DANIA EBONGUE

Le Cameroun n’ira pas à la coupe du monde 2018

Le Cameroun n’ira pas en Coupe du Monde 2018, je vous explique pourquoi.

Des Lions Indomptables malheureux !

Oui, il y’a des jours comme ça, des jours fiévreux,

Car, jadis, ces joueurs étaient valeureux,

Aujourd’hui, sur la pelouse, ils sont peureux.

Oui, il y’a des comme ça, des jours fiévreux,

Des jours qui ne sont plus miraculeux ;

Pour le Cameroun, avec un jeu si douteux,

A Uyo comme à Yaoundé, piètre jeu !

Conquis par un Nigéria méticuleux

Un Nigéria au rythme mielleux,

Un Nigéria au sens tactique moelleux.

Oui, il y’a des jours comme ça, des jours fiévreux,

Car, jadis, ces joueurs étaient valeureux,

Ils s’appelaient alors Ngadeu,

Ils s’appelaient alors Teikeu,

Ils s’appelaient alors Ngamaleu.

Mais ces « valeureux », sont devenus calamiteux,

Surtout lorsqu’il s’agit du milieu.

Pourtant, à Yaoundé, le ciel était bleu

Sans doute après le soleil, il pleut

Et pour le champion d’Afrique, c’est scandaleux !

Le Cameroun ne sera pas en Russie, pauvre malheureux !

Mais en face, il y’avait des Biafrais courageux.

Il y’avait des Yorubas laborieux.

Il y’avait des Haoussas besogneux.

Il y’avait des Igbo teigneux.

C’étaient des joueurs acrimonieux.

Là où l’enjeu était aussi beau que le jeu.

 

Mais, un jour, le rugissement du lion sera de nouveau victorieux.

Un jour, le football camerounais sera encore glorieux.

Un jour, on oubliera ces moments douloureux.


Crise de confiance.

Quand l’amour de ta vie ne croit plus en toi…

J’ai lu ses messages : « salaud », « méchant », « tu ne mérites pas une femme comme moi », «  je m’en fous des pimbêches que tu entretiens ». Oui, Dolorès, elle m’a dit ces choses odieuses. Mais tu sais quoi ? Elle a raison. Je ne la mérite pas. Depuis des années, elle et moi c’était la tourmente. La tourmente scolaire dans laquelle le premier amour s’active avec quelques frissons de jeunesse. La tourmente de l’après bac, lorsqu’il faut accepter qu’elle fasse son choix, le choix de partir pour une vie meilleure, un nous deux plus rayonnant, plus joyeux, du moins, je le croyais.

Mais la première trahison viendra de là. Son départ était douloureux, il m’a poussé dans les cuisses d’une autre. Et de ces cuisses, naitra l’enfant de la trahison. L’amour de ma vie ne l’a pas accepté. Elle ne l’a jamais accepté, jusqu’aujourd’hui. Mais Dolorès, je me suis mis à genoux, j’ai supplié, j’ai écrit des lettres, j’ai demandé pardon…Mais, elle a refusé de m’écouter. Dans la douleur je l’ai vue partir, dans la douleur j’ai souhaité la voir revenir. Oui, elle est revenue, mais c’était dans mes rêves. Je la revoyais se blottir dans mes bras, me dire, marions nous ! Cela n’est jamais arrivé que dans mes pensées et mes rêves troublés.

Deuxième trahison, elle se met avec quelqu’un qui m’a royalement envoyé qu’il voulait me montrer que je ne suis rien. Et il s’en est vanté…C’était le paroxysme de l’humiliation.

Troisième trahison, j’apprends qu’elle vient souvent au pays, mais je ne fais pas partie de ses convives.

Au contraire, le jour de mon anniversaire, j’ai appris qu’elle s’était mariée.  J’ai avalé la salive. J’ai consommé mon amertume. Je me suis dit « Game over ». Je n’avais plus d’espoir. Mon anniversaire était souvent un jour de repère pour notre relation. Une date mémorable, mais désormais ce serait une date redoutable, car elle s’est mariée le jour de mon anniversaire.

Un triste sort accompagnait mon quotidien, fait de solitude et de lassitude. L’amour de ma vie s’était mariée. Alors, je me suis marié à mon tour, quelques années plus tard, un peu par dépit je l’avoue. Puis je l’ai revue, le jour de la fête nationale et comme un éclair, on était sur le point de revigorer 23 années communes, en occultant ces 10 dernières qui n’ont pas été glorieuses.

Oui, j’étais prêt à tout recommencer, à divorcer, car elle de son côté, avait divorcé. Mais elle était devenue si fragile, si vulnérable, si susceptible. Mais, je m’en foutais. J’étais si heureux de la retrouver. On s’est revus ici, puis on est allé à l’étranger. Elle a donc décidé de bâtir avec moi un projet de vie, puis de m’offrir une voiture. Un beau matin, elle a viré l’argent dans mon compte. Mais l’argent était insuffisant. Deux mois plus tard, elle m’a dit qu’elle était à bout de forces, car, elle s’était endettée pour m’envoyer cet argent. Et là, j’ai compris que ça allait être pénible. Pourtant, je ne l’avais jamais envoyé s’endetter. Alors, je lui ai demandé de laisser tomber ce projet. Elle a insisté qu’on allait aller jusqu’au bout, et elle a encore décidé de laisser tomber. Elle m’a même dit qu’elle n’était pas du tout heureuse avec moi, et qu’elle décidait de tout arrêter.

Trois mois plus tard, elle débarque à nouveau, et déclare que je vais lui rendre l’argent que je lui ai pris « pour entretenir celle avec qui tu vis ». Dolorès, je n’ai rien compris. Elle m’a promis l’enfer, le volcan, a déclaré que je me suis foutu d’elle, bref, elle m’a annoncé la foudre. Le problème est que l’amour de ma vie n’écoute plus. Elle est sourde à tout ce que je lui dis. Elle refuse de croire à quelque bonne foi de ma part. M’a même accusé de tous les maux de sa vie depuis tant d’années. Je n’ai rien compris. Je ne vois pas en quoi je me suis foutu d’elle. Aujourd’hui elle veut de moi, demain, elle ne veut plus. Aujourd’hui elle m’aime, demain, elle me déteste. Hier j’étais l’homme de sa vie, maintenant, je suis un escroc.

Est-ce de l’amour ? Est-ce l’éloignement ? Toujours est-il que l’amour qui se transforme en haine est dangereux. Je suis donc réduit à une histoire d’argent ? Ou alors il y ’a autre chose ? Alors Dolorès, toi qui connais si bien l’amour de ma vie, peux-tu m’expliquer cette crise de confiance ?  


Un foyer de l’espérance rythmé par Gino Sitson

Sur les parvis de la salle BOUMA de l’hôtel Hilton de Yaoundé, deux monstres du registre Jazz et Fusion originaires du Cameroun sont assis côte à côte. Gino Sitson et André Manga observent le déroulement de cette soirée organisée par l’Unicef. Le deuxième s’apprête à accompagner le premier sur scène, à la faveur de ce mini concert et dîner de gala pour soutenir les efforts de réinsertion des enfants de la rue. Une soirée mémorable va commencer.

Gino Sitson et André Manga

Cette longue journée avait débuté plus tôt par une conférence de presse donnée par l’artiste lui-même, en compagnie de Félicité Tchibindat, représentante de l’Unicef au Cameroun. Selon elle, « le phénomène des «enfants de la rue » touche les plus jeunes et les adolescentes. En 2009, 36,1% de jeunes sans abri de la ville de Yaoundé avaient moins de 18 ans » d’après les chiffres de l’Institut National de la Statistique en 2009. Il y’ avait donc derrière cette donnée alarmante, l’urgence d’opérer un changement, d’autant plus qu’ « il est estimé que plus de 1.500 jeunes sans abri vivent actuellement dans la seule ville de Yaoundé ».  

Père Alfonso, Coordonnateur du Foyer de l’Espérance

C’est un prêtre, le Père Alfonso, coordonnateur du foyer de l’espérance de Yaoundé, qui insistera sur ce chiffre et sur le rôle joué par son foyer depuis 40 ans exactement : Insertion des enfants sans abri, scolarisation des enfants mineurs de la prison centrale de Yaoundé et autres actions qui ont permis à ce foyer, d’accueillir, de loger, de scolariser et de nourrir des centaines d’enfants. Les ambassadeurs de bonne volonté de l’UNICEF ont été sensibles à ce travail du foyer de l’espérance, le footballeur Samuel Eto’o tout d’abord, et maintenant, l’artiste Gino Sitson, ont décidé d’agir.

Gino Sitson, Ambassadeur de Bonne Volonté de l’Unicef

Le vocaliste, musicologue et compositeur, auteur de 7 albums, dont le dernier, intitulé  « Body and Voice », et qui est un florilège de seize chansons enregistrées au cours des vingt dernières années est un homme à l’agenda et à la discographie fournis. Mais le nouvel ambassadeur de l’UNICEF a pris de son précieux temps pour rencontrer les enfants du foyer en Décembre 2016, avec lesquels il produira deux titres : « D’un souffle commun »  et « sing », contenus dans un CD qui sera mis en vente ce soir au profit du foyer de l’espérance. Le titre « d’un souffle commun » va émouvoir l’assistance venue apprécier les talents cachés de ces enfants marginalisés par la société.

Le père Alfonso rappellera que sur les dons reçus au centre, seuls 8% sont en provenance du Cameroun. « Comment peut-on être aussi peu généreux envers nos propres enfants ? », s’interrogera un invité, choqué par cette statistique. Les gestes de générosité commencent à fuser de toutes parts. Madame le Ministre des Affaires Sociales donne le ton. Ce sera la première donatrice de la soirée. Elle sera suivie par d’autres administrations et individus et au bout de cette longue chaîne de solidarité, la collecte de la soirée sera de 1.104.000 (Un million cent quatre mille  francs CFA). Une bonne moisson pour redonner du sourire, de l’espérance et du rythme (musical) aux enfants d’un foyer qui garantit leurs droits… et leur sécurité.


Et Dieu créa… Blick Bassy

Un homme de culture est couronné. Sa trajectoire s’enrichit désormais du Prix Littéraire d’Afrique Noire pour son roman « Le Moabi Cinéma ». Rencontre avec cet incroyable artiste.

Paris, décembre 2016.

Blick Bassy, qui vit désormais à Bordeaux est de passage dans la capitale française et me donne rendez-vous dans un café. Depuis qu’il est parti du Cameroun c’est la première fois que je vois ce nouveau monument de la world music (musique mondiale), nouvelle égérie des playlist des radios spécialisées de France (Radio Jazz, Radio Classique), qui distillent les sonorités de ce camerounais valorisant la langue forestière Bassa, comme un bout de ce Cameroun qu’on est si fier d’écouter dans cette partie du monde qu’est l’hexagone. 

Malgré sa simplicité, son humilité et son sourire qui ne le quittent pas, il y a dans ce nouveau Blick Bassy, 20 années d’une carrière professionnelle si riche. 10 ans avec le groupe Macase qu’il a cofondé. Entre temps, sa structure BB PROD voit le jour – entre 2003 et 2010 – pour révéler des talents locaux tels que Koppo, ou encore produire la compilation les « Rap-Conteurs », qui place sur orbite des voix angéliques comme Danielle Eog et Sanzy Viany.

Et pourtant, Blick ne s’arrête pas là…

Il était une fois, le quartier Kondengui

1998 :

Nous sommes dans le quatrième arrondissement de Yaoundé, le quartier Kondengui. Dans un salon de coiffure, un jeune homme bien mis, bien coiffé, se délecte avec un drôle d’appareil. Ce n’est pas le fameux walkman des années 1990, ni le baladeur CD qui commence à être en vogue. Blick Bassy écoute la musique à partir d’un engin plus miniaturisé, un mini-disque. L’appareil m’intrigue et je décide d’aller vers lui. Il m’explique que c’est un lecteur-enregistreur numérique et qu’il s’en sert pour composer ses chansons. Ah, c’est un artiste. Mais quel artiste avant-gardiste !

Quelques semaines plus tard, le groupe Macase sort le single « Etam » qui le propulsera au-devant des hits. Le groupe deviendra un orchestre incontournable et fait le tour du monde. Un prix RFI Musiques du Monde passera par là. Mais un jour, Blick Bassy nourrit d’autres ambitions, il se voit désormais faire une carrière en solo.

Blick Bassy et son fils

2016 :

Paris, ville Lumière. Blick y est de passage pour rencontrer son fils, jeune percussionniste que son père a vite fait d’inscrire dans une école de musique. Blick sait que le travail est la seule règle pour réussir dans ce métier. Alors, il raconte dans les détails, chacun de ses trois albums : Léman en 2009, Hongo Calling en 2011, et Ako en 2015.

L’album AKO, un génie artistique qui nous plonge dans l’ancestralité. Blick Bassy est résolu à transmettre les vibrations outre-Atlantique dans cette France qui conjugue la pluralité de ses concitoyens.

Et maintenant, le livre :

Telle une cohérence idéologique, Blick Bassy revendique la même authenticité ancestrale, dans son premier album, le Moabi Cinéma, paru chez Gallimard en Mai 2016.  C’est vrai qu’il y’a quatre bonnes raisons de lire le premier roman de Blick Bassy. Il y a d’abord ce lien étrange entre la forêt et le cinéma. Ensuite, la rencontre de l’interculturalité entre le visible et l’invisible, le moderne et le traditionnel, l’authentique et le traditionnel. Il y a aussi les deux faces cachées de Janus résumées en Blick Bassy (la langue Bassa qui est le socle de ses chansons, et la langue française qu’il manie avec aisance).  Blick Bassy est définitivement un chantre de la diversité.

Ne vous y trompez pas, Blick Bassy a reçu deux bourses d’études après son Baccalauréat, brillant élève qu’il était. A la surprise de son père, il avait refusé de s’expatrier pour faire de la musique. Aujourd’hui, il fait de la musique et s’est expatrié. Et la dernière raison, est sans contexte, son prix.

Un prix reçu ce 28 Mars 2016 en présence du Ministre Camerounais des Arts et de la Culture (Narcisse MOUELLE KOMBI) et des responsables de lOrganisation Internationale de la Francophonie.

Et Dieu créa Blick Bassy. Un peu lunatique sur les bords, génie parmi les stars. Dieu créa en lui-même cette recherche perpétuelle de l’excellence. Dieu mis en lui un énorme héritage de sonorités forestières, de conquête du métissage et de la créativité. Dieu créa même un artiste qui sait improviser une chanson dans des escaliers…

En vous souhaitant une belle journée, une nouvelle version de Tell me.

Publié par Blick Bassy sur samedi 4 mars 2017

Dieu créa un artiste dont le calendrier des concerts est toujours plein.

Dieu créa Blick Bassy.


Un goût de France à Yaoundé.

Tout commence par l’apéritif au Champagne. C’est la douce France qui le veut ainsi. Les verres permettent de voir arriver la trentaine de convives de Son Excellence Gilles THIBAULT, Ambassadeur de France au Cameroun.  L’instant d’un dîner qui m’a enseigné la profondeur du printemps.

Le diplomate Gilles THIBAULT en est à sa 4ème mission à l’étranger, et au Cameroun, en 6 mois déjà, il a su déjà apprécier la diversité des cultures, des paysages, des végétations et même des populations du Cameroun. Sa résidence accueille ce soir, un peu de tout ce Cameroun diversifié. Entre les étudiants de l’Ecole d’hôtellerie de Ngaoundéré, les blogueurs de Douala, Yaoundé, et Ebolowa, quelques anglophones venus des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, qu’entouraient les employés des structures françaises au Cameroun, il y’ avait là de quoi fédérer des énergies autour d’un dîner, le dîner « Good France ».

Pour cette 3ème édition, Monsieur et Madame Thibault ont voulu un menu français à base d’ingrédients camerounais.  « Le concept Dîner Good France, à la résidence de l’Ambassadeur  de France, ce 21 Mars 2017, 3ème édition, c’est d’inviter des jeunes, à la fois des écoles d’hôtellerie-restauration du Cameroun, notamment de Ngaoundéré, des jeunes blogueurs, influenceurs, journalistes, et des jeunes de l’équipe France au Cameroun », nous confie Léopold STEFANINI, Conseiller à l’Ambassade de France, dont l’immense sourire révèle la fierté de ce grand moment de partage.

Lorsque l’Ambassadeur lui-même et Madame accueillent les convives à l’entrée de la résidence, on se demande comment l’espace d’une soirée, on devient  si important pour être reçu par le Chef de Mission diplomatique. Un sourire, un entretien avec lui, et il vous installe. Personne n’est négligé, personne n’est oublié. Monsieur l’Ambassadeur tient à être proche de tous ses invités, un mélange de personnalités aux conditions sociales et économiques diverses. Deux ministres, celui de la Formation Professionnelle et celui du Tourisme, des jeunes cadres dynamiques, mais aussi ceux dont la condition sociale est moins aisée, ont trouvé ici un socle d’égalité, d’équité et même de parité. Parité dans laquelle à côté de chaque homme, se trouve une femme. Trois tables dressées d’égale mesure et d’égale valeur, avec un symbole unique : Liberté, Egalité, Fraternité.

Oui, liberté de ton, de là où je suis, de parler avec le plus grand diplomate de France au Cameroun. Egalité devant le ministre qui est assis à notre table, et que ma jeune collègue Rose MUNJONGUE titille avec ses blagues et ses selfies. Fraternité, car à notre table, deux anglophones siègent. Olivia, avec qui nous menons des combats depuis des années pour la reconnaissance pour le digital, l’économie numérique et l’influence des nouveaux médias, et une autre que je découvrais avec un côté très glamour. Tout y passe, y compris ma mésaventure à propos de la première fois que j’ai mangé du lapin. L’Ambassadeur quant à lui,  est attentif à qui mange ou ne mange pas. A ses côtés, la très respectable Armelle Babette MEYO ONANA. Une passionnée de cuisine qui a ouvert sa startup pour former des gens partout en Afrique et en France et qui aura son mot à dire ce soir à chaque séquence du service. C’est l’ancienne camarade d’Ecclésiaste DEUDJUI, l’inconditionnel blogueur de Douala et ses camerounaiseries. Les retrouvailles entre les deux ont une saveur de nostalgie quand ils étaient en classe de troisième à Edéa ( ville du littoral camerounais). Mais c’est Fotso FONKAM , dans sa discrétion légendaire qui me rappellera que la vie est avant tout, humilité.

De l’autre côté de la table, Tchakounte KEMAYOU a du mal à avaler sa Soupe glacée de concombre au yaourt. Je dois l’avouer, il n’était pas le seul. Heureusement, vint le magnifique Croustillant de gambas de Kribi (Cité balnéaire du Cameroun). Là, l’enfant de la côte que je suis, a rendu hommage à ses ancêtres et à la divine crevette qui a si bien nommé le Cameroun (Rio Dos Camaroaes = Rivière des crevettes). Un délice arrosé de tous les vins possibles : blanc, rouge, rosé. Il y’avait de quoi flatter nos papilles gustatives, au rythme d’un soir de France stimulant en nous, ce printemps yaoundéen.

Parce que l’Ambassadeur Gilles THIBAULT nous a bien rappelé que « c’est la fête du printemps que nous célébrons ce jour, mais davantage une initiative que nous honorons partout dans le monde et qui s’intitule goût de France » lors de son discours de bienvenue. Un goût de France qui se poursuit avec le Dos de capitaine à l’orange et ses deux purées. Si le capitaine était impeccable, les deux purées l’étaient moins pour moi. Il y’a sans doute là, une rébellion culturelle, une révolte de plus de 37 ans de saveurs tropicales épicées, et qui refusent de se faire dompter par un poisson qui n’est pas poivré et pimenté. Qu’importe ! Mes quelques voyages en France m’avaient déjà ouvert l’esprit de l’exploration culinaire. Rien à voir avec nos sauces répétitives qui peuvent nous pousser malgré nous à la polygamie. La gastronomie française est inventive, là où la nôtre est riche mais monotone. Ecclésiaste se rappellera que le Sénégal exagère avec son riz au quotidien. Le Ministre de la Formation professionnelle dira que chez lui dans les montagnes du Grand Nord, rien ne vaut une boule de mil au quotidien.

L’Ambassadeur en profitera pour me charrier sur mon embonpoint, caractéristique principale du « mieux-être » chez les grands-mères lorsqu’elles reçoivent leurs petits-fils au village. Oui, pendant que nous misons sur la quantité ici dans nos plats, la France mise davantage sur la qualité (esthétique) des repas, comme cette Charlotte au chocolat qui viendra définitivement achever cet opéra nutritif aux sonorités alimentaires. Malgré cette apparence culinaire basée sur la France, tout ce que nous consommons ce soir est camerounais, même la citronnelle qui nous sert de digestif à la fin. C’est là que les retrouvailles sont chaleureuses avec Marie-Jeanne MPACKO (Chouchou), mon ancienne camarade de l’Institut des Relations Internationales du Cameroun, et influenceuse au Cameroun. Que dire de Salma AMADORE, celle qui se retrouve partout avec moi, mais qui a le chic d’arriver toujours en retard comme ce soir.

Vient donc le moment des selfies d’adieu. Tout y passera. L’ambassadeur qui me refuse une photo puis finit par l’accepter, moi qui n’arrive pas à photographier correctement Christelle BOUDJIEKA ma collègue journaliste, si soucieuse de ne pas faire apparaître ses jambes, pendant que l’Ambassadeur et Madame rient de bon cœur de ce moment ludique que seule l’hospitalité française sait apporter. Oui, c’était un bon goût de France, là où la vie se conjugue à l’éternel présent et à la générosité plurielle.

Et comme je le disais déjà l’an dernier dans ce billet:  21 Mars 2016 : Journée Mondiale du Pain.

Dans la table du monde, le 21 Mars doit symboliser le retour du soleil, et ce que ce soleil peut nous apporter comme bienfaits. Oui, Liberté, égalité, solidarité, fraternité, diversité, universalité. Voilà les mots clés du printemps. Voilà comment on peut lutter contre le racisme. Voilà comment nous devons partager le pain, avec l’humanité entière.


Maroua accueille le Conseil de Sécurité de l’ONU

14 pays membres sur les 15, du Conseil de Sécurité de l’ONU (Bolivie, Chine, Egypte, Ethiopie, France, Italie, Japon, Kazakhstan, Sénégal, Suède, Ukraine, Royaume Uni, Etats-Unis, Uruguay) étaient en visite dans les pays du bassin du Lac Tchad où sévit actuellement une crise humanitaire aiguë, conséquence des exactions de la secte terroriste Boko Haram.

Ce vendredi 3 Mars 2017, les chiffres de l’Organisation Internationale des Migrations (OIM) datant de janvier sont alarmants : plus de 250 000 individus sont réfugiés et/ou déplacés dans la Région de l’Extrême-Nord du Cameroun du fait de la guerre imposée par la nébuleuse Boko Haram. Une crise humanitaire découle de ce nouveau flux démographique et du déplacement des populations. Le Cameroun a ouvert différents sites de réfugiés avec l’appui des organisations onusiennes et plusieurs ONG. Malheureusement, la prise en charge de ces populations vulnérables nécessite de gros moyens et l’appel aux donations est martelé par les différentes chancelleries.  C’est sans doute pour toucher du doigt la réalité de cette situation alarmante que le Conseil de Sécurité s’est déporté ici, bravant une température avoisinant les 40 degrés.

Ce vendredi , c’est à l’aéroport International de Maroua Salak que l’avion spécial transportant les 14 membres du Conseil de Sécurité de l’ONU (sauf la Russie) s’est posé devant un parterre de personnalités et d’autorités traditionnelles, administratives et religieuses venues dire la bienvenue à cet unique organe de l’ONU dont les décisions sont contraignantes et applicables par tous les Etats membres.

La délégation est conduite au Cameroun par le britannique Matthew Rycroft, président du Conseil de Sécurité pour le mois de Mars 2017. « Nous sommes venus au Nord du Cameroun parce que cette crise qui affecte toute la région du Lac Tchad est négligée de notre point de vue » affirmera Matthew Rycroft. Les membres du Conseil de Sécurité ont donc rencontré quelques familles des réfugiés, et notamment des enfants logés à l’ICE (Institution Camerounaise de l’Enfance) de Maroua, parmi lesquels quelques-uns victimes de suspicion ou de collusion avec Boko Haram. En compagnie de Najat Rochdi qui achève ainsi son mandat comme Coordinatrice du Système des Nations Unies au Cameroun, les membres du Conseil de Sécurité ont été attentifs aux cris et aux pleurs des populations vulnérables rencontrées.

Certaines femmes n’ont pas caché leur émotion en effet, devant ce qu’elles ont considéré comme une forte attention de la communauté internationale. « Nous utiliserons ces témoignages recueillis de la meilleure manière qui soit, afin d’attirer l’attention de la communauté internationale sur ce qui se passe ici », ajoutera le diplomate britannique. Son homologue français, François Delattre aura une formule spéciale : « ce que nous avions compris avec la raison, nous l’avons vécu avec le cœur ». Le Conseil de Sécurité est donc reparti du Cameroun en clamant une lueur d’espoir pour mettre  fin à cette crise et à ses conséquences désastreuses.


Je suis Jovi, je suis Reniss

Jovi, beatmaker et rappeur camerounais connu pour son label « New Bell » qui a révélé l’artiste Reniss (Kien Rennise Nde de son vrai nom), auteur du titre à succès « Dans la sauce ». Le problème est que cette chanson est devenue la chanson mémoire du sacre des Lions Indomptables à la Can Gabon 2017, au point où l’opérateur de téléphonie Orange en a fait un slogan publicitaire… Jovi s’en offusque. Nous aussi.

Voilà un artiste travailleur, créateur, au paroxysme du génie qui nous fait des beat de rap avec des accents Bikutsi. Non, au départ, personne ne le prenait au sérieux, même pas quand il lançait ses tendances comme   Cash  avec « mets l’argent à terre  » comme slogan. Jovi savait déjà nous montrer qu’il est un vrai camerounais anglophone et francophone, révélant au passage des perles comme Shey, Tilla et… Reniss. Je n’oublierai jamais l’EP Mboko God  et la version  positionning  qui réveillait tous les auditeurs de la chaîne urbaine Yaoundé FM 94. Un tel talent, qui m’a fait tomber amoureux de Reniss  à l’époque de African Luv, album dans lequel la chanson  i’m ready m’a redonné la foi en un Dieu puissant, celui de la musique. Que dire alors du featuring   Owe Owe avec l’incontournable Sadrak Pondi. C’est que Jovi et son label « New Bell » savent donner le pouvoir à la musique.

Et puis, 2016, la chanson « Dans la sauce ». Reniss se révèle à l’Afrique. Elle devient l’égérie des concerts, des mariages, des baptêmes, des boites de nuits. Pendant qu’elle nous sert de nouveaux singles, voilà que la communauté camerounaise du Gabon accompagne l’équipe fanion, les lions indomptables avec le tube « Dans la sauce ». La chanson devient le slogan officiel du 5ème sacre du Cameroun à la Coupe d’Afrique des Nations de Football. Tout le monde est passé dans la sauce camerounaise : Le Burkina Faso, la Guinée Bissau, le Gabon, le Sénégal, le Ghana, et l’Egypte qu’on n’avait jamais battue en finale. Le Cameroun est champion d’Afrique et la  sauce de Reniss fait le tour des réseaux sociaux. Même le président Paul Biya utilisera l’expression « dans la sauce »  lorsqu’il accueille les lions indomptables de retour de l’expédition victorieuse du Gabon.

Voilà qu’Orange Cameroun utilise aussi ce slogan pour sa dernière campagne. Jovi estime que la marque aurait dû demander son autorisation. Du coup, les querelles de juristes se succèdent sur la toile. Le terme « Dans la sauce » est-il une marque déposée ? Protégée ? Tout le monde y va de son expertise. En ce qui me concerne, je suis Jovi. Je soutiens sa revendication à fond. Jovi sait très bien que la marque s’appuie sur cette chanson populaire pour cette campagne.

C’est du plagiat déguisé, car ils préfèreront sans doute payer les meilleurs avocats pour refuser de payer un peu d’argent au label New Bell, simplement parce que la chanson a accouché de ce slogan et tout le monde le sait. Oui, les artistes sont souvent abusés dans notre pays. Pour peu qu’il y’ait un peu de succès, leurs chansons sont utilisées dans les publicités sans aucune contrepartie aux artistes. C’est ainsi que leurs chansons animent des colloques, des ateliers, deviennent des slogans de campagnes, mais l’artiste n’a pas le moindre kopeck.

Il y’a donc quand même, avouons-le, une démarche de filouterie dans certains procédés marketing au pays. Je demande à Orange Cameroun de payer une somme conséquente à Reniss et à l’auteur compositeur Jovi. Orange en sortira grandi. Orange mettra en avant sa capacité à respecter la créativité et l’esprit d’initiative des jeunes camerounais.  Je demande à Orange Cameroun de faire preuve d’humilité et de reconnaitre que « dans la sauce » est inspiré de la chanson de Reniss. Orange verra ainsi que son capital sympathie grandira auprès des jeunes à qui cette marque offre les services de téléphonie et d’Internet. Je soutiens Jovi dans sa démarche, et s’il n’est pas écouté, ne soyez pas surpris qu’un jour ce soit Orange qui soit « dans la sauce ».

 


Je suis camerounais, et je suis… indomptable

Oui, je suis camerounais. Sachez-le ! Retenez-le ! Etre camerounais n’est pas être un laquais. Etre camerounais n’est pas être un esclave. Etre camerounais n’est pas être à la merci des petites gens et des simples d’esprit. Etre camerounais ce n’est pas une simple affaire. Etre camerounais c’est le refus de l’imposture. Oui, je suis un camerounais, un vrai.

Je suis camerounais, oui, chez moi, on a l’esprit de la gagne, la grinta, le hemle, la foi qui soulève les montagnes.

Je suis camerounais, et chez moi, cette Afrique miniaturisée, rien ne nous freine, surtout pas nos routes scabreuses, nos procédures administratives interminables, nos contradictions, nos improvisations toujours surprenantes.

Je suis camerounais et chez moi, on surmonte l’insurmontable. On a surmonté les indépendances ensanglantées, les mouvements de démocraties violents, les attaques de Boko Haram, les catastrophes de transport comme le train d’Eséka, ou encore la crise anglophone de Bamenda, Kumba et Buéa. La fille camerounaise reste authentique qu’elle soit à Paris ou à Londres.

Je suis camerounais, et personne ne me marche dessus. Non, personne ! Surtout pas un complexé qui se la pète derrière son bureau et qui pense qu’il peut manipuler des africains à sa guise. Non, les camerounais ne sont pas des béni oui-oui. Les camerounais ne courbent pas l’échine devant l’imposture et devant la bêtise. Les camerounais ne cèdent pas au chantage, et les camerounais ne seront jamais comme les autres francophones… Non, les camerounais ont de la personnalité, et c’est pour cette raison que le reste de l’Afrique jalouse et envie les camerounais. Les camerounais ne doivent rien à personne qu’à eux-mêmes. Les camerounais sont champions du monde de la notoriété : Manu Dibango, PatricK Mboma, Samuel Eto’o, Richard Bona, Roger Milla, Yannick Noah, etc.

Yannick Noah aux obsèques de son père Zacharie

Les camerounais ne se laissent pas faire. Ils ont le fighting spirit, ils ont l’âme de conquérants, et jamais ils ne se laissent abuser ni désabuser par des autocrates dont le seul mérite est de croire qu’ils ont un pouvoir décisionnel sur quelques projets.

Non, je suis camerounais et je ne suis pas un lèche-cul. Je suis camerounais et je sais que je ne dois déférence et révérence qu’à celui en qui j’ai la vie, le mouvement et l’être. Je ne dois rien à personne si ce n’est à La Divine Providence qui m’a fait naître ici, au berceau de mes ancêtres.

Je suis camerounais et je sais qu’aucune tentative de déstabiliser mon pays ne marchera. Que ce soit à travers les réseaux sociaux, les blogs, les sites de propagande et les médias internationaux, non, vous ne réussirez jamais à déstabiliser le Cameroun. Malgré ces journalistes français qui étaient clairement pro-sénégalais, pro-burkinabé et pro-ivoiriens pendant la Coupe d’Afrique des Nations Gabon 2017. Oui, ils ne voulaient pas du Cameroun comme vainqueur, mais le Cameroun a vaincu.

Je suis camerounais et je ne suis ni anglophone, ni francophone. Je ne suis pas affidé de la colonisation, ni de l’esclavage. Je suis l’enfant d’un peuple libre, sur une terre riche, dans une Nation de Soleil, de Paix, de Bonne Volonté. Les étoiles sont alignées sur le Cameroun et ce processus est irréversible.

Oui, je suis camerounais et même dans les moments sont difficiles, je deviens champion comme les Lions Indomptables. Je suis camerounais et je sais que l’union fait la force. Je suis camerounais et je dirai comme le président Paul Biya :

«Que vous soyez du Nord ou du Sud, de l’Est ou de l’Ouest, vous êtes d’abord et avant tout des Camerounais. Que vous vous appeliez MOUKANDJO, ONDOA, NGADEU, ABOUBAKAR, FAI, BASSOGOG ou NDIP TAMBE, vous êtes d’abord et avant tout des Camerounais. Des Camerounais qui aiment leur pays et sont prêts à tous les sacrifices pour porter haut ses couleurs ».

S’adressant ainsi aux Lions Indomptables à l’occasion de la réception offerte au Palais de l’Unité le 8 Février 2017, le Président Biya a simplement rappelé que nous sommes une Nation Unie, Unique, Unitaire. Car, ajoute-t-il,

  Ce parcours exceptionnel, ces belles victoires, vous n’avez pu les obtenir que parce que vous êtes restés unis, soudés, solidaires, courageux, généreux et déterminés ! ».  

Oui je me reconnais en ces Lions Indomptables. J’ai grandi à Bamenda, je suis originaire de Douala, et je suis installé à Yaoundé. Mes enfants ont du sang Bamiléké, Kribien, Moudang, Akonolinga, Yambassa, Banen, et Bassa. Je suis donc  le Cameroun.

Oui, je suis camerounais et fier de l’être. Je suis camerounais et fier de porter mon passeport vert. Je suis camerounais et heureux de traverser le poste de police de l’aéroport d’Istanbul et d’entendre le policier me dire : « Cameroon ? Samuel Eto’o ? Aboubakar Vincent ? » Trois simples interrogations qui m’ont servi de laisser-passer. Oui, « rien ne pourra arrêter le Cameroun » comme l’a dit Paul Biya. Du coup, rien ne m’arrêtera. N’en déplaise à ceux qui n’aiment pas entendre la vérité de la bouche du nègre que je suis. Ceux qui ont encore la nostalgie de la colonisation et des travaux forcés. Ceux qui ont du mal à saisir pourquoi les camerounais sont bons en musique, en sport, en politique, en économie, en sciences, en diplomatie, et… comme blogueurs. Oui, je suis camerounais, et j’aime ce beau pays. Un pays qui défie tous les pronostics, toutes les prédictions, toutes les affabulations.

Faites donc attention désormais lorsque vous aurez affaire à un camerounais. Derrière le sourire de chaque camerounais, se cache aussi la colère d’un lion. Derrière l’humilité de chaque camerounais, se cache la force du sang royal qui le caractérise. Derrière l’apparente stupidité de chaque camerounais, se cache la subtile moquerie de ceux qui sont en face de lui. Car, les camerounais sont le peuple béni, la vraie Egypte, comme l’a compris mon ami Eric Bek’s.

Mon drapeau est vert-rouge-jaune. Ce drapeau porté par X MALEYA dans ses concerts. Porté par nos Lions Indomptables, porté par ceux qui ont du sang camerounais partout dans le monde. Ce drapeau si sacré, si transcendant, si exaltant. C’est ce qui explique pourquoi les Lions Indomptables sont tout sourire en prenant des selfies avec leur Première Dame. C’est ce qui caractérise la joie de vivre du Cameroun.

Oui, au Cameroun, on a la joie de vivre, on s’engueule aujourd’hui et le lendemain on partage un repas. Au Cameroun, on ne retire pas quelqu’un de sa liste d’amis Facebook parce que cette personne t’a balancé une vérité indigeste. Au Cameroun, on insulte notre Chef de l’État, mais on l’applaudit dès qu’on le voit. Au Cameroun, on dit la vérité en face et le lendemain, on sait s’excuser et demander pardon. Au Cameroun, il n’y aura jamais de radio mille collines, de discours haineux ou de paroles séparatistes.

C’est ce qui explique pourquoi les rues étaient pleines au soir du 5 Février 2017 lors de la 5ème étoile du Cameroun comme champion d’Afrique de Football. Oui, anglophones et francophones étaient unis. Musulmans et Chrétiens étaient unis. Le Cameroun résonnait au rythme des casseroles, symboles d’une jeunesse qui croit en ses couleurs, même si elle s’exaspère souvent devant les ratés de ses gouvernants. Mais au Cameroun, on sait bien faire la part des choses. On connait la limite entre critiquer les limites de notre système et trahir notre drapeau. Non, c’est vrai,  il existe quelques camerounais prostitués, à la solde des manipulateurs internationaux. Oui, il existe des pseudo-camerounais prêts à tout pour un passeport occidental, au point de renier leur mère. Mais, heureusement, la majorité des camerounais connaissent ce commandement biblique :

 Tu honoreras ton père et ta mère ».

Mon drapeau est vert-rouge-jaune. C’est le plus beau drapeau du monde. Il porte les couleurs de 250 ethnies, d’une Afrique plurielle, de climats divers, de terres diversifiées, de sites touristiques inédits, de reliefs envoûtants, des collines mystiques et le char des dieux que le monde nous envie.

Mon pays est la seule terre que tous les explorateurs (hollandais, portugais) et toutes les nations impérialistes (France, Angleterre, Allemagne) ont voulu exploiter et contrôler. Mon pays porte la marque indélébile d’une terre de spiritualités, là où les divinités se mettent d’accord pour donner à ses enfants, la clairvoyance et la clair-audience de la soucoupe du monde invisible.  

Alors, ni le racisme, ni les discriminations, ni les xénophobies ne pourront freiner un camerounais. Rien, ni personne.

Je suis camerounais, et je suis…indomptable.


Je veux que l’enfant de New-Bell soit comme l’enfant de Bonapriso.

Deux phrases fortes de cet ancien câblodistributeur devenu propriétaire d’un groupe de presse (TV+, Free Africa, Sweet FM et Canal 2 International). Emmanuel Chatue reçoit la presse chez lui un dimanche après-midi dans sa résidence privée située à Bandjoun, sa ville d’origine. Au menu, le nouvel Ambassadeur de Bonne Volonté de l’Unicef a le sens de la formule : « Je veux que l’enfant de New-Bell soit comme l’enfant de Bonapriso. Je veux que l’enfant de Mokolo soit comme l’enfant de Bastos ».

Emmanuel Chatue, Ambassadeur de Bonne Volonté de l’Unicef

Pourquoi met-il en avant cette dualité perpétuelle entre les quartiers pauvres et les quartiers riches du Cameroun ? C’est que, on a toujours su qu’il existe une différence entre les enfants de familles aisées et ceux des familles défavorisées. Emmanuel Chatue raconte qu’il connait les deux situations. Lui riche aujourd’hui, pauvre d’hier. « Quand j’étais enfant, j’ai marché des kilomètres comme les enfants que vous avez vu ». Il parle ainsi des enfants rencontrés dans les villages de l’arrondissement de Bandjoun, département du Koung-Khi, région de l’Ouest.  A Sento, Djumgo, et Famla 2 entre-autres, le nouvel ambassadeur était en compagnie de Madame Félicité Tchinbindat, Représentante de l’Unicef au Cameroun.

Félicité Tchibindat et Emmanuel Chatue

Avec elle, et accompagnés de Madame Le Préfet du département, Antoinette Zongo et ses différents sous-préfets, ils ont supervisé les premières journées locales de vaccination contre la poliomyélite dans la localité. En effet, dans ce district de santé, bravant le relief accidenté par endroits, près de 18 000 enfants de 0 à 59 mois étaient visés par une nouvelle campagne de vaccination. La région de l’Ouest, bien que n’étant pas frontalière au Nigeria, a été prise en compte dans ces campagnes, suite à l’analyse du risque polio réalisé en Août 2016. Depuis que de nouveaux cas de polio ont été confirmés dans le Nigeria voisin, il existe des campagnes de riposte synchronisées dans tout le Bassin du Lac Tchad.

Au milieu, le Gouverneur de la région de l’Ouest.

Sur le terrain, nous rencontrons Douglas Dimefou, étudiant à l’IUT de Bandjoun et âgé de 18 ans. Depuis vendredi, il a quelque peu mis de côté ses cours de génie civil pour devenir agent vaccinateur. Sa zone se trouve entre Bafoussam et Bandjoun, pas loin des agences de voyage. « On a fait la formation jeudi, et vendredi, nous sommes allés dans les écoles ».

Ce samedi matin, il a déjà vacciné 19 enfants. Il s’agit des enfants manqués la veille. Parce que dit-il, « le vaccin est très important et la surdose ne porte pas de risque ». Ce message semble banal, mais pour certaines familles, les vaccins à répétition peuvent occasionner des effets secondaires. Non, assure Madame Tchibindat, « Si ces vaccins causaient des effets secondaires, il  y a longtemps qu’on aurait repéré des cas ». La surdose renforce au contraire la prévention collective. Car il s’agit de mettre fin à la circulation du polio-virus sauvage.

Madame Le Préfet du Koung-Khi

Du coup, l’Unicef en appelle à l’engagement des autorités administratives, traditionnelles et religieuses pour poursuivre la sensibilisation auprès des ménages. Le Gouverneur de la région de l’Ouest, Augustine AWA FONKA  a lui-même demandé que la journée de vendredi cible prioritairement les écoles maternelles, là où se trouvent 30% des enfants ciblés. Injonction reprise sur le terrain par Madame le Préfet du Koung Khi, Antoinette Zongo, qui donne le ton à la sortie de l’église ce dimanche matin. Le Centre de Santé de la mission catholique de Sento n’est d’ailleurs pas loin du lieu du culte, ce qui facilitera la vaccination. Au lieu-dit Famla 2, le vaccinateur annonce déjà 75 enfants vaccinés sur son territoire grâce à la stratégie du porte à porte des mobilisateurs.

Blaise Pouoge

Attentif, curieux, impliqué, le nouvel ambassadeur de l’Unicef, Emmanuel Chatue assiste à tout cela avec une pointe d’émotion. Le fils du coin, n’est pas si étranger que cela aux problématiques de santé et de l’enfance en général. Il a déjà à son actif la rénovation de l’hôpital de district de Bandjoun, et la scolarisation des enfants mineurs incarcérés dans la prison de New-Bell à Douala. 

Conférence de presse

On comprend dès lors son allusion à ce quartier :  « Je voudrais que l’enfant de New-Bell soit comme l’enfant de Bonapriso ». New-Bell où se trouve la prison de Douala, et Bonapriso où il avait installé le siège de sa télévision, Canal 2. Emmanuel Chatue  promet d’utiliser sa casquette d’Ambassadeur désormais pour influencer les décideurs et leaders de Bandjoun, mais il n’oublie pas qu’avant tout, son rôle est d’aider à l’équité et à la protection de tous les enfants du Cameroun.


Au Cameroun, je préfère Kabagondo à Ekotike

Vraiment, il ne me fait pas du tout bander.

Qui ça ?

Mais lui.

Qui ça, lui ?

Lui, celui que vous appelez MOPAO, Koffi machin truc.

Il t’a fait quoi ?

Il ne m’a rien fait. Mais il ne me fait pas bander.

C’est ton problème.

Non, justement, ce n’est pas mon problème.  Je vois de ci de là, des gens qui font des selfies qui sont selfish. Ils appellent ça Ekotiké. On l’annonce au Cameroun, et personne ne respire plus. Même des personnes bien pensantes et normalement constituées se sont livrées à ce jeu. D’accord, Koffi Olomidé est une star africaine. Personne ne mettra en doute son aura et ses succès discographiques, mais…

Quoi, mais ?

Mais Koffi Olomidé ce n’est pas au Cameroun qu’on va l’aduler autant quand même. Pas qu’au Cameroun on n’aime pas les artistes congolais, bien au contraire, mais le Congo musical qui me fait bander c’est Fredy Massamba, feux Papa Wemba et Tabuley Rochereau, ensuite, Lokua Kanza et Fally Ipupa.

Fally Ipupa ? Mais c’est un fils de Koffi Olomidé.

Oui je sais, mais j’aime Fally. Parce que Fally a un côté fin que Koffi n’a pas ou n’a plus. Tiens, Fally ne tabasse pas ses danseuses par exemple.

Ah ! Il me semble que Koffi s’est excusé pour cet épisode non ?

Oui, il s’est excusé, mais il s’est excusé devant nous. Ce n’est pas moi dont le derrière a été botté. Et puis, vraiment Koffi devrait regarder le clip de Franko, c’est une belle leçon de vie.

Oui, la femme n’est pas un tam tam (Faut pas taper sur Madame). Franko est un artiste camerounais qui vient d’obtenir le disque d’or 2016 en France. C’est avec lui que je voudrais faire des selfies en ce moment, pas avec Koffi.

Extrait du clip « Faut pas taper sur madame »

Mais, Koffi t’a fait quoi au juste ?

Il ne m’a rien fait je te dis, mais je préfère écouter Tao et Roger du groupe X Maléya.

Extrait du clip « Ossoukoma » de Tao et Roger

Pourquoi ?

Pour les couleurs vives de cette chanson (Ossoukoma), pour la qualité du clip, pour les sonorités qui s’y dégagent, pour le mariage entre le Nord et le Sud du Cameroun, et c’est avec eux je voudrais faire des Ekotiké.

Toi alors…

Moi alors, quoi ? Comment peut-on inonder les réseaux sociaux camerounais avec Koffi Olomidé alors que Tenor casse la baraque ? Le petit est devenu le roi de la musique urbaine au Cameroun.

C’est lui qui me rappelle que « les bons gars sont rares comme les filles en Kaba Ngondo ». Oui, on en a marre de ces filles dénudées, de ces collants sans caleçon. On en a marre de ces filles qui mettent en avant leur corps et non leur cœur. Ces filles qui ne portent plus le Kaba Ngondo, notre pagne féminin national, là où la dignité et l’authenticité africaines se dessinent. Là où la femme est respectée, parce que le Kaba Ngondo fait d’elle une véritable reine. C’est de cela que Tenor parle. L’un des rares jeunes artistes camerounais qui assume son accent local, qui nous sert un Bikutsi rappologique, bref, qui me fait…bander.

Oui, je préfère « Kabagondo » à « Ekotike ». Désormais, jeunes filles, quand vous vous placerez devant moi, je vous veux en Kaba Ngondo. Mini jupes, taille basse, dos nu et autres, c’est fini ! On respecte nos valeurs ancestrales. Oui, le Kaba Ngondo est sexy, il est beau, il est plus attirant que vos plastiques et vos paillettes. Kaba Ngongo, j’ai dit.