Ma belle rencontre avec les étudiants de l’ESSTIC
Lorsqu’un soir, la directrice de directrice l’Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ESSTIC) me sollicita pour venir donner des Travaux Pratiques Approfondis aux élèves journalistes de 3ème année, j’étais loin de m’imaginer qu’il s’agissait d’une aventure humaine exceptionnelle.
Genèse d’une vocation d’enseignant…
C’était la fin de l’année académique 2021-2022. Le Docteur Richard Awono, Monsieur Elvis Mbimba, Chef de la Division des Nouveaux Médias à la CRTV ( Cameroon Radio Television), et moi-même, devrions désormais encadrer ces élèves dans la filière cyberjouralisme qui était un tout petit peu à la traîne dans cette institution, à l’ère de l’évolution des technologies, des solutions et innovations, et des nouveaux modes de consommation médiatique. C’est que, cette prestigieuse école de journalisme est quelque peu restée nostalgique des médias classiques Radio, TV et Presse Ecrite, et jusqu’ici, la presse en ligne était quelque peu optionnelle, voire dérisoire.
Cyber-journalisme ou web-journalisme ?
Mon problème vient d’abord de la dénomination de ce parcours. Pourquoi cyber journalisme et non pas E-Journalisme ? Ou Web-journalisme ou simplement Journalisme Multimédias ? Car aujourd’hui, le journalisme sur Internet est bel et bien l’agrégation des autres médias, même si les formats, les genres et les styles peuvent avoir des nuances, il reste que dans le nouvel univers des médias, les replays, les podcasts, les alertes, les notifications et les streamings empruntent chacun au langage du son, de la vidéo, du texte, de la photo, du graphisme et du journalisme de données. Mais qu’importe, la notion de cyber-journalisme peut paraître réductrice, mais elle est suffisamment éloquente pour mettre en exergue un paradigme nouveau. Et les étudiants alors, sont-ils réceptifs ? Ont-ils la mesure des enjeux de ces nouveaux médias ? Je n’ai pas eu le temps de me poser la question longtemps. Dans cette vague 2021-2022, trois de mes étudiantes (ici en photo), Rachèle, Ruth-Marcelle et Marie-Grâce semblaient montrer de l’intérêt pour ce parcours. Je remercie d’ailleurs ces trois-là qui m’ont accompagné dans le comité d’organisation du Colloque International sur Les Médias en Ligne. Paradoxalement, elles ont toutes postulé pour un stage TV pour la fin de leurs études. Rachèle m’a approché courageusement plus d’une fois, pour rédiger un article web. Elle l’avait fait pour la sortie des étudiants du Digital College. Mais sa base restait la rédaction de la télévision.
Quel type de journalisme pour demain ?
Il y’a donc peut-être encore un complexe au sein de nos jeunes apprenants ou alors, faut-il se questionner, les médias audiovisuels apportent plus de notoriété que ceux qui se cachent derrière les claviers ? C’est certainement un débat sans fin, mais toujours est-il que j’ai eu un début de réponse en ce début d’année académique 2022-2023. Nous sommes de nouveau en Journalisme 3, avec de nouveaux étudiants, plus réceptifs, plus assidus, plus intéressés au web-journalisme, mais tous ont une appréhension : Va-t-on leur permettre à l’ESSTIC de soutenir en web-journalisme ?
Car, disent-ils, ces soutenances ont été suspendues depuis quelques années. Je leur ai répondu qu’il ne me semblait pas logique pour la Directrice et pour Monsieur NTA A BITANG (Directeur Adjoint), de nous confirmer comme enseignants dans cette filière, de programmer ce cours sur deux semestres, pour ne pas inciter les étudiants à soutenir en web-journalisme. Tant que le contenu de leurs travaux portera sur la production journalistique en ligne, il n’est donc pas de raison que les soutenances ne reprennent pas.
Alors, des cuvées se démarquent, étudiants anglophones et francophones confondus. Je citerai Kuwan Chelsea Kernyuy, Ntouda Célestin Wilfried, Aboun A Amatchang Fleure Tabitha, Abomo Ela Danielle Jordane, Amougou Martin narcisse, Sarah Ngozi Mawuli Adjei, Mballa Essomba Brigitte Inès et Kimaka Murielle Cassandra entre autres. Cette dernière m’a ébloui par son shooting photo lors d’une série d’exposés de ses camarades. Le 15/20 qu’elle a obtenu pour sa prise de photos ci-dessous me semble mérité, ce d’autant plus que Monsieur Mbimba a consacré plus de trois séances au Mobile Journalism, qui est de plus en plus la tendance actuelle, à savoir, produire des contenus médiatiques à travers son smartphone. Vous le voyez bien, le débat sur l’intitulé du cours revient avec acuité.
En guise de conclusion…
Cyber-journalisme ? E-Journalisme ? Online-Journalism ? Mobile Journalism ? Journalisme Multimédias ? Finalement, quel est le choix à opérer dans ce siècle où tout est connecté ? De toute évidence, c’est avec passion que tous les jeudis et vendredis, nous nous donnons à cœur joie pour encadrer ces journalistes en devenir. L’objectif est de faire d’eux des professionnels de l’information, en se servant des plateformes Internet comme supports de diffusion. Sur le plan humain, ces deux promotions d’étudiants m’ont emmené à comprendre la vertu qui se cache dans la transmission de l’enseignement et de la pratique du métier.
Cette semaine, les étudiants tenus l’année dernière soutenaient leurs travaux de fin d’études. Je regrette qu’aucun d’eux n’ait songé à m’informer de leurs passages. Qu’importe, j’ai hâte de les voir sur le terrain et de les appeler… « Chers collègues ».
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