Pleine lune à la Cathédrale de Chartres
En 1854, Monseigneur Pie déclarait : « J’ose le prédire, Chartres redeviendra plus que jamais le centre de la dévotion à Marie en Occident, et on y affluera comme autre fois de tous les points du monde ». Il avait raison. Moi aussi j’étais à Chartres. J’y ai vécu ma propre guérison.
Une cathédrale millénaire. Plusieurs fois détruite, plusieurs fois conquise, plusieurs fois reconstruite. J’y arrive un soir de pleine lune en ce décembre 2016. Elle se perche majestueusement au milieu de la ville de Chartres. Autour d’elle, se trouve le quartier administratif, mais également des boutiques souvenirs, des cafés, et des restaurants, pour rappeler la couleur touristique et culturelle de la ville.
En 1898, le romancier Joris-Karl Huysmans publiait « La Cathédrale », pour magnifier cet endroit. C’est vrai que personne ne peut venir ici et rester indifférent. Henri IV par exemple, fut sacré et couronné roi de France dans cette cathédrale, le 25 février 1594. C’est d’abord la porte de l’officialité qui me parle. Elle interpelle en moi tout ce qui a pu se faire ici comme rituels et comme cérémonies.
Ensuite les rues nous plongent dans une architecture qui ne date pas d’aujourd’hui, mais qui rappelle aux contemporains que les gens « avaient plus de cœur avant » comme le dit tonton Samuel à côté de moi.
Plusieurs personnes avant moi ont confié leurs vies, leurs enfants, leurs problèmes à Notre Dame du Pilier. Parmi eux, les parents de Sainte Thérèse de Lisieux, qui avaient confié leur enfant à la Vierge ici dans ce temple. Son père, Louis Martin, rend hommage à Chartres, le 27 mai 1873 pour la guérison de Thérèse, née en Janvier. Je ne peux m’empêcher de penser fortement à mon fils de 4 ans, né en Janvier également et habitué aux hôpitaux. C’est pour lui principalement que je suis venu dans cette cathédrale. Je suis obligé de réveiller ma foi. Et je décide de consacrer cet enfant à Notre Dame du Pilier. A genoux, comme le faisaient les enfants autrefois qui venaient chanter ici le Salve Regina en période de calamités. Aujourd’hui, Notre Dame écoute les pleurs et les souffrances des enfants du monde entier. J’ai allumé une bougie et j’ai imploré la guérison de mon fils.
Comme une étrange sensation, j’ai obtenu immédiatement la réponse à cette prière. Mais au-delà de mon fils, j’ai eu bien l’impression que c’était ma propre guérison que je venais chercher ici. La paix intérieure qui m’a subitement habitée relevait du miracle. C’était donc important de venir ici. Je dirais comme Francisco ARAYA : « La rencontre physique avec la cathédrale de Chartres me semble une expérience unique et irremplaçable ». Je dirais comme Véronique Bigo : « Mes ailes pour la cathédrale de Chartres saluent les anges, archanges et chérubins qui peuplent l’univers sacré de la religion ». Je dirais comme Béatrice Casadesus qu’il s’agit d’une « fontaine miraculeuse ». Je dirais comme Philippe Demontaut : « Mon émotion a sans doute été provoquée par la beauté du lieu mais aussi par l’incroyable lumière qui y régnait ». Tous ces artistes (photographe, peintre, sculpteurs et créateurs artistiques) disent en peu de mots, ce qu’est la voie et même la voix subtiles de cette cathédrale de Chartres.
C’était important de venir ici.
C’était important de rencontrer Isis (Marie) dans ce lieu chargé d’histoire.
C’était gratifiant de venir là où les rois de France étaient consacrés.
C’était important de venir dans ce haut lieu mystique (catholique et maçonnique).
C’était fondamental de venir prier ici, au pied de Notre Dame du Pilier, Notre Dame de Chartres.
C’était important de venir ici, là où le culte d’Isis se réconcilie avec toute la magie chrétienne. Là où tous les enfants du monde retrouvent la guérison. Là où la religion prend tout son sens. Là où Noël résonne avec des vrais ânes et des vrais moutons venus de Jérusalem. C’était primordial de venir ici, unique lieu au monde où la lune se pose sur la cathédrale. Un soir de pleine lune qui nous guérit de cette difficile année 2016.
Je remercie beaucoup mon oncle (tonton Samuel) et ma tante (tata Hildegarde) grâce à qui ce pèlerinage à Chartres a été rendu possible. Ces deux êtres merveilleux et mes magnifiques cousins m’ont apporté la chaleur que seule l’hospitalité africaine peut offrir. La disponibilité de mon oncle a été tellement forte qu’il a pris le temps, avec des journées épuisantes de travail, de me permettre dans cette région Centre de la France, de vivre les lumières éternelles d’une ville millénaire.
C’était un jour miracle, jour cénacle, jour tabernacle.