et de l’entrée du pays sans heurt dans l’économie du savoir » d’après la CEA. Le Tchad est un pays de 1.284.000 km², soit le plus grand pays de la CEMAC. Cette sous-région de six pays d’Afrique Centrale a tenu récemment son sommet extraordinaire à Yaoundé. Quelques jours plus tard, l’autre sous-région d’Afrique-Centrale, la CEEAC, organisait un sommet au Gabon. De ces deux sommets, on retient que les pays d’Afrique centrale ont opté pour une économie plus résiliente, et surtout, « poursuivre de manière ordonnée, la consolidation budgétaire dans Chaque Etat pour un retour maîtrisé à une gestion saine des finances publiques ».

Cette dernière résolution intervient alors que quelques semaines plutôt à Douala, les organisations de la société civile d’Afrique Centrale avaient décidé de mettre en place un réseau commun pour un plaidoyer en faveur de l’application des directives CEMAC dans les finances publiques. Dans « la déclaration de Douala », les onze organisations issues des six pays CEMAC ont estimé que les finances publiques sont un pilier majeur de l’intégration et de la bonne gouvernance en Afrique Centrale. La bonne gouvernance passe aussi par la résilience des économies. Ces plans directeurs permettront de booster la performance des économies nationales, transformer l’agriculture et le secteur des services et régler définitivement le problème de la productivité, seul gage majeur pour des finances saines et durables.

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