Docteur Ondoua Ekobena : « La société civile doit contrôler les finances publiques »

Article : Docteur Ondoua Ekobena : « La société civile doit contrôler les finances publiques »
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17 janvier 2020

Docteur Ondoua Ekobena : « La société civile doit contrôler les finances publiques »

L’universitaire Ondoua Ekobena Jean-Marie a été sollicité par les organisations de la société civile camerounaise afin de mener une étude pour situer la participation de celle-ci dans le contrôle citoyen des finances publiques. La restitution de cette étude a eu lieu mardi dernier à Yaoundé.

Restitution publique du 14 Janvier 2020 à Yaoundé

Planoscam (Plateforme Nationale des Organisations de la Société Civile Camerounaise) et COSADER (Collectif des ONG pour la  Sécurité Alimentaire et le Développement Rural) sont les porteurs du Projet ROSFIP (Renforcement des Capacités de la Société Civile dans le Contrôle Citoyen des Finances Publiques), financé par l’Union Européenne. L’objectif est de « contribuer à améliorer la gouvernance et la redevabilité de l’action publique au Cameroun : cas des finances publiques ».

Le contrôle citoyen des finances publiques.

Le contrôle citoyen permet d’orienter les ressources publiques vers des programmes en faveur des plus pauvres. Mais est-ce vraiment possible dans un contexte où la transparence et la lisibilité budgétaires ne sont pas aussi facilement accessibles ? Pour le Docteur Ondoua Ekobena Jean-Marie, consultant chargé d’évaluer le projet, «  Les ONG doivent se saisir de ce corpus législatif » pour mener des actions de plaidoyer, de communication d’influence et de lobbying auprès des décideurs. Par exemple, il faut s’assurer que le genre est pris en compte dans les politiques publiques. On comprend dès lors que le ROSFIP veut s’assurer les ODD (Objectifs du Développement Durables) sont intégrés dans les budgets programmes. La boussole de ce contrôle citoyen ce sont les six directives CEMAC de 2011 qui prescrivent aux Etats membres de la sous-région, un certain nombre d’obligations dans les processus budgétaires. A ce propos, le Ministre camerounais des Finances, Louis Paul MOTAZE relève que «  le budget citoyen est donc un outil privilégié et pratique pour présenter à la population les enjeux de développement, les problèmes socioéconomiques mais aussi les solutions envisagées »

Que la société civile prenne les choses en main…

Le Docteur Ondoua Ekobena Jean Marie procédait donc ce 14 Janvier 2020, à la restitution publique de l’étude sur les droits octroyés à la société civile dans la transparence budgétaire grâce aux directives CEMAC ( Communauté Economique et Monétaire des Etats de l’Afrique Centrale) transposées dans le cadre juridique camerounais. On apprendra au cours de cette restitution que le Cameroun a transposé 5 directives sur 6, contrairement au Tchad et Congo qui sont à 6 sur 6. Certains pays de la sous-région comme la Guinée Equatoriale trainent un peu le pas, mais c’est là toute la pertinence de l’action de PLASNOCAM qui a été désignée comme key-leader en novembre 2019 à Douala, pour porter la voix des organisations de la société civile de l’Afrique Centrale afin d’impulser et de renforcer la participation des OSC dans le processus budgétaire. Car, malgré la transposition de ces directives, il existe encore quelques écueils et pesanteurs. Pour le Docteur  Ondoua Ekobena Jean Marie « Effectivement, il y’a des limites. Comme par exemple, la loi qui ne va pas souvent loin, comme des limites d’ordre politique ou institutionnel. Mais il est question pour la société civile de mettre en place des stratégies pour lever ces écueils afin d’être des leviers pour donner un coup de pouce à la bonne gouvernance et à la gestion des finances ».

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