Les femmes de ma vie

Article : Les femmes de ma vie
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8 mars 2018

Les femmes de ma vie

Elles ne sont pas mes épouses, ni mes sœurs, ni mes intimes, ni mes ex. Ce sont pourtant les femmes de ma vie. Elles, Les Nubians, Eva Hakapoka, Estel Mveng, Sanzy Viany, Taty Eyong

Les Nubians.

1999, elles débarquent au Cameroun. Quelques semaines plus tôt, l’excellent Patrick Ermano avait diffusé la chanson «  Makeda ». J’ignore pourquoi jusqu’à ce jour, cette chanson me parle. C’était alors le grand début de l’aventure avec les « princesses nubiennes ». Ce dimanche-là, elles avaient chanté «  Demain » sur le plateau de Tam Tam Weekend, puis elles avaient débarqué à la radio, à l’émission « Les Cops d’Abord », qui s’appelait « Échanges ». C’était drôle de faire une interview de deux filles métisses, dont j’ignorais tout, mais qui ont su tout me dire, l’espace d’un moment radiophonique. J’ai donc suivi leur carrière, de Paris aux Etats-Unis, il y’avait toujours « One step forward » dans notre relation. Puis, elles sont devenues mes amies, Célia et Hélène, dans chaque venue au pays, savaient me faire un coucou, me confier un secret, ou m’informer que leur maman était décédée et que je devrais être là. Jamais le cordon n’a été coupé, surtout pas en 2012, lorsqu’elles m’ont désigné attaché de presse pour la tournée média de leur album « Nu Revolution ». Un honneur qui m’a valu un 18/20 dans mon rapport de stage de mon année de master, mais surtout, la capacité à se surpasser dans un environnement pas toujours favorable. Je n’en dirai pas plus. Oui, peut-être que la fille de Célia et ma fille portent le même nom : Makeda. Les Nubians, sont les femmes de ma vie.

Eva Hakapoka.

Un nom qui sonne congolais. C’est pourtant une camerounaise de l’Ouest. Plusieurs fois, en allant chez ma tante Chantal au Camp Sic Mendong à Yaoundé, je la croise sur mon chemin. Polie, souriante. La jeune fille aimait le rap. Elle m’avait confié sa maquette en 2006 et faisait déjà bouger les scènes avant de se consacrer à ses études de communication à Yaoundé, puis en France. Eva n’a jamais manqué de m’envoyer un de ses singles, une de ses chansons, ni un de ses projets. C’est le jour qu’elle m’a envoyé sa mère, en pleine maison de la radio, pour me remettre son premier album « Roots », que j’ai su que je comptais pour elle. Sa mère avait sagement attendu que je termine mon émission. « Eva a tenu à ce que je te remette ça en main propre », m’a-t-elle dit ! Waou ! J’étais trempé d’émotion (ce qui est rare chez moi). Que dire de la fois où elle est venue me seconder dans l’émission « Le Rêve » comme animatrice ? Elle était en compagnie de Gracie Grace, un autre talent brut, qui l’a d’ailleurs brillamment accompagnée sur scène au Centre Culturel Camerounais, un éblouissant soir. Aujourd’hui, je ne suis pas surpris de voir Eva comme collègue à la CRTV. Eva est la femme de ma vie.

Estel Mveng.

C’est un peu la surprise de cette liste. Et pourtant, elle me boude comme si elle était ma fille. Estel est venue un jour à la radio, recommandée par un de mes collègues, et depuis ce jour, elle ne me lâche pas des yeux. Elle me boude d’ailleurs quand je n’assiste pas à un de ses spectacles. Estel est une bête de scène. Je découvre qu’elle fait partie de l’orchestre de la CRTV, et je découvre aussi qu’elle vient d’être faite Chef Traditionnel, un privilège rare pour les femmes, dans notre pays. Estel m’a appelé au secours ce matin. Elle avait une urgence à régler, et c’est à moi qu’elle a pensé. Je n’ai pas pu l’aider, mais elle a tenu à me signifier que son problème a été résolu. Je suis si fier de la voir porter les couleurs du Cameroun au Masa (Marché des Arts et du Spectacle Africain) d’Abidjan. Elle me rappelle le Sud, mes amis du Sud, ma relation forte avec cette région. Je n’en dirai pas plus. Estel est la femme de ma vie.

Taty Eyong.

Elle me boudait, m’évitait. Me détestait même ? Mais qui est comme Taty Eyong ? Celle qui traine depuis des années avec Lino Charly. Qui arpente les couloirs de la radio. Qui se fait inviter à mon émission télé, mais, qui me boude. Je la vois dans toutes les scènes, mais on s’évite. Elle me croise au Hilton, mais on n’ose pas se parler. Seul un regard est échangé. Mais pourquoi ? Je ne saurais le dire. Mais quand j’ai su que c’était « son comme ça », alors j’ai compris qu’elle s’adressait à moi. « Ne me juge pas comme ça », «  ne me traite pas comme ça ». Bref, je suis gouré depuis toutes ces années. Cette choriste qui a décidé de faire une école de musique, est la révélation 2017 au Cameroun. Danseuse professionnelle, son single est apparu comme la consécration de la persévérance et de la patience. Une douceur, mais une bête de scène incroyable. Taty Eyong a réussi à me faire danser un soir de grosse déprime. Taty Eyong est la femme de ma vie.

Sanzy Viany.

Du soleil ! Lionel Nnamè me dit « je vais te présenter une perle ». La jeune fille que je découvre sur l’album les « rap’conteurs » de Blick Bassy, est une fille humble, intelligente (comme toutes les Etons, devrais-je dire). Elle m’accorde sa première interview dans les loges de Yafé, à Yaoundé. Sanzy se connecte à moi. Je deviens son grand frère. Elle perd l’être aimé. Elle doit porter un enfant seule, et garder la force de poursuivre sa carrière et ses rêves. Sanzy est une vraie « Mpang Minga », une beauté physique, comme une beauté de l’âme. Fidèle en amitié, boudeuse quand je la plaque, mais si aimante, si disponible. Révélée par la chanson « Me Teug », on a du mal à croire qu’on a fait « 10 ans Ensemble », thème de son dixième anniversaire de carrière.  Il y’a une semaine, elle m’envoie, « Ngul Yam ». Seigneur, tu es ma force ! Un hymne à la foi, un hymne à la joie. Sanzy Viany est la femme de ma vie.

J’aurais pu ajouter à cette liste : Veeby, Bams, Naahtal, Marcy, Laro, Danielle Eog,  Kareyce Fotso, Alima, Fifi Nègresse, autant de femmes/filles artistes, qui ont cru en moi, au-delà d’un simple contact professionnel. Vous l’aurez compris, c’est la musique de ces braves dames qui m’a ouvert la route des muses. Elles-mêmes pourront un jour vous parler de ces rencontres inoubliables. Eva et Sanzy ont chanté pour mon mariage pour ne dire que cela. Soyez bénies mesdames ! Je vous aime, vous, les femmes de ma vie.

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Commentaires

NicoCapuzzo
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