Le Cameroun ou la France ?
Nwal-Endéné “Endy“ Miyem, Olivia Epoupa et Diandra Tchatchouang sont des françaises d’origine camerounaise. Trois joueuses que la France adule, et que le Cameroun admire à distance. Elles portent le maillot de l’équipe de France de Basketball. Et moi, je n’ai que mes larmes…
Le Cameroun aurait pu être à cette compétition, mais ce sont les équipes de Basketball sénégalaises et nigérianes qui représenteront l’Afrique à la coupe du monde FIBA féminine 2018 en Espagne. C’est d’autant plus dommage que le Sénégal et le Nigéria qui représentent le continent africain, dominent la scène continentale depuis au moins 3 ans. En 2015, les Sénégalaises sont venues battre le Cameroun à domicile en finale de l’Afro Basket 2015. Il est donc clair que les couleurs camerounaises ne brillent pas dans les championnats mondiaux.
C’est alors qu’on s’attarde sur trois patronymes : Miyem, Epoupa, Tchatchouang. Trois patronymes qui ont la résonnance de la forêt, de la côte et des hauts plateaux du Cameroun. L’équipe de France féminine de Basketball a en son sein trois joueuses originaires d’un pays où le Basketball féminin se cherche encore. Cette équipe de France, deux fois titrée championne d’Europe (2001, 2009), médaillée de bronze aux Jeux Olympiques de 2012 peut se targuer d’avoir comme capitaine, Nwal-Endéné Miyem justement.
Il est vrai que ces braves dames doivent tout à la France de leur enfance, la France de leur formation, la France de leur professionnalisation, la France de leur titularisation, la France de leur consécration. Bref, elles ne doivent rien ou presque au Cameroun. Un peu comme Umtiti et Mbappè (champions du monde en football), Bruno Ngotty (buteur et vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe en 1996 avec le PSG), Earvin Ngapeth (double vainqueur de la Ligue Mondiale de Volleyball, champion d’Europe en 2015), Gévrise Emane (plusieurs fois championne du monde et d’Europe de judo), Adrien Dipanda (champion du monde 2017 de handball), et bien d’autres.
On a dans tous ces noms camerounais qui évoluent pour la France, un double sentiment de fierté et de frustration. Comment de tels talents ont pu échapper au Cameroun ? Pourquoi c’est la France qui déniche ces perles qui portent du sang camerounais ? Comment expliquer que l’Hexagone réussisse plus facilement à ces athlètes que leur pays d’origine ? Est-ce le fait de nos infrastructures ? Le fait de nos médias qui ne valorisent pas assez nos sportifs ? À qui la faute ?
En tout cas, derrière ces trois joueuses, lorsqu’elles apparaissent à l’écran, des familles camerounaises vont jubiler et s’exclamer : « Voilà ma cousine ! Voilà ma nièce ! », même si la cousine ou la nièce a un passeport différent. Après tout, que ce soit le Cameroun ou la France, la seule couleur identique aux deux pays est le rouge. La couleur du sang, comme par hasard.
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