DANIA EBONGUE

Les anges s’appellent Torpédo et Madeleine

C’est une belle histoire, comme un conte de fée dont la scène se déroule dans une nuit parisienne mais paisible, subtilement agitée par ces populations qui se cherchent et qui espèrent un brin d’espoir.

Madeleine Autet, sourire implacable
Madeleine Autet, sourire implacable

Gare du Nord, il est 21 heures. J’ai rendez-vous avec Madeleine Autet. Cette organisatrice d’événements culturels tient à ce que je sois à l’heure à son rendez-vous. Alors, le téléphone crépite depuis plusieurs minutes pour que la nuit soit exactement comme souhaitée.

Ça y est ! Je l’ai retrouvée. Il faut se dépêcher, car on va retrouver notre hôte du jour. Un autre puissant de l’industrie culturelle franco-camerounaise. Pendant qu’elle actionne son GPS pour retrouver l’adresse du rendez-vous, voilà un homme grand comme les Sao qui clame : « Aidez-moi s’il vous plait, je suis un malvoyant ». Madeleine s’approche de lui, et lui tient la main affectueusement. Je suis impressionné, non pas par cet élan de solidarité, mais davantage par ce qui va suivre.

 

  • Que puis-je faire pour vous Monsieur ? Lui demande Madeleine
  • Je voudrais retrouver le bus qui va chez moi ?
  • Et c’est où chez vous ?
  • Arcueil

Madeleine hésite. Il est vrai qu’arriver à Arcueil à partir de la Gare du Nord, c’est un peu le parcours du combattant à partir des lignes de bus. Alors, elle sort son portable.

  • Ecoutez, monsieur, je vais vous appeler un taxi.
  • C’est très gentil à vous. Répond le malvoyant.
  • Sans problème.
  • Mais dites-moi, ça coûte cher, un taxi.
  • Ne vous en faites pas, je vais tout régler.

Dès cet instant, le malvoyant se confond en remerciements. Jamais, dit-il, il n’avait bénéficié de tant de générosité. Presque en larmes, il raconte son histoire.

  • Je m’appelle Abou Sy. Je suis d’origine sénégalaise. Cela fait 30 ans que je vis en France. Mon grand père a été tirailleur pour la France. Vous savez, le Sénégal est une grande Nation. On a des agrégés de grammaire, des grands politiciens, de grands sportifs. Merci encore madame, vous venez d’aider un sénégalais.

Un peu surpris par ce commentaire décalé de notre malvoyant, c’est surtout l’attitude digne et silencieuse de Madeleine qui me fera réfléchir. C’est vrai qu’on a des idées arrêtées sur ces mbenguistes froids, sans cœur et un peu trop souvent prétentieux. Mais celle que je vois ce soir, possède un grand cœur. Elle aide un inconnu, lui appelle un taxi et lui tient la main jusqu’à l’arrivée de celui-ci.

Bertrand Torpédo: Faire rire est un art
Bertrand Torpédo: Faire rire est un art

Quelques minutes plus tard, nous sommes au 9ème arrondissement. Notre hôte du jour nous y attend. C’est Monsieur Torpédo en personne. Au Cameroun, tout le monde le connait désormais comme producteur des spectacles de X Maléya, Charlotte Dipanda, San Fan Thomas et d’autres. Beaucoup ignorent sans doute que Torpédo est connu au plan mondial, jusqu’en Asie. Mais ce sont son humour et son humeur qui feront de lui un être à part.

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Entre me faire découvrir les recettes incroyables du « Braisenville », Bertrand Torpédo s’avère être un être attachant, intelligent, et…humble. Il est impossible pour moi de m’imaginer combien les gens du Cameroun, ne peuvent pas tirer expérience d’une si belle grandeur d’âme. On est donc à table. Bertrand me fait déguster un menu atypique : Du thon cru au citron (qui avait du mal à passer, je l’avoue), mais également  une assiette de légumes grillés, un Ceviche de Bonite, et ce bœuf saignant à déguster avec des patates impressionnantes.

14518226_1227173190668214_691652340_nQue dire de ce vin qui viendra tout arroser, dans une ambiance incroyable. Madeleine rit aux éclats. Toutes les blagues de Bertrand facilitent la digestion. Un coup d’œil sur son téléphone et la voilà qui s’exclame : «  Ca y est ! Il est arrivé ». Mais qui donc est arrivé ? Madeleine me répond que le sénégalais malvoyant Abou Sy est arrivé à bon port. Son application lui permet de le savoir. Cette belle nouvelle la replongera dans des rires interminables. Pourtant, on parlait affaire dans cette soirée très gastronomique.

14483404_1227173574001509_21082787_nAu-delà pourtant, j’ai rencontré deux individus qui incarnent le Cameroun qui gagne. J’ai rencontré deux êtres qui ont du cœur et qui sont loin des polémiques parisiennes vaseuses et vaniteuses. J’ai rencontré deux passionnés de culture, qui aiment profondément le Cameroun bien que vivant en France. J’ai rencontré Madeleine et Torpédo dans une nuit parisienne dont l’éclat était forcément le leur. J’ai surtout écouté deux grandes âmes, deux êtres généreux qui peuvent aider un inconnu ou ouvrir leur cœur, simplement parce qu’il est grand. Il est 1h du matin, il faut repartir. Le vin m’a un peu secoué, c’était le plus cher du restaurant, mais Torpédo voulait à tout prix me faire plaisir. Pendant ce temps, Madeleine manipule encore son téléphone.

  • Attends DANIA, je t’appelle un taxi.

Décidément, Madeleine !

A peine foulé ma chambre d’hôtel, elle m’écrit : «  On vient de me signaler que tu es bien arrivé. Je peux dormir tranquille ».

Ai-je rencontré des êtres humains ou des anges ce soir ?


Toujours Rfidèle et Mondoblogueur

Tiens, j’aperçois le grand studio de Radio France Internationale. Simon Decreuze me fait visiter. Qui vois-je ? Claudy Siar en direct de « Couleurs Tropicales ». Me voici donc dans les locaux de Radio France Internationale.

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« Dania, prends le métro, Ligne 5 ou Ligne 4 » me dit Simon (Decreuze) au téléphone. Le réalisateur du magazine « Atelier des Médias » s’étonne de mon insistance à demander plutôt la ligne de bus. Finalement, c’est le 126 qu’il me recommande. En arrivant à Issy-Val de Seine, il suffit de traverser la route pour arriver au nouvel immeuble de France Médias Monde (RFI, France 24, Monte Carlo Doualiya). Immeuble majestueux situé dans le département des Hauts-de-Seine, juste à côté de la gare ferroviaire. N’entre pas ici qui veut. C’est Simon lui-même qui descend me chercher. Pendant qu’il active son badge de sécurité, moi je dois entrer par une porte. « C’est mon invité » dit-il au vigile qui s’empresse de m’ouvrir les portes de ce paradis audiovisuel.

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Paradis audiovisuel, sur plusieurs étages. Et là, on prend l’ascenseur. Chaque émission, chaque rédaction, chaque langue a son compartiment. Les studios de RFI peuvent donner le tournis à nos techniciens ici. L’équipement de RFI donne envie de squatter là et de se dire comme dans les années 1990 : « RFI, la Radio du Monde, ça change du monde de la radio ». Un tel slogan est éternel. Je me demande d’ailleurs pourquoi ils l’ont changé. Tout est beau ici, la preuve, même l’émission «  Radio Foot Internationale » donne envie de rester sur place. Ils font de la vraie radio, pardi ! Simon me guette, amusé. Il n’ose pas me demander à quoi ressemblent nos studios radio au Cameroun. Au fond, il connait la réponse, du coup, il n’insistera pas. Mais pendant qu’on y est, où sont les équipes qui animent l’Atelier des Médias et Mondoblog ? J’aperçois Julien Le Bot, celui qui a présenté l’émission tout au long du mois de Septembre, en l’absence de Ziad Maalouf. Tiens, je l’ai appelé il y a deux jours. Il me propose de passer le voir au Nord de Paris avant qu’il ne se rende en Normandie. C’est cuit pour cette fois Ziad, on se verra au prochain séjour. Toutefois, si vous avez la chance de tomber sur sa messagerie, vous auriez la tendre impression que Ziad est en train d’introduire une nouvelle édition de l’Atelier des Médias. Où est Manon Mella ? Tiens, elle a publié sur son Facebook qu’elle est en déplacement à Nantes. Et mon Panda René Jackson alors ? Il dit qu’il ne viendra à RFI que demain. Bon, René est un peu comme ça hein, même au Cameroun, c’était déjà un bon petit français un peu distant et froid. On l’aime comme ça. Passons !

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J’arrive donc au bureau de ces génies qui font la toile de RFI (Mondoblog et Atelier des Médias). Mathias Virilli et Camille Deloche sont d’un délice relationnel. Rien à voir avec cet étrange monsieur qui a failli m’envoyer une belle droite dans le bus, juste parce que j’ai osé lui demander de reculer un peu son caniche qui devenait un peu agaçant. Il m’a lancé un regard qui semblait dire : « C’est la France ici. On l’aime ou on la quitte ».

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Bref, revenons, à des gens plus sympas. Mathias, Camille et Julien en l’occurrence. Ici, tout le monde s’aime. La bise est de mise, même entre hommes. C’est la fraternité de Mondoblog. Déjà, lorsque Ziad me parle au téléphone, il termine toujours par cet élégant « Je t’embrasse ». Oui, il y a de l’amour dans cet atelier de fabrication des billets, des podcasts et des chroniques qui viennent du monde entier. Camille doit se taper tous nos billets, les lire et les relire. Elle m’étonne même en me rappelant qu’elle a adoré un de mes derniers billets : Bande de moutons. Lorsque Simon insiste pour comprendre pourquoi je refuse de prendre le métro,  avant même de terminer mes explications, Camille sait déjà ce que je vais répondre. Elle a évidemment la réponse dans mon billet : Pourquoi j’aime les jeux olympiques.  Oui, elle raconte à Simon que mes problèmes cardio-vasculaires ne me permettent pas de supporter les hauteurs des escalators,  les escaliers trop longs des gares et des aéroports. Bref, de supporter ce rythme infernal des transports parisiens. Camille connait aussi bien la vie de 700 blogueurs francophones sans même sourciller ? Il faut croire que ce n’est pas évident hein, de parcourir toutes ces élucubrations quotidiennes. Je m’incline !

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Bon, allons faire un tour au grand studio Afrique. C’est l’heure de « Couleurs Tropicales » de Claudy Siar. Dans le conducteur de son émission, la chanson 5 est celle de Charlotte Dipanda. Je ne peux m’empêcher de sourire, car elle alimente la polémique en ce moment au pays en raison de sa participation plutôt désastreuse à l’hymne de la CAN 2016 de Football Féminin. Une chanson « exécrable » selon les dires des internautes plutôt déçus par la performance de la diva camerounaise.

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En tout cas, fidèle à lui-même, Claudy Siar sait glorifier même l’artiste le plus insignifiant du monde et en faire une icône en une seule phrase radiophonique. Il est fort ce Claudy, mais je dois quitter le studio. Mon guide Simon s’empresse de partir. Il doit rencontrer Philippe Couve (fondateur de Mondoblog) quelque part vers Porte d’Orléans. C’est drôle hein, voilà Simon obligé de prendre le bus 126 car on va dans la même direction. « J’aime les plans improvisés Dania. Tu ne veux pas qu’on s’arrête prendre une bière ? » Me demande Simon. Non, malheureusement, je dois repartir sur d’autres urgences parisiennes. Ce n’est que partie remise, de toute façon, puisque entre mondoblogueurs et Rfidèles, on se reverra bientôt, très bientôt.

Je vous embrasse.


Quel genre de mère es-tu ?

Quelle mère es-tu ? Une simple génitrice ? Un simple mammifère qui se reproduit comme tous ses cousins animaux ? Quel genre de mère es-tu ? Pourquoi nos mamans sont-elles si matérialistes ? Si calculatrices ? Si manipulatrices ? Derrière les filles que nous avons en Afrique aujourd’hui, se cache malheureusement le mauvais formatage de leurs mères.

Femme Indigne

Qui est cette mère, cette mère que tu prétends être, assise sur son canapé et regardant « Secret Story » et « Novelas Tv » à côté de son bambin de 3 ans ? Franchement, que veux-tu qu’il assimile ? Quelles expressions souhaites-tu qu’il retienne ? Est-ce l’argot ou le français des marécages qu’on parle dans ces télé-réalités ?  Evidemment tu l’ignorais n’est-ce pas ? Tu ignorais que ce langage est celui des ghettos français. Non, tu l’ignorais parce que d’après toi, quand un français parle, c’est-à-dire qu’il parle forcement bien. Quel genre de mère es-tu ? Pourquoi ne pas suggérer à ton fils de vivre son âge simplement ? Pourquoi ne pas lui offrir un « Journal de Mickey », une bande dessinée, un jeu de coloriage ou lui permettre de visionner des dessins animés ? Non, toi, tu regardes des individus qui s’enferment dans un loft, se querellent, s’amourachent, s’insultent et se pavanent, et tout ceci devant ton regard fasciné et celui de ton fils, et tu n’es pas gênée ? Tu t’attends à quoi dans son adolescence ? Tu t’attends à quoi lorsqu’il devra te répondre demain ?

Qui est cette mère, cette mère que tu prétends être, insultant ta fille parce qu’elle n’a pas su trouver le « gars idéal » à tes yeux. Tu aurais voulu un mec plein aux as, celui qui viendrait résoudre tes problèmes. Alors, ta fille est devenue ton espoir de rattraper tes multiples erreurs et tes mauvais choix. Tu as donc quatre filles. Chacune d’elle a cru devoir se faire enceinter avant l’âge de 20 ans. Evidemment, le cycle de la pauvreté est ainsi perpétré. Voilà pourquoi le premier individu qui se présente devant toi et qui demande la main de ta fille est presque le messie. Tu espères secrètement qu’il va te débarrasser de ce colis devenu encombrant que sont tes filles et les nombreux petits fils qui peuplent ta cour. Quel genre de mère es-tu alors ? T’es-tu au moins posé la question de savoir qu’est-ce qui n’a pas marché dans ton éducation pour que toutes tes filles soient aussi égarées ?

Qui est cette mère, cette mère que tu prétends être, aujourd’hui tu pleures parce que ton fils est un « vaurien ». Souviens-toi lorsqu’il était enfant. A chaque fois qu’il escaladait les murs de son lycée pour sécher les cours, n’est-ce pas toi qui le camouflais ? A chaque fois qu’on le renvoyait d’un établissement scolaire, n’est-ce pas toi qui courais lui en trouver un nouveau ? A chaque fois qu’il manquait son admission en classe supérieure, n’est-ce pas toi qui forçais qu’on le mette en classe supérieure ? Simplement parce que tu avais plus le souci du paraître que du réel. Tu ne voulais pas que tes amies, sœurs et copines constatent que ton fils est un sacré cancre. Mais tu sais, la vérité finit toujours par nous rattraper. Le voilà aujourd’hui, ton fiston chéri, sans diplôme, sans travail, sans perspective, et qui vit chez toi, à l’âge de 32 ans.

Qui est cette mère, cette mère que tu prétends être, qui a accepté que son fils devienne une « prostituée » le laissant traîner à la merci de cet investisseur riche, mais qui use et abuse de son anus. Oui, c’est succulent lorsque les « Western Union » et les « Money Gram » circulent. C’est succulent lorsqu’il t’achète une voiture, et lorsqu’il vient se pavaner au Cameroun. Tu proclames à haute voix : «  C’est mon fils, il travaille dur à l’étranger ». Oui, il travaille dur n’est-ce pas ? Vraiment dur. Passons.

Qui est cette mère, cette mère que tu prétends être, et qui accepte que son fils fasse la revue sur les enfants des autres. N’oublie pas chère maman, que l’amour d’un père et d’une mère, n’exclut pas l’amour d’autres pères et d’autres mères. Comment peux-tu accepter cela ? Tu acceptes le défilé des filles dans la chambre de ton fils, une fille le matin, une à midi, une à 16h, et une qui passe la nuit. C’est pour te convaincre de quoi ? Que ton fils est le plus beau ? Et après ?

Qui est cette mère, cette mère que tu prétends être, menteuse devant l’éternel ? Une mère qui, parce que tu ne t’es pas mariée, alors, tu es jalouse de ta fille qu’on vient de doter. Pour mieux la détruire, tu t’interfères dans son ménage, tu te mêles de sa relation avec ton beau-fils, et évidemment, tu n’es jamais objective. Tu encourages ta fille à sortir, à faire le tour des discothèques, pendant que ton beau-fils est sagement assis à la maison à l’attendre et à lui ouvrir les portes à 3h du matin. Quelle mère es-tu ? Diabolique ! Encourageant ta fille de 22 ans, à quitter son amoureux de 30 ans, au profit d’un papy sponsor de 65 ans ? Au nom de quoi ? L’argent ? Le même papy sponsor, tu le nargues en encourageant ta fille à le tromper chez toi avec un autre papy sponsor ? Mais que se passe-t-il dans ta tête ?  T’as oublié que les mêmes causes produisent les mêmes effets ? Ta fille a une fille et tu transmets à cette fille les mêmes valeurs que tu as reçues de ta mère et que tu as transmises à ta fille, afin que ta petite fille à son tour, les transmette à sa fille qui les répercutera à son tour aux filles de ses filles. Après cela, chère mère, permets-moi de te demander : Pourquoi accouches-tu ? Pourquoi accouches-tu si c’est pour compter uniquement sur l’argent de l’homme ? Pourquoi accouches-tu si tu attends tout de l’homme, y compris d’accompagner ton enfant à l’école ? Pourquoi accouches-tu si tu n’es pas capable d’éduquer ton enfant et de lui transmettre des valeurs ? Pourquoi accouches-tu finalement ? Quelle est la différence entre toi et les autres mammifères ?


Bande de moutons

Les suiveurs, les imitateurs, les modélistes, les followers, les vrais moutons quoi. L’autre jour, j’ai une amie qui m’a envoyé un message Facebook pour me démontrer à quel point elle est toujours complexée. Je suis partagé entre la pitié et l’envie de la soigner. Le problème est que c’est devenu la maladie de plusieurs jeunes camerounais.

Moutons

Tu as vu les gens aller à Alfresco pour manger une pizza, alors tu veux aussi aller manger une pizza là-bas ? Voilà comment la gente féminine d’un certain type et d’un certain niveau fonctionne. Il y’a dans la mentalité des jeunes -qui ont plus de 25 ans et qui ne sont plus des ados- des attitudes qui m’interloquent et m’insupportent.

Comment comprendre que tu aies Bac +5, belle, intelligente, mais que tu réfléchisse comme la fille qui n’a pas fait le CM2 ? Comment es tu toujours autant fascinée par des modes déclenchées par des personnes qui n’ont que pour valeur, les choses éphémères ? Un nouveau snack ouvre à Yaoundé, tu y coures. Les gens mangent des beignets à Tchop et Ya Mo, alors tu publies sur Facebook que tu as mangé des beignets là bas. Finalement, est-ce de la vantardise ou de la bêtise ?

Quelle est ta personnalité réelle quand tu es suiveur ? Quelle est ton identité lorsque ta façon de penser s’appuie sur la pensée des autres ? Quelle est ta personnalité lorsque la seule chose qui te motive c’est de suivre les suiveurs, les coureurs, les moutons ? Quel est ton vrai « moi » ?

Ton vrai « moi », c’est de renier qui tu es, d’avoir honte de tes parents, de leur reprocher de n’avoir pas volé dans les caisses de l’Etat comme les autres parents. Ton vrai « moi », c’est de t’en vouloir d’être née là-bas, chez eux, dans leur simplicité. Tu aurais voulu être la fille de… Tu aurais voulu mener une vie qui est celle de ces enfants-là, n’est-ce pas ? Mais dis-moi, tu gagnes combien ? Connais-tu la valeur de l’argent ? Pourtant, tu sais dire : « je ne mange pas ceci », « je ne m’habille pas comme cela ». Franchement, quelle est ta personnalité ? Il y ’a quand même un âge où on est réaliste dans la vie non ? Il y ’a un âge où on sait faire la différence entre les aspirations légitimes et les rêves d’adolescentes non ? Vraiment, Alice au pays des merveilles, reviens sur terre !

Voilà pourquoi tu es complexée devant les enfants dits « enfants de riches ». Voilà pourquoi tu es alors grave complexée devant ceux qui viennent de Mbengue. Là alors, tu te sens tellement petite que tu deviens comme une vraie balle de tennis devant eux.

Et toi, jeune frère, sors un peu de ton mirage là. Si tu penses que le Cameroun n’est pas assez bien pour toi, deviens alors Gondwanais. Au Gondwana, peut-être que tu aurais une lampe d’Aladin pour résoudre tes problèmes. Mais ici, on est dans la vraie vie Tara. Tu ne peux pas gagner 150.000 FCFA le mois et vivre comme un pacha qui gagne 500.000 FCFA. C’est pour cela que tu t’endettes pour vivre, c’est pour cela que tu empruntes pour te payer une voiture. C’est pour cela que tu vis sur Mars.

Mais au fait, tout cela c’est pour impressionner qui ? C’est justement pour emmener d’autres camerounaises et d’autres camerounais à se complexer davantage ? La simplicité vous a fait quoi dans ce pays ? N’aimez-vous pas Obama quand il descend lui-même faire ses courses dans un supermarché ? N’aimiez-vous pas Nelson Mandela lorsqu’il portait ses chemises africaines et non des costumes ? N’aimez-vous pas des gens accessibles, des gens ouverts, des gens dignes ?

Entendons-nous bien, une pizza, une virée, des habits chers, tout cela, c’est bien, et même très bien. Mais si tu recherches derrière tout cela, une gratification, une reconnaissance, un certain respect ou une pseudo-admiration des gens, tu es complexé (e). Tu es simplement quelqu ’un qui a perdu tous ses repères et qui semble ne plus retrouver son chemin. Il en va de même des gens qui sont des moutons dans les églises. Ils prient parce qu’ils ont vu les gens prier. Ils baptisent parce qu’ils ont vu les autres familles baptiser leurs enfants. Ils portent des habits blancs parce qu’ils ont vu la voisine s’habiller en blanc. Arrêtons le culte de l’imitation au Cameroun. Sinon, imitons les choses simples, les plus belles, et surtout les plus essentielles.

 


Le jour où tu as souillé mon sperme

Petite sœur. Oui petite sœur. T’as jamais aimé ma franchise, mais ce soir j’ai le cœur lourd. Je te connais depuis 7 ans, et à chaque fois, notre relation a toujours été tumultueuse. Je voyais en toi une petite sœur, puis tu es vite devenue une amie, une confidente, et plus tard, une amante.

Il y’avait dans l’échange de nos regards, comme une fusion entre nous. Mais tout nous séparait. D’abord, notre écart d’âge, ensuite mes nombreuses ex que tu as vues et que tu as subies dans ma vie. Seulement, à aucun moment je ne savais que tu m’aimais. Du moins, c’est ce que tu prétendais. Tu attendais toujours que je me mette dans une nouvelle relation pour me le dire. Mais comment peut-on aimer quelqu’un et lui signifier le contraire ?

Petite sœur, que s’est-il vraiment passé entre nous ? Ai-je fléchi ou simplement je me suis laissé envoûter par un mirage ? Que s’est-il passé, petite sœur ? Pendant que moi je me confiais à toi, de ton côté, c’était silence radio sur ta vie. J’entendais par ci, par-là, tes échos les plus torrides. Tu avais une réputation de distributrice automatique de ton corps à qui voulait le prendre. J’en étais offusqué bien-sûr, mais je me disais toujours au fonds de moi que c’étaient tes oignons.

Petite sœur, entre-nous, tu m’as bien eu hein ? Tu t’es présentée à moi comme une Sainte, une vraie nitouche. Petite sœur, avoue quand même que ça me dérangeait de savoir que pendant que moi je respectais ce corps, toi tu l’exposais à toutes les souillures qui pouvaient exister dans ce pays. Petite sœur, tu me dis que ton cœur a été brisé quand tu as vu que je me suis mis avec une nouvelle fille. Mais tu étais où pendant tout ce temps ? Tu as goutté aux délices des dragueurs, aux draps souillés des auberges de Yaoundé, aux repas mal cuits des restaurants du Cameroun, et aux dangers de l’alcool. Oui, tu as parcouru tous les hauts lieux de plaisir de notre ville, à la recherche de je ne sais quoi. Je pensais que ton tour du monde du sexe finirait un jour par te tasser, te caser.

Tu es donc revenue vers moi, au prétexte de vouloir te caser, te marier. Tu es même venue me parler de vouloir me faire un enfant. Ce jour-là, alors que je m’y attendais le moins, tu as grandement et généreusement ouvert tes cuisses pour que je me plonge dans cette chaleur immense qui caractérise la douceur de ton corps. Je me suis senti englouti par cet élixir qui est ton envoûtante couronne charnelle. J’ignore qu’est ce qui s’est passé ce jour-là, mais on eût dit mon tout premier rapport sexuel. J’entrais dans ton corps comme si je tranchais du beurre. Si tendrement, si langoureusement, avec un cri intérieur que j’étouffais, car j’avais attendu ce moment depuis 7 ans. J’ai appelé tous mes aïeux, à l’ultime moment, celui de la connexion de nos effluves. Jamais éjaculation n’avait été si forte. C’est à ce moment-là que tu m’as dit que tu étais en période féconde. Evidemment, je ne t’avais pas cru, car je ne voyais pas comment tu pouvais te jeter dans mes bras après 7 ans, sans aucune précaution.

Sperme

Petite sœur, la vérité c’est que tu m’as bien embobiné n’est-ce pas ? Tu as commencé à me mettre une pression énorme, m’exiger ceci et cela, bref, vouloir devenir une télécommande pour ma vie. Mais t’as oublié petite sœur qu’on ne me télécommande pas. Je sais que le pouvoir des femmes se trouve dans leur vagin, mais là, petite sœur, tu as échoué. Tu as poursuivi tes mensonges, en montant et descendant partout. On t’apercevait dans des postures indécentes, dans des lieux insoupçonnés. Mais que me racontais-tu ?  «  Je suis à un mariage ». « Je suis à un deuil ». « Je suis dans un voyage avec mon père ». Tu tuais les membres de ta famille tous les weekends n’est-ce pas ? Tu as fini de tous les tuer, mais après, il y’avait toujours quelques survivants qui se mariaient. Il faut croire que ta famille là est étrange. Plus les gens y meurent, plus les gens s’y marient. Le comble, c’est lorsque tu te mets à écrire à un de tes nombreux monteurs devant moi, mais tu proclames que c’est ta coiffeuse. Tu l’appelles devant moi, apparemment, c’est un bon joueur comme toi, et il refuse de te voir. Mais toi tu insistes et tu t’en vas le rejoindre. Combien de fois m’as-tu raconté que tu ne pouvais pas sortir au-delà de 19h ? Franchement, tu m’as pris pour un gars naïf hein ? Au point même de me faire croire que tu avais un retard. Et lorsque je te demande de qui tu serais enceinte, tu fais semblant de t’énerver en m’accusant de te traiter de fille légère et vulgaire. Quand bien même tu aurais été enceinte, tu sais très bien, que l’enfant n’avait aucune chance d’être de moi. Et tu étais surprise que je te le dise en face. Malheureusement, tu as poursuivi dans tes mensonges. Et lorsque j’ai compris que t’avais pas du tout changé, j’ai regretté ce jour où tu m’as vu nu. Comment comprendre que tu me caches que tu as acheté de nouvelles chaussures ? Comment comprendre que l’un de tes nombreux monteurs et toi, vous vous prélassez devant ma porte, sans aucune gêne ? Vous vous ressassez votre moment cochon, et juste après, tu m’envoies un sms pour me demander pourquoi je t’ai ignorée quand je vous ai vus. Assurément, tu es un démon avec un corps humain petite sœur. Tu as réussi à me faire regretter le jour où mon corps et ton corps ont fusionné. Tu as déshonoré ma nudité. Tu as souillé ma semence. Néanmoins, merci pour ces moments. Je t’ai aimée. J’ai même voulu être avec toi comme Jésus a été avec Marie de Magdala. Oui, pendant que les gens étaient prêts à te jeter la première pierre, moi je voulais te prendre pour femme, ma chère « prostituée ». Dommage, t’as pas voulu que ce projet se réalise. Aujourd’hui je te souhaite bonne route en exorcisant ce jour où tu as souillé mon sperme.


Bientôt, même Jésus sera étudiant de l’IAI

Depuis quelques temps, le Représentant-Résident de l’Institut Africain d’Informatique (IAI) antenne du Cameroun ne passe pas inaperçu dans les médias. Entre consécrations internationales, propagande à outrance quand son roman est au programme scolaire du Gabon, et son projet de formation en informatique, Armand Claude Abanda a aussi décidé de s’attaquer aux paroisses religieuses. J’ai assisté à une messe surréaliste à travers laquelle, même Jésus aurait envie de prendre des cours à l’IAI.

Messamendongo

Cette messe avait quelque chose d’émouvant, de merveilleux et même d’exaltant. On n’était que le 14 Août, mais ce dimanche avait déjà des allures de fête de l’Assomption dans cette paroisse St Pierre Apôtre de Messamendongo (route de l’aéroport de Yaoundé). La chorale a donné le ton ; de la procession au Gloria, en passant par un Kyrie qui m’a poussé, moi, chrétien occasionnel, à confesser mes péchés. Oui, il y’avait quelque chose de magique au début de cette célébration eucharistique de l’église catholique romaine de ce coin du 4ème arrondissement de Yaoundé. Vraiment, tout allait bien, jusqu’au moment où, l’Abbé Joseph Désiré Essama Awono, curé de cette paroisse, entama son homélie. Quelques phrases, juste quelques phrases, sur ces extraits de l’évangile de Luc : « Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde ? Non, je vous le dis, mais plutôt la division ».  Pendant qu’on s’attend à ce qu’il nous explique cette « contradiction » biblique et surtout le lien entre ces phrases de Jésus, et la Première Lecture relative au prophète Jérémie sauvé par l’éthiopien Ebed-Mélek, voilà que notre Abbé, au quart de tour, et sans transition, nous parle des vertus des TIC et comment sortir de l’analphabétisme à travers la maîtrise des logiciels Word, Excel, Power Point, histoire de dire à ceux de ses paroissiens qui ne s’étaient pas inscrits à la formation de l’IAI, qu’ils avaient sans doute manqué le Salut. Cela résonnait un peu comme Jésus qui dit à Nicodème : « Si un homme ne naît de nouveau, il ne pourra voir le royaume des cieux ». Mais, ici, ça sonnait ainsi : « Si un homme ne se forme pas aux TIC, il ne sera pas sauvé ». Devenu expert en orientation professionnelle, Monsieur l’Abbé ira même jusqu’à expliquer à ses paroissiens combien leur CV sera désormais gratifié de cette formation d’un mois (débutée le 4 juillet au sein de sa paroisse). L’Abbé s’est transformé en responsable marketing de cette formation, acceptant même l’exposition du visuel « MIJEC 2035 »,  qui côtoie allègrement les figures des Saints de la paroisse. Oui, désormais dans les églises, il est permis d’associer les messages marketing avec les images religieuses. Croyez-moi, Dieu est devenu moderne. Il aime le show, le spectacle et les paillettes. Le Dieu de la contrition et de la contemplation est mort. Il aime désormais la publicité, et pourrait même être inspiré de demander un dividende désormais. Pourtant, l’Abbé semble avoir oublié l’épisode où Jésus avait expulsé tous les marchands du Temple de Jérusalem en leur disant : « Otez tout cela d’ici et ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. »

Oui, à Messamendongo, on a oublié que la maison de Dieu ne fait pas de publicité, fût-elle à caractère éducatif. Parce que, lorsqu’Armand Claude Abanda fait son entrée dans la paroisse, l’homélie du prêtre est achevée. Mais, étrangement, il entre comme une pop star, entouré d’une suite de jeunes filles au visage froissé et à la chevelure remplie de mèches brésiliennes. Elles ont sans doute refusé de se rendre aux Jeux Olympiques de Rio de peur que les propriétaires de leurs cheveux ne le leur réclament. En tout cas, le Représentant-Résident de l’IAI est bien en poste, assis comme un prince sur un siège réservé aux rois. Qui a dit que tout le monde était égal devant le Seigneur ? Posez la question au curé, car, au moment de se donner «  la paix du Christ », c’est Armand Claude Abanda qui aura seul le privilège d’une accolade chaleureuse parmi les fidèles. Chose étrange, deux jeunes enfants prenaient leur première communion ce jour. Ils sont presque passés dans l’anonymat, en dehors d’une bénédiction du curé et de la prise de leur première eucharistie. Je ne me souviens même pas que leur nom ait été prononcé pendant cette messe. Par contre, les récipiendaires des attestations de fin de formation en informatique eux, étaient à l’honneur. Ils iront même en groupe remettre des cadeaux en natures et en espèces au curé, qui ne boudera pas son plaisir.

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Arrive alors le moment des allocutions. Pendant qu’une partie de la paroisse se vide, c’est la représentante des récipiendaires qui prend la parole. Cette maman d’un certain âge a cru devoir nous lire un discours qui avait plutôt des allures d’oraison funèbre. Une voix cassée, un accent meurtri par l’âge, et une lecture qui transformait la langue française en créole. Mieux, elle dira à Armand Claude Abanda qu’il ne fallait pas s’arrêter en si bon chemin, car « quand on sèvre un enfant brutalement, il risque attraper le kwashiorkor ». Même les plus fidèles de cette paroisse ont éclaté de rire. La maman poursuivra son propos en rappelant qu’Armand Claude Abanda a été élu meilleur manager 2015 en Afrique du Sud,  et lui dira : « vous avez été à l’écoute de tous les camerounais ». Oui ! Voilà une femme qui a payé 20.000frs CFA pour apprendre à utiliser Word et Excel, qui s’est payée un pagne spécial pour l’occasion, et qui a cotisé 5.000frs pour le cocktail de fin, mais qui se comporte comme si cette formation était gratuite. Heureusement pour nous, le supplice de son discours  ne dura plus longtemps. Vint alors le tour de l’Abbé Joseph Désiré Essama Awono qui ne tarira pas d’éloges envers la pop-star du jour et en lui répétant des remerciements qui avaient des allures d’appels du pied. Bingo ! Le curé annonce qu’il a besoin que le Représentant-Résident devienne le parrain de son projet d’ouvrir un centre multimédia au sein de la paroisse. Répondant à son appel, la pop-star annoncera que dès mercredi prochain, 10 ordinateurs seront fournis à la paroisse. Avec des youyous et des cris de joie fusant de toute la chapelle, l’Abbé Joseph Désiré ira embrasser Armand Claude Abanda devant son pupitre. Oui, l’église a du bon. Les cultes enflammés des églises réveillées ont trouvé de la concurrence ici à Messamendongo.

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Je vous assure, Dieu est venu guetter l’église de ce quartier. Quand Armand Claude Abanda dira que c’est une « église Androïde », Jésus a sans doute voulu aussi s’inscrire pour prendre des cours d’informatique. Cette expression Androïde est le nouvel opium du peuple camerounais depuis que le Président Biya a évoqué l’expression « génération Androïde » lors d’un récent discours à la jeunesse . Les catholiques de Messamendongo savent que lorsqu’on répète une phrase ou un mot du Président, c’est que le Président lui-même s’est déplacé. Et que dire de Dieu ? A ce moment, là, il devait certainement se dire que parmi ses créatures, Armand Claude Abanda était sans doute le meilleur en communication. Entre deux journaux parlés et/ou télévisés, entre deux interviews ou trois projets ici et là, Monsieur Armand Claude Abanda est la star des médias. Il y’a quelques temps, nos tympans ont entendu  à longueur de journée que son roman « Fils de Prélat » avait été retenu dans le programme officiel du système scolaire gabonais. C’était sans doute une autre occasion pour lui de nous démontrer qu’il était aussi un « excellent écrivain », de l’expression même du ministre de la Culture au Cameroun. Oui, Armand Claude Abanda est une star. Tellement que je me demande finalement s’il n’est pas vraiment un fils de prélat. Serait-il un fils de prélat ? Dans ce cas, il a toute sa place ici à l’église. Il peut y poser tous ses visuels, il peut y tenir des discours enflammés, il serait chez lui non ? S’il est vraiment fils de prélat, sans doute c’est la raison pour laquelle, après la messe, il aura droit à tous les honneurs : servi le premier, puis sa suite se servira aussi, à tel point que le prêtre dira : « Après le Représentant Résident et sa suite, quelques invités se serviront. Les récipiendaires des attestations, attendront ». Pauvres récipiendaires, eux qui se sont donnés tant de mal pour cette cérémonie. Beaucoup rentreront affamés. On leur a volé leur fête. Certaines femmes, frustrées, auront même le malheur de ne pouvoir satisfaire leurs invités, car le buffet va s’avérer insuffisant. Mais, pourquoi se fâcheront-elles ? Si le curé a mangé, si la pop-star a mangé, alors Dieu est content. Elles seront bénies d’avoir ainsi contribué au bonheur de ces illustres personnalités. Non, mesdames, ne vous fâchez point ! Surtout pas. La Bible ne dit-elle pas ceci (Luc 6 :21) : « Heureux vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés! ». Oui, oui, ils seront rassasiés ? Mais de quoi au juste seront-ils rassasiés ? En attendant, Jésus est content aujourd’hui, bientôt lui-même ira s’inscrire pour les cours informatiques. Après tout, il n’était pas encore Androïde à son époque non ?


Comment le harcèlement freine les jeunes

On aurait pu parler de sports, des jeux olympiques ou simplement du phénomène « Pokémon Go » qui fait rage dans le monde, ou encore des Journées Mondiales de la Jeunesse récemment tenues en Pologne, pour évoquer cette Journée Internationale de la jeunesse 2016, mais c’est plutôt un phénomène alarmant qui a retenu l’attention de l’UNICEF : le harcèlement.

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Plus de neuf sur 10 jeunes affirment que le harcèlement est un problème omniprésent dans leurs communautés, et les deux tiers disent avoir été victimes d’intimidation de première main. C’est un nouveau sondage réalisé par l’UNICEF qui le révèle à l’occasion de la Journée Internationale de la Jeunesse 2016.

Le sondage a été réalisé par U-Report, un outil de plus en plus rapide de l’engagement des jeunes qui fournit une plate-forme pour plus de 2 millions de jeunes «U-Reporters » de plus de 20 pays. Dans le cadre du sondage, des jeunes ont été invités par SMS, Facebook et Twitter à répondre à une série de questions relatives à l’impact de l’intimidation dans leur communauté, leurs propres expériences personnelles du harcèlement et ce qu’ils pensent peut être fait pour mettre fin à ce type de violence. Plus de 100.000 U-Reporters, recrutés par des partenaires tels que les scouts et les guides, avec un âge estimé de 13 à 30 ans, ont participé au sondage, y compris les jeunes du Sénégal, le Mexique, l’Ouganda, la Sierra Leone, le Libéria, le Mozambique, l’Ukraine, Chili, la Malaisie, le Nigeria, le Swaziland, le Pakistan, l’Irlande, le Burkina Faso, le Mali, la Guinée, l’Indonésie, la Zambie et à travers le U-Report canal global.

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Le cas du Cameroun :

                Même si spécifiquement le Cameroun n’est pas évoqué dans ce sondage 2016, c’est néanmoins un secret de polichinelle de dire que la question du harcèlement est un phénomène sérieux au Cameroun. Anne Lucrèce Ntep, Miss Cameroun 2009 avait publiquement dénoncé les harcèlements dont elle était victime par les membres du Comité Miss Cameroun (COMICA) et par certains hauts cadres du pays. Elle avait également ému le milieu estudiantin en venant témoigner devant eux lors de la cérémonie de dédicace de l’ouvrage de l’illustre Professeur Jean-Emmanuel PONDI. Le livre « Harcèlement sexuel et déontologie en milieu universitaire » n’avait pas que fait des amis à l’enseignant qui s’attaquait ainsi frontalement à un phénomène connu du grand public mais camouflé comme un sujet tabou. Beaucoup de jeunes filles ont été recalées par leurs encadreurs ou enseignants parce qu’elles n’avaient pas voulu céder à leurs avances. D’autres, moins scrupuleuses, ont simplement cédé à ce phénomène désormais appelé au Cameroun, les NST (Notes Sexuellement Transmissibles). Malgré les nombreuses interpellations de la société civile, le harcèlement au Cameroun n’a pas toujours subi le coup de fouet souhaité. Dans le milieu professionnel, dans les concours administratifs, dans le recrutement des hôtesses, dans les lycées et collèges, et même dans les établissements primaires, les jeunes filles subissent de fortes pressions morales et physiques. Il n’est pas rare de trouver au Cameroun des directeurs d’écoles primaires indélicats, surtout dans les zones rurales. Au lycée, certains établissements scolaires ont connu de drôles de fortunes du fait d’enseignants et de chefs d’établissements indélicats. En dehors des jeunes filles, les garçons aussi ont subi la loi du harcèlement. Les enseignants homosexuels et les adeptes des crimes rituels ont déversé leur dévolu sur les garçons et ce phénomène est relayé par les médias depuis des années.

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Au-delà du harcèlement sexuel :

                Mais les enfants et les adolescents ne subissent pas que des harcèlements sexuels. Insultes, humiliations, discriminations, chantages, sont autant de pratiques observées dans le milieu scolaire. Certains enseignants dénigrent les élèves du simple faite de leur précarité ou de leur handicap parfois. Les menaces sont légion, mais les enfants n’ont même pas l’opportunité de dénoncer leurs bourreaux. Parfois, ces pressions sont observées au sein même du milieu familial. Cela peut partir d’un tuteur, d’un oncle, d’un beau-père, d’un répétiteur, ou de toute autre personne qui exerce une forme d’autorité sur les enfants. Dans un tel contexte, l’égalité des chances est biaisée. Beaucoup de jeunes se mésestiment au Cameroun surtout dans leur quête d’un emploi décent. Les discriminations et les exclusions de toutes sortent réduisent une bonne partie de la jeunesse camerounaise à démissionner de ses efforts ou à recourir à des formes d’immigration parfois dangereuses et clandestines pour fuir la pauvreté.  Dans le milieu sportif, les jeunes footballeurs des catégories inférieures (minimes, cadets, juniors, espoirs) sont souvent victimes de harcèlement de la part des encadreurs pour être sélectionnés dans les équipes nationales. Les parents sont malheureusement condamnés à s’endetter pour satisfaire aux exigences des demandeurs afin de permettre à leur progéniture de réaliser leur rêve, synonyme de retour sur investissement un jour dans la famille.

Les alertes du U Report :

                Il faut donc saluer ce rapport de l’U REPORT de l’Unicef. Il met en exergue des propos qui n’auraient sans doute pas été évidents dans un contexte de libre parole. Ceci nous alerte sur la nécessité de protéger les enfants, les adolescents et les jeunes. Car :

  • Un tiers des personnes interrogées pensait qu’être victime d’intimidation était normal de sorte qu’ils ne l’ont jamais dit à personne ;
  • La majorité des répondants qui ont déclaré avoir été victimes de harcèlement ont dit qu’ils ont été victimes en raison de leur apparence physique ;
  • L’intimidation a également été attribuée au sexe ou à l’orientation sexuelle et à l’origine ethnique ;
  • Un quart des victimes ont dit qu’ils ne savaient pas à qui le dire ;
  • Plus de huit répondants sur 10 croient que la sensibilisation, y compris par la formation des enseignants est une façon d’aborder la question dans les écoles.

Dans certains pays, le harcèlement est dénoncé par le biais d’un numéro court et gratuit. Dans certains pays, le silence est brisé. Dans certains pays, le harcèlement n’est pas du tout toléré. Les Jeux Olympiques de Rio 2016 nous ont révélé au moins deux cas de harcèlement sexuel. Ceci est d’autant choquant que ce sont deux athlètes africains, un marocain et un namibien qui en sont les présumés. Ceci doit interpeller la jeunesse mondiale sur ce phénomène.

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Oui, à l’occasion de cette Journée Internationale de la Jeunesse, posons-nous ces questions :

  • Lorsque nous aurions harcelé toutes nos jeunes filles qui vont à l’école, comment ferions-nous pour qu’elles ne désertent pas les bancs pour échouer dans des mariages précoces ?
  • Lorsque nous aurions poussé tous nos jeunes sportifs à la tricherie, comment ferions-nous pour avoir des équipes compétitives et remporter des trophées ?
  • Lorsque nous aurions discriminé nous élèves et nos étudiants, quelle élite bâtirions-nous demain ?
  • Lorsque nous aurions empêché des filles et des garçons méritants à accéder à des emplois ou à des postes décents, du fait de leur origine, de leur handicap, de leur appartenance religieuse ou simplement de leur intégrité, « quel Cameroun voulons-nous pour nos enfants » ?


Rio 2016 : Ces noms camerounais qui évoluent pour la France

Je cherche à adorner merveilleusement les Jeux Olympiques de Rio 2016 au lieu de les aubiner simplement parce que j’ai du mal à suivre les rares athlètes camerounais présents dans cette compétition. Du coup, Dieu m’a trouvé la solution. Il m’a dit : « Pourquoi chercher des camerounais alors qu’il y’en a plein dans la délégation  française ? ».  Evidemment, c’est vrai. Bingo, allons chercher ces camerounais de la Team France.

Pardonner ce chauvinisme camerounais qui consiste à jubiler dès qu’un nom sonne camerounais. Pendant longtemps, le nom « Obama » qui est très répandu au Cameroun a été scandé comme un nom camerounais, et mes frères d’Obala ne se sont d’ailleurs pas privés pour raconter une histoire tordue dans leur radio locale, pour expliquer qu’Obama, le 44ème président camerounais, avait bien des ancêtres camerounais. Franchement, les Eton sont quand même allés chercher ça loin mon Dieu. C’est vrai qu’il est difficile d’énouer cette culture camerounaise de la récupération et de la titrisation des succès de la diaspora, mais là, quand même !  On a dit qu’Eddy Murphy serait camerounais, qu’Opray Winfrey serait camerounaise ainsi que Spike Lee et d’autres stars américaines. Il faut dire que depuis que l’ONG ARK JAMMERS a entrepris de faire revenir beaucoup d’afro américaines sur les terres camerounaises, beaucoup déclarent avoir des ADN de Tikar, de Bamilékés, etc.

La question que j’ai envie de poser est la suivante : Ils sont camerounais et alors ? Obama est président des Etats-Unis et non président du Kenya. Yannick Noah est champion de Rolland Garros et vainqueur de la Coupe Davis pour la France et non pour le Cameroun.

Mais après tout, qu’avons-nous à perdre de nous consoler que nos frères et sœurs d’origine camerounaise portent les couleurs d’autres pays ? Il y’avait bien Breel Embolo dans l’attaque de l’équipe Suisse à l’Euro 2016 de Football non ? Tout comme Umtiti pour la France non ? Bon, soyons sincères, ça flatte notre égo de voir ces Banen, Bafia, Bassa, Bamilékés, Ewondos, Bulu et Duala porter les couleurs de ces pays-là non ?

Pour ces Jeux Olympiques 2016, je supporte de la France-Cameroun, ou du Cameroun-France si vous voulez, en raison de ces noms camerounais qu’on retrouve dans la Team France.

Basketball Féminin :

  • Olivia Epupa (la révélation de ces J.O. 2016)
  • Nwal-Endéné Miyem, le plus souvent nommée Endy Miyem

Basketball Masculin :

  • Nicolas Batum

Boxe :

  • Christian M’Billi Assomo (-75kg)
  • Paul Omba Biongolo (-75kg)

Football Féminin:

  • Griedge Mbock Bathy Nka

Judo :

  • Gévrise Emane (-70kg)
  • Audrey Tcheuméo (-78kg)

Taekwondo: 

  • Gwladys Epangue (+67kg)

Volleyball Masculin :

  • Earvin Ngapeth

 Cela fait une sacrée cuvée non ? Difficile d’être indifférent quand le sang de nos ancêtres coule dans les veines de ces vaillants sportifs. Ma tante Paoline Ekambi, Basketteuse professionnelle qui a porté le maillot de la France reste bien ma tante non ? D’ailleurs, voilà ce qu’elle publiait sur son mur :

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  C’est la preuve même que la nationalité, finalement, n’est qu’une illusion.


Pourquoi j’aime les jeux olympiques

Il y a de la magie dans les jeux olympiques. Il y a surtout une flamme qui brille dans mes yeux, comme la torche des jeux, si précieusement allumée par celui dont le nom est gardé secret jusqu’à la dernière minute. Il y a en moi, depuis Atlanta (1996), Sidney (2000), Athènes (2004), Pékin (2008), Londres (2012) et maintenant Rio (2016), quelque chose qui m’attache à ces jeux.

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Des gènes de sportif

Au-delà du sport, des nombreuses disciplines (43), du nombre de délégations (207), c’est d’abord parce que j’ai du sang sportif en moi. Ma mère était championne d’athlétisme et a fini professeur d’EPS. Mon père était joueur et entraîneur de Handball (champion du Cameroun et Champion d’Afrique). Tout le monde me prédisait une carrière de sportif. J’en souris forcément. C’est vrai, je ne pratique plus de sport ou pas du tout. Pourtant, ceux qui m’ont connu dans l’enfance et dans l’adolescence savent bien que j’ai pratiqué le judo, le football, et le basketball. J’étais toujours meilleur dans les épreuves de sprint et de fonds. On dirait que c’est génétique hein ? Oui, j’ai fait tout cela, jusqu’au jour où…

Un handicap à vie

Un matin, au Lycée Bilingue d’Application, pendant le cours d’EPS, mon professeur s’est rendu compte que j’avais du mal à respirer. Lui qui me connaissait si bien ne comprenait pas pourquoi j’avais désormais le souffle coupé. Il m’avait alors demandé : « tu fumes ? ». Evidemment je ne fumais pas. Je me suis même offusqué qu’il demande à un élève de la classe de Première s’il fumait. C’était impensable pour moi ! J’avais de plus en plus de mal à respirer. C’est ainsi que j’ai arrêté le sport. Finalement, j’étais déclaré inapte aux épreuves sportives en Première et en Terminale. Mais cela ne m’empêchait pas de participer aux rencontres de Football interclasses. Mon ami Jacques Noutang (qui était très moqueur au lycée, surtout vis-à-vis de moi) avait sacrifié un de ses après-midi simplement parce qu’il m’avait aperçu dans les buts de ma classe. Il avait alors réuni tout un comité de sa classe à lui pour me huer pendant que j’étais au goal. A leur grande surprise, j’ai pris un seul but et ma classe a remporté le match 4 buts à 1. J’ai vécu une autre anecdote semblable à l’Université Catholique, mes différents camarades de classe me voyaient en effet comme un garçon frêle mais ils furent bien surpris – surtout mon ami Stéphane Elemva Amana – lors d’un tournoi de Football dans le gymnase du campus de Nkolbisson… Bref, j’ai du sang sportif en moi, mais un jour, mes problèmes de respiration ont recommencé, avec de fortes douleurs à la poitrine. Après de multiples examens médicaux, voilà qu’on me détecte une hypertrophie du ventricule gauche (le même mal qu’on a diagnostiqué à plusieurs sportifs morts subitement en plein effort). On a donc écrit « Stop toute activité physique et sportive ».

Le nouvel inapte

Depuis 2001, le sport et moi ne sommes plus que des amis du dimanche. J’ai pris beaucoup de poids entre temps. Je sens bien que mon corps a souvent besoin d’exercice, mais je ne peux pas aller au-delà de ce que mon organisme peut supporter. Toujours est-il que je suis frustré par tous les performeurs que je regarde à la télé. Je me dis toujours que j’aurais pu être comme tous ces champions. Pourquoi n’ai-je pas persévéré ? Peut-être serais-je mort aussi dans un stade ? Peut-être aurais-je quand même gagné les milliards de Samuel Eto’o ? Pour me consoler de tout cela, j’ai ma PlayStation bien entendu, mais j’ai surtout ma télévision pour ne rien manquer de tout le monde du sport, malgré mon inaptitude.

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La passion du sport

Tout chez moi porte l’estampille de l’amour du sport. Quand j’ai soutenu mon mémoire de Master (Le Développement du sport par la décentralisation : le cas du football camerounais), beaucoup se sont demandés pourquoi je n’avais jamais opté pour le journalisme sportif ou pour le marketing sportif. La réponse que je leur donne est la même : je ne veux pas être journaliste sportif comme le sont la plupart au Cameroun. Je ne veux pas parler d’essai en Basketball, de but en Volleyball ou de drop en Handball. Oui, j’aurais pu être journaliste sportif. J’ai toutes les encyclopédies qui expliquent les règles des disciplines sportives chez mes parents. J’ai les archives des cassettes et les cours sur les règles de plusieurs disciplines. Sans parler de ma curiosité grandissante pour les affaires sportives. Mais j’ai refusé de me plonger dans ce milieu car pour moi, un journalisme de sport doit être calé, et bien calé. S’agissant du marketing sportif, je m’y atèle depuis quelques années. Je déplore malheureusement le manque d’engouement des marques et des produits pour les événements à objet sportif. Je vois combien la Ligue Nationale de Football Professionnel a du mal à mobiliser des sponsors, comment le Tour Cyclisme du Cameroun ne draine pas beaucoup de soutien, comment le Race of Hope (Ascension du Mont Cameroun) a souvent du mal à mobiliser des ressources. Et pourtant, je suis impressionné par la mobilisation populaire générée par l’Euro 2016, je suis admiratif de tout l’accompagnement logistique et institutionnel du Tour de France, et je suis bluffé, mais alors bluffé, par ce que j’ai vu pour ces Jeux Olympiques de Rio 2016 !

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Rio 2016 m’a convaincu

La cérémonie d’ouverture de Rio 2016 a montré le haut niveau d’évolution du Brésil en termes d’organisation et surtout d’infrastructures. Tous ces stades, ces gymnases, ces palais de sports, ces arènes, ces terrains de plages, ces piscines olympiques, ces cours, etc. Tout cela m’a amené à me dire : et le Cameroun ? pourrait-il atteindre ce niveau un jour ? En voyant toutes les difficultés auxquelles le Cameroun fait face rien que pour accueillir 7 pays pour la CAN 2016 de football féminin, qu’en serait-il s’il fallait accueillir plus de 200 délégations ? Alors je m’incline devant les Jeux Olympiques, car ils mobilisent le talent mondial autour du sport. Ils mobilisent aussi des valeurs, comme de permettre aux réfugiés d’avoir une équipe olympique, moment émouvant qui a arraché des applaudissements à Ban Ki Moon, Secrétaire Général des Nations Unies. Il y a dans ces Jeux Olympiques la fierté de voir nos volleyeuses perdre courageusement 0 set contre 3 face aux Brésiliennes en match d’ouverture. Il y a aussi de la surprise à voir Hassan Ndam Njikam, le boxeur camerounais, ancien champion du monde,  perdre son tout premier combat face à un amateur ! Oui, c’est cela les Jeux Olympiques. Même une équipe d’Australie peut désillusionner la France de Tony Parker dans le tournoi de Basketball. Oui, dans ces Jeux Olympiques, l’Afrique a toujours eu son mot à dire en Athlétisme et même en Football avec les médailles d’or du Nigéria (1996) et du Cameroun (2000). J’aime les Jeux Olympiques parce que là-bas, tous les sports se valent. Même l’escrime me plait (épée, sabre ou fleuret), le waterpolo est un délice, les épreuves de natation, d’équitation, de tir et toutes ces disciplines a priori « non africaines »me scotchent pourtant devant mon petit écran.
Dans les Jeux Olympiques, j’ai l’impression que le monde est multicolore, multiracial et qu’il porte une seule et unique résonnance : L’HUMANITE.


Je hais les Mbenguistes !

Mon frère ! Les mbenguistes (camerounais vivant en occident) nous prennent vraiment pour des chimpanzés hein ? Les mbenguistes pensent que nous sommes restés au pays comme des vieux sauvages indigènes ?

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Je ne pensais pas le dire un jour, mais je déteste définitivement les mbenguistes. Tu es assis tranquillement chez toi, un mbenguiste t’invite à sortir. Tu le préviens que tu es avec ton frère, ta nana, sa sœur, et lui-même invite d’autres personnes. Te voilà embarqué dans une sortie (un charter) qui s’annonce intéressante. Tu choisis un snack chic de la ville, et patatras, le voilà qui joue le boss, le sponsor. Euh, le sponsor chiche.

Toi le mbenguiste, tu penses vraiment qu’on t’a attendu pour boire une petite Guinness qui coute 600 frs ? Tu as vu tous les snacks de Jouvence, d’Essos et de Kondengui ? C’est vraiment toi qu’on attendait pour boire une bière ? C’est vraiment toi qu’on attendait pour croquer un morceau de poulet ?

Au Cameroun, on boit tous les jours, on mange tous les jours. On n’attend pas qu’un mbenguiste débarque pour faire son show. Le jour où on décide de sortir, on sort pour boire et vraiment. On ne se prive de rien. Et on ne compte pas les pièces de monnaie dans son porte-monnaie. Au Cameroun, quand on sort, on va d’abord prendre une pizza à Bastos, on fonce ensuite au Bunker à Nlongack pour un bon poisson braisé, on monte au cabaret à Etoa-Méki, on va à Essos (Quebec, Pheonix, Alisé) etc. Et on termine la soirée à Kondengui ou à Jouvence. Jamais on ne plaquerait le groupe pour aller se taper une fille. Jamais on ne laisserait tomber le groupe sous prétexte qu’on est fatigué. Dans ce cas, si tu dis que tu es le sponsor, tu laisses au moins une ou deux tournées en partant. Mais non ! Le mbenguiste croit que nous sommes ses enfants. Il nous traine selon ses humeurs, selon ses envies, selon sa chicheté surtout.  Le Mbenguiste nous traite comme des mendiants affamés qui attendaient son arrivée et qui, pendant ce temps, fonctionnaient juste comme les pygmées, c’est-à-dire, vivant de la chasse et de la pêche.

Franchement, le prochain mbenguiste qui m’invite doit comprendre que je ne quémande pas les sorties et je ne sors pas pour valider un plan « m’as-tu vu ». Je ne sors pas pour regarder un gars faire sa star devant une stupide qui s’accroche parce qu’il sent l’avion ou les parfums bon marché.

Non, on ne va pas à Mbeng pour narguer la famille et les amis restés au pays. On ne va pas à Mbeng pour traiter des gens comme des moins que rien. On ne va pas à Mbeng pour croire que les gens au pays sont des chiens qui attendent qu’on leur jette un os.

Je suis d’accord avec toi Florian, les mbenguistes racontent des histoires qui n’amusent personne.  Oui, je suis d’accord avec Mboaland, les mbenguistes sont des vendeurs de rêves.

Vraiment, les mbenguistes sont chiches. Les mbenguistes sont des bluffeurs. Tellement bluffeurs qu’il y’en a même un qui a quémandé la montre Rolex de Rigobert Song en direct à la télévision. Vrai de vrai, les mbenguistes sont des parvenus. Ils atterrissent au pays, jouent à l’intéressant, font leur show et repartent même parfois sans dire aurevoir. Franchement, je hais les mbenguistes ! Plus jamais je ne sortirai avec un mbenguiste. D’ailleurs ils ne sont pas chaleureux, ils manquent de simplicité et se comportent comme des automates. Oui, les mbenguistes sont drôles. Y’en a une qui m’avait invité au Moulin de France à Yaoundé. Là-bas, une larme de café coûte 2500frs, et voilà la mbenguiste qui nous invite et exige qu’on ne déborde pas 10.000frs de facture. Moi j’ai préféré ne rien commander. Pourquoi nous inviter là-bas au lieu de nous emmener simplement à Tchop et Ya Mo pour manger des beignets et haricots ? Non, les mbenguistes là, vous avez appuyé sur DERANGER. Ne m’appelez plus dans vos sorties. Ne me prévenez même plus de votre venue au pays. Cachez-vous comme d’habitude, trompez les complexés qui n’ont jamais été à Mbeng, mais pas moi. D’ailleurs, ne me cherchez plus.