Moi, Ministre des Enseignements Secondaires au Cameroun.
Moi, ministre des enseignements secondaires au Cameroun, je ferais en sorte que la rentrée scolaire ne soit plus la rentrée des galères.
Je ferais d’abord cette mise au point fondamentale : Un collège va jusqu’en 3ème et un lycée va jusqu’en Terminale. Pour le moment, s’appelle lycée un établissement public, s’appelle collège, un institut privé.
Moi, ministre des enseignements secondaires, je réviserais le programme scolaire avec mes inspecteurs pédagogiques afin que l’école du Cameroun s’adapte au monde ambiant, à la mondialisation, aux TIC, et aux enjeux de l’actualité. Moi, ministre des enseignements secondaires, je ferais en sorte que les lycées que je crée dans le Cameroun profond aient des salles de classe, et des enseignants effectifs. Moi, ministre des lycées et des collèges, je changerais les rythmes scolaires en équilibrant les enseignements fondamentaux avec des activités périscolaires coordonnées et notées. Moi, ministre des enseignements secondaires, je discuterais avec mes collègues de la Culture et du Tourisme afin de créer les journées nationales du Patrimoine pour que les élèves du Cameroun visitent les musées, les chefferies, les palais, les ministères, les grandes entreprises et les grands monuments. Moi, ministre des camerounais de demain, je ferais en sorte que les cours d’histoire et de géographie soient accompagnés de projection vidéo, mais aussi de voyages d’études dans les villes historiques du Cameroun.
Moi, ministre des enseignements secondaires, je redonnerais du poids aux bibliothèques scolaires, et je redonnerais de l’importance à la lecture dans tout le cycle collégial. Moi, ministre des enseignements secondaires, je veillerais à ce que les directeurs des collègues et les proviseurs de lycées soient nommés sur la base d’un plan de carrière efficient, et non sur la base de la cooptation des réseaux et des petits copains du parti au pouvoir. Moi, ministre des collégiens et des lycéens, je m’associerais avec les anthropologues et les ethnologues pour dresser la carte ethnique, culinaire, culturelle et tribale du pays pour enseigner à chaque région sa spécificité, et son héritage ancestral. Moi, ministre des enseignements secondaires, je militerais pour que les PLEG (Professeurs de Lycées d’Enseignement Général), ne soient plus reversés et affectés dans d’autres ministères et administrations. Moi, ministre des enseignements secondaires, je commencerais par codifier la sélection des futurs enseignants, et je leur imposerais la maîtrise des sciences de l’éducation et la preuve de leur vocation d’enseignants.
Moi, ministre des enseignements secondaires, je serais humble pour aller découvrir le secret du succès de l’enseignement catholique au Cameroun. J’irais même jusqu’à imiter le système éducatif finlandais et je pratiquerais l’’éducation qui y est gratuite pour les étudiants à temps plein et cette gratuité s’étendrait aux cantines pour les écoles primaires et secondaires. Je veillerais à ce toutes les fournitures scolaires sont gratuites et fournies par les établissements scolaires. Je ferais en sorte de comprendre pourquoi selon le Programme International d’Évaluation des Compétences (PISA en anglais), les quatre premiers pays au monde nous viennent de l’Asie (Singapour, Hong Kong, Taiwan, Corée du Sud). Moi, ministre des enseignements secondaires au Cameroun, je revaloriserais le Bac technique et le Bac professionnel. Je ne classerais plus ces filières dans la catégorie des « enfants ratés » ou « enfants difficiles ». Je gratifierais les écoles de laboratoires scientifiques, de salles multimédias, d’aires de jeux dignes de ce nom. Je ferais de mes collèges et lycées, des hauts lieux de l’épanouissement physique, moral, intellectuel et humain de mes élèves. Moi, ministre des enseignements secondaires, j’instaurerais des cours sur l’éducation environnementale, la culture générale de la 6ème en Terminale, les questions d’actualités, et je renforcerais les cours de citoyenneté par un coefficient uniquement dédié à la morale et au savoir-vivre. A ce propos, j’insisterais pour que les élèves soient également notés sur la discipline (propreté, assiduité, participation, respect des enseignants). Car, comme au Cameroun, on aime la note, alors la discipline aura coefficient 3. Moi, ministre des enseignements secondaires, j’ai encore plein de projets, mais…J’attends d’abord ma nomination.
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