DANIA EBONGUE

Un Café noir à la Turquie qui sanctionne l’hommage à Mandela

« Je ne pense pas que ce soit une bonne décision, que ce soit pour l’image de la Turquie à l’étranger ou pour la liberté d’expression de ces deux joueurs », a déclaré lundi Suat Kiliç devant la presse. Les deux internationaux ivoiriens avaient porté des tee-shirts en mémoire de l’ancien président sud-africain (on pouvait lire «Merci Madiba»«Rest in peace Nelson Mandela») alors qu’il est en principe interdit pour les footballeurs d’arborer des slogans ou messages politiques sur leur maillot. Le ministre turc ne croit pas si bien dire dans un contexte international où le monde entier rend hommage à l’immensité et la densité de la personnalité de Nelson Mandela. Franchement, la  Fédération de Turquie n’avait-elle pas mieux à faire que de menacer de sanction deux joueurs de football parce qu’ils auraient brandi des messages politiques sur leurs tee-shirts ?

Drogba et Eboué

Entendons-nous bien, un message politique est un message partisan, démagogue ou encore de propagande. Un message politique défend une cause, prend position ou alerte sur une situation. Mais, à l’issue du match de football qui opposait vendredi soir 6 décembre, Galatasaray et SB Elagizspor, comptant pour la Coupe de Turquie, Drogba et son compatriote  Eboué, peut-on parler d’un message politique ?

Dans ce cas, que valent les applaudissements dans les stades de football en Angleterre et en France le week-end dernier ? Que valent les hommages des chefs d’Etats et de gouvernements du monde entier ? Que valent les nombreux articles sur Internet et sur Mondoblog ? Y-avait-il dans l’esprit des Turcs autre chose que le simple bon sens universel envers un chantre de la paix, un prix Nobel, un héros de la non violence ? Entendons-nous bien, Drogba et Eboué étaient-ils les seuls à comprendre en Turquie qu’un Grand Homme était parti ? Le message politique dont parlent ceux qui brandissent la menace aurait-il déstabilisé la cohésion sociale de la Turquie ? Tout cela porte à croire que nous sommes en pleine guerre sémantique dans la compréhension d’une notion aussi complexe que la politique.

Drogba

En tout cas, dans ma compréhension à moi, la Turquie vient de sanctionner l’hommage à Madiba. Elle brandit une menace sur un sportif qui a en 1995, grâce au rugby, porté la nation Arc-en-ciel au firmament du ballon ovale. Elle brandit une menace sur un sportif qui a su encourager les Bafana Bafana à remporter en 1996, la première coupe d’Afrique des Nations de son histoire.

Thank u Madiba

 

Elle brandit une menace sur une sportif dont l’aura a permis de faire organiser en 2010, la première Coupe du monde sur le sol africain. Elle brandit donc une menace sur le plus grand africain de tous les temps, et à travers lui, deux enfants d’Afrique (Drogba et Eboué), qui savent trop bien que Mandela a payé de 27 ans de sa vie de prisonnier, pour préserver la paix si précieuse en Afrique du Sud. Ce que Drogba lui a souhaité en Côte-d’Ivoire en 2005, lorsque celle-ci se qualifiait pour sa première coupe du monde. Oui, certains n’ont pas encore compris en Turquie que brandir un tee-shirt en fin de match, pour dire merci à un sportif, ce n’est pas de la politique. Les deux joueurs ont été donc renvoyés par la Fédération turque de football (TFF) devant sa commission de discipline, le ministre des Sports, qui lui, est un homme politique, sait très bien qu’une éventuelle sanction serait non seulement politiquement incorrecte, mais encore, une belle bavure diplomatique dont les conséquences seraient lourdes dans un pays qui espère intégrer l’Union Européenne, continent de la liberté d’expression, des droits de l’Homme, de la démocratie et des libertés.


Bafia,« La vieille ville coloniale ».

Sur l’axe routier qui relie la capitale Yaoundé à la zone Ouest du Cameroun, se trouve la ville carrefour appelée Bafia, où se trouve un poste de péage, un autre de pesage, et forcément une unité du Ministère des transports accompagnée par les forces de l’ordre qui assurent quotidiennement la campagne de prévention routière auprès des agences de voyages et des nombreux véhicules qui empruntent cet axe lourd.

Je suis surtout intrigué par la force de caractère de cette dame trentenaire, Madame Eyenga Josette Pascaline, agent du ministère des transports qui ne se laisse pas ébranler par les nombreux usagers de la route en situation indélicate. Elle n’hésite pas à sévir, malgré de nombreuses personnalités qui brandissent leur titre de sénateurs, députés, et autres cadres de l’administration. La jeune dame reste de marbre. Elle hurle à un homme qui vient de la menacer : « Cela fait huit ans que je suis ici à Bafia. Je ne me laisse pas intimider par vos menaces. Vous êtes en infraction, un point c’est tout ». Son charisme impressionnant n’a d’égale que sa maitrise des rouages du trafic routier de cette ville carrefour.

La ville du Maire Watchop est située à 121km de Yaoundé, avec ses principaux quartiers que sont : Le quartier résidentiel, le quartier administratif, Dimiss, Plateau, Messanssan et Ngomdom. Bafia est le Chef lieu du département du Mbam et Inoubou, un département qui compte 9 arrondissements avec des groupements d’ethnies telles que les Yambassa, les Sanaga, ou encore les Banen. Ces ethnies ont en commun ce carrefour commercial, avec son marché de tubercules et de vivres.

Salle des congrès

Avec ce brassage de cultures, Bafia est une ville hautement sécurisée avec un commissariat de sécurité publique ayant à sa tête, le Commissaire Principal Aléga Germain. Elle a aussi un commissariat spécial dirigé par le Commissaire Boyomo. L’officier de police Ayong Bidias Albert nous confie que Bafia à l’origine vient d’une anecdote qui veut que lorsque les allemands ont foulé cette terre pour la première fois, ils ont rencontré une fille et lui ont demandé son nom, elle a répondu « BOFIA », qui est un patronyme courant dans le département. Les Bofia ou Bafia se nourrissent essentiellement de tubercules et de légumes, car l’agriculture est la principale activité surplace.

A l’intérieur de la ville, les vestiges de la colonisation sont visibles : les bâtiments administratifs comme les résidences des fonctionnaires sont hérités des allemands et des français. Aucune nouvelle bâtisse n’est visible dans la ville, on dirait un fleuron touristique digne d’une visite de musée. Pour preuve, la salle des congrès date de 1920, et la place de l’indépendance qui n’a pas reçu de coup de peinture depuis des lustres, semble difficilement dévoiler son année de naissance : 1960 !

place indépendance

C’est donc à raison que notre officier de police, autochtone de la ville, la baptise « La vieille ville coloniale ».  Faites-y un tour !


Coupe CEMAC 2013 : Le Cameroun mordu par les Panthères du Gabon.

logo cemac

La coupe Cémac a donc débuté ce 9 décembre au Gabon par l’écrasante victoire du Gabon sur le Cameroun, 3 buts à 0. Cette compétition de football de la communauté économique et monétaire d’Afrique Centrale a pour but de favoriser l’intégration sous-régionale et l’émulation des talents des équipes A’, équipes évoluant essentiellement dans les championnats locaux. On le sait, l’équipe A’ n’est pas l’équipe la plus outillée au Cameroun. Depuis que le Championnat d’Afrique des Nations de la catégorie existe, le Cameroun ne s’est jamais qualifié pour ce tournoi.

Malgré le changement récent du sélectionneur Emmanuel NDOUMBE BOSSO par Dieudonné NKE, l’entame de cette coupe CEMAC montre bien les limites de ce championnat local camerounais qui n’intéresse plus grand monde avec ses gradins vides et mêmes des téléspectateurs absents quand un match est diffusé sur la chaîne nationale. Les jeunes, eux, préfèrent parier sur des matchs de 3ème division allemande, sur la CFA française ou sur la série B italienne. Le football local est moribond, il est à l’image d’un football camerounais désorganisé, qui a perdu en 2013 ses deux tops sponsors, et qui  a à la tête de sa fédération, un comité de normalisation, tout comme le Gabon d’ailleurs.

Panthères du Gabon

Bien que qualifiés pour la coupe du monde de football 2014, les lions indomptables A sont l’arbre qui cache la forêt. Une ossature essentiellement constituée de professionnels et de binationaux qui n’ont jamais évolué dans le championnat local. Ce football africain qui ne lui appartient plus s’est vérifié ce 9 décembre face à un Gabon qui lui, a pris au sérieux cette compétition avec plusieurs de ses éléments évoluant dans l’équipe A qui ont pris part à ce match d’ouverture de la coupe CEMAC. Cela s’appelle assurer la réserve, alors  qu’en face, l’équipe camerounaise a bien dévoilé qu’elle était une sélection, pas une équipe. A 6 mois de la coupe du monde, peut-être que cette coupe CEMAC devrait sonner la révolte d’un football local qui n’honore pas les amateurs camerounais qui ont pourtant porté haut le flambeau du pays en 1982, 1984 et 1990 et qui ont pourtant remporté cette coupe CEMAC en 1984, 1986, 1987, 1989, 2003, 2005, et 2008, soit 4 fois sur 7 lorsqu’elle s’appelait encore coupe de l’UDEAC, et 3 fois sur 7, dans l’actuelle formule CEMAC. Comment donc comprendre que l’équipe la plus titrée de la sous-région est celle dont le championnat local est le plus désorganisé ?  A cette allure, cette tendance porte à croire que la coupe du monde 2014 ne se fera pas avec les joueurs du terroir. A tort ou à raison ?

Pour le guide de la coupe CEMAC :

Coupe Cémac, du 9 au 21 Décembre 2013, au Gabon.

Villes hôtes : Franceville et Bitam.

Poule A : Gabon, Cameroun et Guinée Equatoriale.

Poule B : Congo, RCA et Tchad.

Calendrier des matchs :

Journée Poule A Poule B
1ère journée Gabon – Cameroun  Congo – Tchad
2ème journée Gabon – Guinée Equatoriale Congo – Centrafrique
3ème journée Cameroun–Guinée Equatoriale. Tchad – Centrafrique
4ème journée                                                  1er Poule A – 2ème Poule B

1er Poule B-2ème Poule A

5ème journée                                                     Match de classement
6ème journée                                                                Finale


Les chances africaines de la coupe du monde 2014.

Un tirage plutôt difficile vu du quartier Éleveurs, ici à Yaoundé. C’est Michel, footballeur du dimanche qui met un contre-pied au pessimisme ambiant dans le bistrot où il se trouve : «  Je pense que le Cameroun montrera à la face du monde qu’il est à la hauteur de cette coupe du monde. Je suis très optimiste, on passera le premier tour ».

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Michel a sans doute la nostalgie de 1990, seule année en 6 participations où le Cameroun a passé le premier tour. Depuis, on le sait, les coupes du monde n’ont plus été très heureuses pour le pays de Samuel Eto’o. Le Brésil, bourreau du Cameroun (3-0) en 1994 sera sans doute le morceau le plus dur à croquer, qui plus est,  à domicile, même si entre-temps, en 2003, Samuel Eto’o justement crucifia le Brésil en coupe des confédérations (1-0). Le Mexique et la Croatie restent des équations à plusieurs inconnues, et tout dépendra aussi de l’état de forme réelle des lions indomptables au mois de juin 2014. Il faudra en cas de qualification en huitièmes de finales, que les lions bravent la case espagnole, hollandaise ou éventuellement chilienne, ce qui s’annonce compliqué mais possible.

Que dire de la Côte d’Ivoire et sa génération dorée actuelle qui n’a encore rien gagné dans un tournoi majeur ? Si elle hérite de la Colombie, de la Grèce et du Japon, trois morceaux durs à croquer, il s’agira pour Didier Drogba et Yaya Touré d’étaler toute leur classe d’éléphant et ce n’est pas gagné d’avance, d’autant plus qu’en cas de qualification en en huitièmes de finales, les éléphants devront se taper l’Uruguay, l’Angleterre ou l’Italie.

Le Ghana alors ? 3ème équipe africaine après le Cameroun et le Sénégal à avoir atteint les quarts de finales, et première nation africaine championne du monde des moins de 20 ans. Le Ghana sera très attendu, plus attendu que lors de son exploit de 2010, donc forcément plus en difficulté face à l’Allemagne et sa troupe de munichois, face à Ronaldo le portugais, et face à une équipe séduisante des Etats-Unis qui a montré lors des éliminatoires que le soccer masculin a de beaux jours outre-Atlantique. L’équation la plus curieuse sera celle de la confrontation entre les frères Boateng, car, en mettant l’Allemagne et le Ghana dans le même groupe, le G, le sort a réservé une drôle de surprise à la famille Boateng. Jérôme, le défenseur allemand du Bayern de Munich, pourrait en effet rencontrer son frère Kévin-Prince, milieu de terrain ghanéen de Schalke. Le groupe G comme Ghana, sera sans doute le groupe de la mort au-delà de ce duel fratricide.

Dans le groupe F, le Nigéria, habitué de l’Argentine qu’il a l’habitude de croiser en coupe du monde et aux jeux olympiques pourrait confirmer son statut de champion d’Afrique, avec au moins sur le papier, un match facile face à l’Iran et une possible victoire face à la Bosnie-Herzégovine. Si le Nigéria passe le second tour, il serait le probable adversaire de la France ou de la Suisse.

Le dernier représentant africain qu’est l’Algérie, se positionne dans le groupe H avec la Russie, la Belgique et la Corée du Sud, trois équipes qui verront malheureusement en cette Algérie, le distributeur automatique de points.

Brésil 2014

Au sortir du tirage du 6 Décembre 2013, il apparait que les 5 nations africaines devront mouiller le maillot pour briser la malédiction de n’avoir jamais atteint le dernier carré. Il va sans dire que pour danser la samba au point du corner, il faudra marquer des buts, et faire vibrer tout un continent qui compte sur ses représentants afin que la coupe du monde soit aussi africaine. Coup d’envoi le 12 Juin 2014 par un Brésil-Croatie en guise de match d’ouverture.

 


Le détenu 46664 n’est plus !

Mandela n’est plus! Un café pour Lui!

Adieu Mandela

Il est des jours comme çà où la tristesse vous gagne, vous meurtrit, car « Le Lion est mort ce soir ». Un lion qui a été le père fondateur de l’Afrique du Sud plurielle et arc-en-ciel. L’homme est parti ce 5 Décembre 2013 aux alentours de 22h 15, heure d’Afrique Centrale. Cet homme là, je garde de lui, ce l poing levé, le 11 Février 1990, jour de sa libération et jour de la fête de la jeunesse au Cameroun. Madiba était devenu mon héros. Plus encore, il a su porter le flambeau de la démocratie, comme premier président noir sud-africain qui fit un seul mandat à la tête de son pays, de plein gré. Oui, il est des jours comme çà où quand on apprend la mort d’un homme aussi dense et immense dans l’aura, on se demande : y’aura-t-il un semblable ? Y’aura-t-il une sommité de sa trempe ? Y’aura-t-il un chantre de la paix demain ?

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Quelqu’un qui a su unir son peuple, se battre pour lui, et conquérir le cœur de l’Humanité par sa personnalité singulière ? Madiba, qui pourra  suivre tes pas ? Ceux de cet homme au sang royal de la tribu  xhosa qui a choisi de passer 27 ans de prison au nom de la liberté, de la dignité et des droits de l’Homme. Les pas royaux d’un avocat qui a bien choisi sa profession. Défenseur de la vérité même la vérité politique devant Bill Clinton à qui il rappela que la Libye de Khadafi avait soutenu l’Anc.

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Cet homme né le 18 juillet 1918 et mort à 95 ans part avec un destin des grands hommes : Un fils tué par le Sida, l’autre combat de sa vie, trois mariages, une petite-fille assassinée dans cette Afrique du Sud qui connait aussi le visage pâle de la violence. Un destin d’un homme qui mourut à cause des séquelles d’une violente tuberculose contractée pendant son séjour sur l’île-prison de Robben Island, au large du Cap, où il a passé dix-huit de ses vingt-sept années de détention dans les geôles du régime raciste de l’apartheid (régime qui est allé de 1948 à 1991).

Madiba

Madiba,comme le précise yahoo.fr « il avait appris à comprendre ses adversaires –allant jusqu’à apprendre leur langue, l’afrikaans, et leur poésie–, à pardonner, et à travailler avec eux. Une fois libéré, ils les a séduits par sa gentillesse, son élégance et son charisme ». Y’avait-il plus grand homme parmi nos contemporains ? Y’a-t-il un seul capable d’endurer la peine, le calvaire et le chemin de croix du détenu 46664 ?

 

 


Un gâteau original de maïs et de plantain

C’est une élève du Collège Sacré Cœur de Mokolo. Elle est tout sourire d’un blanc étincelant comme la couleur de sa blouse de Chef. C’est que, chez cette jeune élève de la filière ESF (Economie Sociale  et Familiale), on rentre dans la peau d’un Chef très tôt au rythme des cours et des fourneaux.  C’est vrai que sa démonstration a des allures de spectacle à l’originalité certaine. Dans ce collège catholique du célèbre marché Mokolo de Yaoundé, il est question de pétiller autour du thème maïs et plantains, les deux produits les plus présents dans la cuisine camerounaise après le manioc.

Elève Sacré Coeur de Mokolo

 

On s’attendait donc à tout, sauf à ce gâteau fait exclusivement à base de farine de maïs et de banane-plantain. Il fallait le faire, mais l fallait surtout nous y convaincre. Je l’ai goûté ce gâteau ! Une onctuosité mélangée à un goût moelleux de banane et de maïs. Mais qui a dit que le blé était donc indispensable, surtout qu’il est essentiellement importé ? Voilà une solution africaine, fruit du sol africain, avec une idée ingénieuse d’élèves africaines.

Gâteau africain au mais

Pour l’obtenir, notre jeune Chef dit avoir râpé du plantain, l’a séché au soleil ensuite. Elle a donc dépulpé le maïs, l’a associé au plantain sec, et le mélange écrasé a donné une farine combinée de maïs et de plantain. C’est grâce à cela que la pâte a été levée à « l’air », selon l’expression de notre chef qui affirme qu’aucun produit chimique n’a frôlé sa préparation, ni sa cuisson. Pour 2.000 F CFA de budget, c’est délicieux !


Plantain et Maïs, vus du Cameroun!

Le plantain et le maïs sont au menu de toutes les cultures culinaires des 250 ethnies du Cameroun. Les élèves de l’Institut Fadimatou, du Collège Monseigneur René GRAFFIN, du Collège Bénigna d’Etoudi, du Collège Notre Dame des Victoires, et du Collège Jeanne Alégué MESSI. Invitées toutes à l’émission radio LES COPS D’ABORD de Yaoundé FM 94 pour le challenge inter-scolaire, nos élèves ont démontré leur savoir-faire culinaire sur la base de deux produits phares de l’Afrique : Le plantain et le maïs.

1-      Le Collège Fadimatou a confectionné l’Ekomba (Mélange de plantain et de maïs en un seul mets). Même menu au Collège Jeanne Alégué MESSI.

L'Ekomba de Fadimatou

 

2-      Le Collège Notre Dame des Victoires a confectionné la sauce de mangues sauvages avec du plantain bouilli et du plantain pilé, une spécialité du Sud-Cameroun.

Plantain et Sauce Ndo'oh

3-      L’Institut René GRAFFIN a confectionné une macédoine de maïs doux avec du pain de banane.

Macédoine et Pain de Mais

4-      Le Collège Bénigna d’Etoudi a vu double : Une recette célèbre de la région anglophone du pays : Le Kontchap (mélange de maïs et de haricots rouges), ainsi que le Ndengué (recette de l’Est-Cameroun, composée de  légumes de manioc accompagnés d’une boule de couscous à base de manioc et de maïs).

Ndengue et boule de plantain-mais

Bon appétit !


Eléphantastik : premier festival africain de musiques pour les éléphants

Un Café a cette ingénieuse trouvaille : Eléphantastik!

Tee Shirt

Pas moins de 30 artistes pour un contrat bénévole, selon les dires du promoteur Issoukou Eitel alias Reezbo, artiste du groupe de rap camerounais, AK SANG GRAVE. Ce spécialiste des jeux de mots et des néologismes a su jouer avec les termes éléphant et fantastique pour nous servir cette formule dont lui seul détient le secret. C’est donc avec cette touche artistique que l’ONG WWF a accepté de parrainer ce festival des 28 et 29 novembre 2013 à Yaoundé au Club Camtel,  une première en Afrique. Tout cela justifie la présence de Fred Kumah, directeur de WWF Afrique, venu saluer et encourager ce projet au Cameroun.

Fred KUMAH

 

Car les statistiques sont alarmantes : le 4 mars 2013, une révélait en effet qu’« En Afrique centrale, les populations d’éléphants de forêts ont diminué d’environ 62 % au cours des dix dernières années ».  Cela fait d’autant plus froid dans le dos que les braconniers identifiés cette année dans le Grand Nord Cameroun sont pour la plupart issus du Soudan. Ils ont décimé des troupeaux entiers d’éléphants au profit de la manne appelée ivoire, en direction d’une filière asiatique qui pousse WWF à faire un plaidoyer international à ce sujet. Le directeur Afrique de cette ONG relève notamment le courage de certains pays asiatiques d’avoir aboli le commerce de l’ivoire dans leur territoire.

Ce festival est donc l’occasion d’une prise de conscience internationale du phénomène de braconnage des éléphants en Afrique centrale. Pour ce faire, Reezbo nous précise que : « L’idée ici, à travers le nom éléphantastik, c’est de magnifier un pachyderme qui est en voie d’extinction et dire aux gens que cet animal est fantastique, parce qu’il permet de faire rentrer des devises parce que c’est un bel animal. C’est donc un festival sur la protection de l’environnement, le premier en Afrique, avec des artistes qui se mobilisent. Oui, il fallait le faire sinon d’ici 5 ans, il n’y aura plus d’éléphants dans notre pays ».

Reezbo en conférence

Ce cri de détresse n’est pourtant pas nouveau, car WWF avait déjà lancé une campagne avec un opérateur mobile en ces termes : « Défendez les éléphants, mais ne prenez pas leurs défenses ! ».  Cette belle tournure de la langue française n’a malheureusement pas séduit les braconniers qui expliquent leur acte par des questions de pauvreté et de conjoncture. Une justification qui a heurté les artistes Krotal, Sanzy Viany et Sultan Oshimihn, présents à la conférence de presse de lancement de ce festival.

Conférence des artistes

Il faut bien noter que c’est la première fois que des artistes camerounais s’engagent gratuitement pour une cause sociale et citoyenne. L’entrée à ce festival est  gratuite et des pointures de la culture camerounaise sont conviées pour deux jours de show live. On citera par exemple,  Stanley Enow, Avenir Ava, Andy, Moustik Charismatik et bien d’autres.


La France multiraciale va à la Coupe du Monde 2014.

Joie multiraciale

Et 1, et 2, et 3-0 ! Les buteurs s’appellent Mamadou Sakho et Karim Benzéma face à une équipe d’Ukraine venue défendre ses deux buts d’avance du match aller. Il y’avait donc comme une saveur particulière après cette victoire des bleus du 19 Novembre 2013. Parce que les enjeux d’une élimination s’annonçaient déjà énormes :

  •  Un Euro difficile 2016 à préparer avec juste des matches amicaux.
  • Les partenaires officiels de la FFF et de l’équipe de France auraient revu leurs tarifs à la baisse, soit un manque à gagner de 2,5 millions d’euros.
  • La dotation prévue par la FIFA pour chaque participant (au moins 8 millions d’euros) aurait échappé à la fédération.
  • Les primes de résultat versées par l’équipementier auraient été suspendues.
  • Les médias seraient impactés, notamment TF1 qui a déboursé 130 millions d’euros pour acheter les droits TV de la Coupe du monde 2014. Le cours de TF1 chutait déjà de 4,6 % lundi matin à la Bourse de Paris après la défaite de l’équipe de France face à l’Ukraine vendredi soir.
  • La consommation en berne, notamment la vente de pizzas pendant les matches  qui allait prendre un sacré coup.

Mais les coéquipiers d’Hugo Lloris en ont décidé autrement. Ce football business a été défendu de la première à la dernière minute au prix d’un effort physique remarquable devant 77 000 spectateurs, et 13 millions de téléspectateurs en France. Une telle communion n’a pas laissé le Président François Hollande indifférent, venu au stade pour soutenir cette équipe médusée, transcendée, séduisante. Il ne lui a pas échappé au président Hollande que les titres et les meilleurs palmarès de l’équipe de France ont été obtenus pendant le règne des gouvernements de gauche. Cette vérité statistique a peut-être aussi galvanisé les joueurs qui  ont sans doute pensé à leur carrière, finissante pour certains, incertaine pour d’autres, mais il  leur a fallu surtout ce sursaut d’orgueil, sauvant toute la planète foot française d’un grand naufrage marketing.

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Entendons-nous bien, derrière l’équipe de France, c’est toute l’économie et même la politique qui trinquent. Le Cameroun est un exemple patent où pour sauver la Nation, l’équipe nationale est le dernier rempart. Mais ce n’est pas que la France métropolitaine qui jubilait ce 19 novembre. Il y’avait aussi dans les rues des Champs-Elysées, de nombreux drapeaux portugais et algériens. A Toulouse, cette liesse des algériens a provoqué 2 blessés et 12 voitures incendiées.

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Ce jour de gloire était arrivé aussi pour l’Algérie, et pour le Portugal qui iront aussi à Rio. Au-delà de cette ferveur, ce n’est pas un hasard si ces deux pays sont en tête du classement de l’INSEE sur les pays d’origine des immigrés en France.

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La France a donc a gagné son billet pour Rio, mais derrière elle, beaucoup de nations comme la Guinée, l’Angola, et d’autres se réjouiront d’avoir au moins au sein de cette équipe de France, un de leurs ambassadeurs naturalisés. C’est cette France multiraciale qui ira donc défendre ses couleurs arc-en-ciel au Brésil multiracial.

 


La Coupe du Monde de Football aime le Cameroun.

Jean-II-Makoun-avec-le-drapeau-national

Voilà qu’un dimanche 17 Novembre 2013, le héros du jour se nomme Jean II Makoun qui n’a jamais aussi bien porté son surnom de sergent. C’est qui a définitivement déplumé les Aigles de Carthage. Un sergent appliqué, impitoyable, et un doublé montrant la force de rugissement du lion.  Les rues camerounaises sont désormais bondées de monde. Entre le stade Ominisports et le quartier Nlongkack, une haie d’honneur attend les lions redevenus  indomptables, le temps d’un match  Cameroun-Tunisie. Le public ne se rappelait plus la dernière que leur équipe nationale avait défait chez elle, un adversaire avec plus de trois buts d’écarts. Des mois, des années sont passés depuis l’épopée des lions 1990 et ceux de 2000 et 2002 qui avaient su si faire rêver une nation, un continent. Cette équipe nationale qui seule, réussit à fédérer un pays autour d’un idéal commun, celui du drapeau Vert  Rouge et Jaune.

Voilà qu’un dimanche 17 Novembre 2013, on a oublié à la fin du match que le Cameroun avait été absent à deux coupes d’Afrique des Nations consécutives (2012 et 2013). On a même oublié les déclarations polémiques du capitaine Eto’o en milieu de semaine, s’estimant victime d’une conspiration de la part de ses co-équipiers. C’est le même Samuel Eto’o qui entonne la danse de la fin, devant plus de 40.000 spectacles qui ont observé aussi cette étreinte entre lui et Alexandre Song. Ce n’était plus la paix des braves, mais un acte de sincérité. Ils étaient en paix, car ils ont travaillé pour la patrie. Paix-Travail-Patrie, comme la devise du Cameroun.

Voilà qu’un dimanche 17 Novembre 2013, même Pierre Achille WEBO, un des attaquants les plus maladroits des lions indomptables, a marqué à la 3ème minute ouvrant ainsi le chemin d’un score fleuve orchestré par Benjamin Moukandjo et Jean II Makoun. C’était donc le match de toutes les surprises, le match de toutes les bonnes surprises. Le match d’une équipe qui a joué, contrôlé, maîtrisé, dribblé, marqué. C’était le match d’un collectif, d’un groupe à la solidarité remarquable. C’était le match référence des lions indomptables depuis plus de 10 ans.

Voilà qu’un dimanche 17 Novembre 2013, l’équipe nationale de football du Cameroun s’est qualifiée pour la 7ème fois à une phase finale de la coupe du monde de football. C’est le record d’Afrique. Elle aura également comme record, la 4ème participation de Samuel Eto’o à une coupe du monde de football, record détenu déjà, par un autre camerounais, Rigobert Song.

Voilà qu’un dimanche 17 Novembre 2013, les populations de Yaoundé, Douala, Kousseri, Buea, et autres villes ont vibré. Les klaxons ont retenti, les médias ont exulté, le peuple s’est senti uni.  Cette coupe du monde là aime le Cameroun, elle aime ce pays sans infrastructures modernes depuis 1972. Elle aime ce pays qui change ses entraineurs comme on change les couches d’un bébé. Elle aime ce pays où le championnat local n’est qu’un championnat de nom avec des stades vides, avec le désistement du sponsor officiel et avec des intrigues au sein de sa fédération.

Séance d'entrainement des lions

La coupe du monde aime ce pays qui est passé maitre dans l’improvisation et dans l’amateurisme. Elle aime ce pays qui est la Nation Africaine du Siècle. Elle aime ce pays qui porte le nom de ses ambassadeurs : Roger Milla et Samuel Eto’o. Elle aime ce pays là les hommes et les femmes des 250 ethnies qui le composent, chantent à l’unisson autour d’un ballon d’or qui perce quatre fois les filets des Tunisiens que la coupe du monde aime aussi, puisqu’elle l’a fréquentée en 1978, 1998, 2002, et 2006.Malheureusement, la coupe du monde a préféré le Cameroun face à la Tunisie. Elle a choisi en 2013 le Cameroun aux barrages, comme elle avait en 1989 aux barrages, face à cette même… Tunisie.